déboires nocturnes et fantasques

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  Pathétique, c’était tellement pathétique. Je me retrouvais là, allongé dans mon lit, à essayer d’occuper mon esprit à autre chose qu’à ce mec qui le hantait. Ce mec que je ne connaissais que depuis sept putains de jours, et qui refusait de quitter mes pensées.

D’accord, je devais admettre qu’il avait quelques petits trucs spéciaux qui faisaient que je craquais totalement sur lui, comme je n’avais jamais craqué aussi vite sur quelqu’un d’autre avant, mais tout de même ; sept jours !

Une conversation par message de deux jours puis une conversation téléphonique de trois bonne heures, m’avaient suffi pour voir qu’il n’était pas comme tous les autres et que notre entente ne s’arrêterait pas à de simples échanges basiques et banaux.

Tout d’abord il faut savoir qu’il maniait les mots de manière à vous rendre toute chose, aussi bien à l’écrit qu’à l’oral. Ensuite, ajouter à ça une voix suave à vous en faire tremper votre petite culotte en trente seconde top-chrono, et vous étiez servie. Un vrai régal de connaissance, d’histoires, de rire, d’excitation, et de complicité.

Dieu sait (nan réellement ?) que je ne suis pas du genre à m’emballer à la moindre occasion, et que la première personne que je rencontre n’a pas souvent grâce à mes yeux. Mon caractère fuyant, et ma manie de rester seule en bonne asociale, prend souvent le dessus. Mais avec lui, impossible de résister. Echange de numéro de téléphone en deux en trois mouvement, petits mots charnels et envieux à la volé, et une envie de l’autre clairement exprimé par des silences, des hochements de tête positifs, et des phrases subtiles et sensuelles.

Une philosophie de vie partagée, des confidences presque faites sur l’oreiller, c’est comme ça que notre relation avait commencé.

Je savais bien entendu d’emblée, qu’elle allait être compliqué, passionnée et que j’e tomberais sans doute raide dingue amoureuse de lui, mais bizarrement, à part cet agacement bien ressentit dans ma poitrine qui me faisait savoir que cet homme avait un peu trop d’emprise sur moi, ça ne me faisait pas peur. De toute façon, mes anciennes relations c’étaient pour le peu que j’en avais eu, tellement mal déroulés, ou avaient été tellement étranges, que faire dans le pire, n’était pas une option. Je préférais donc laisser le vent me porter peut-importe où il me déposerait.

En bon physicien de base qu’il était, il ne croyait pas aux sentiments. Du moins pas tel qu’on les décrit tous. Pour lui, tout ça, n’étaient que réactions chimiques psychiques et corporelles. On avait certes prouvé que son point de vue était avéré par plusieurs fois, mais jusqu’ici, je n’avais encore jamais croisé personne qui en était autant persuadé. Cette manière de penser, lui permettait cependant de prendre la vie par le côté épicurien. Ce qui lui plaisait et ce qui venait à lui, il le prenait, parce qu’il savait que ça le comblerait. Une ancienne relation amoureuse lui avait-elle laissé un arrière-gout amère sur la langue, (qu’il m’a dite être habille pour certaines choses…) au point qu’il en avait banni l’amour passionnel et sentimentale de son vocabulaire ? Ou alors était-ce le point de vue qu’il avait toujours adopté face à ce genre de situation ?

L’un comme l’autre aurait sans doute été triste, mais à moi, il m’apportait plutôt ce genre de petit truc en plus, qui faisait que j’étais attirée par lui.

Passer des heures à refaire le monde en sa compagnie, à écouter sa voix suave me murmurer des histoires sur le monde m’avait galvanisé, et j’étais pratiquement sur que mes discours enflammés sur la manière dont j’abordais la vie lui avait fait ressentir le même genre d’effets.

Mais bizarrement, ou peut–être l’inverse en réalité, je n’avais eu aucune nouvelle de lui durant tout le week-end.

En bonne questionneuse que j’étais, j’avais envisagé milles possibilités, qui me trottaient dans la tête comme une pendule qui n’aurait pas vu se stopper, même une fois la pile épuisée.

La proposition qui me vint en premier consistait à ce petit jeu personnel que les hommes aimaient bien mettre en pratique. Faire languir l’autre pour être sûr d’avoir sa total concentration et ce genre d’absolution qu’on les femmes lorsqu’elles sont folles d’une autre personne.

Mai après une certain réflexion, je m’étais mise dans la situation inverse, et avait repensé à ce que moi, je faisais à toutes ses personnes qui venaient me parler. Ce silence (aussi court soit-il si on considère une vie entière) aurait-il pu être dû à un essoufflement ou à une flemmardise de conversation ? Chose qui je dois l’avouer, me prenait souvent avec les gens que je rencontrais.

Je ne m’y attardais cependant pas vraiment, ayant à la même secondes plusieurs autres hypothèses en tête.

Peut-être était-il tout simplement occupé avec une autre conquête qu’il aurait prévu de voir ce week-end ci. Dur dur d’annoncer à une fille qui vous plait que vous allez passer le week-end avec une autre, et dur dur de parler avec une fille qui vous plait alors que vous passez le week-end en compagnie d’une autre. Ou d’un autre. Oui bien entendu, il était de ce genre bisexuel, ou plutôt pansexuel, qui ne regardait pas les genres, mais qui d’après ses dires, et son expérience, savaient que sexuellement parlant, on s’entendait toujours bien avec les gens qui partageaient vos propres idées et votre philosophie de vie. Quoi qu’il en soit, étrangement, l’un comme l’autre, ne me gênait pas. Qu’il passe son week-end avec un autre ou une autre n’était pas pour moi une source de conflit ou de désespoir jaloux.

Ce qui me fit, à l’instant précis où e le pensais, réaliser que ma jalousie était encore moins forte que ce que je l’imaginais. Ce qui en fin de compte était plutôt arrangeant. La jalousie était souvent le booster d’une vie rongée par les problèmes.

Après cette hypothèse, je prenais celle de la perte ou de l’égarement du portable dans un endroit improbable. Cette dernière supposition m’arrivant souvent, je ne pouvais aisément que comprendre que les autres aussi s’en arrangeaient également.

Il restait la solution du ‘‘peut être qu’il ne me trouve plus si intéressante que ça après tout’’ Mais celle-ci, je ne faisais que la survoler. Non pas que je me jette des fleurs, mais je ne l’imaginais pas du genre cruel à me dire toutes ses choses, puis à me délaisser sans aucunes nouvelles. Trop franc et trop cru dans tous les propos dont il m’avait fait part, pour ne pas me le dire cash, c’était une évidence.

La petite qui m’avait échappée consistait en une simple envie de rester seul sans parler. Ce qui m’arrivait là aussi assez régulièrement. Faire la morte est surement l’un de mes jeux préférés. Peut-être que lui aussi aimait jouer à ça, à la manière dont il aimait, comme moi également, jouer au caméléon avec les personnes qu’ils rencontrait ou qu’il côtoyait.

En réalité, je crois que penser à toutes ses hypothèses m’avait en quelque sortit de cette obsession qui semblait me hanter. Bien que cela fusse paradoxale puisque c’était en pensant à lui qui j’avais arrêté de le faire.

La suite s’écrirait sans doute au prochain épisode de cet énigmatique et intriguant jeune homme.

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