Douce dégringolade (partie 2/3)

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Il s’écarta en ouvrant de grands yeux ahuris.

‘‘Wow Gaby, qu’est-ce que tu fou là ?’’

Je lui tirais une tête à la ‘‘ça se voit pas ? Je t’emballe’’

Il leva son bras pour se gratter l’arrière de la tête l’air confus alors que moi, je ne me gênais pas pour le reluquer.

Je soupirais.

‘‘Bon, je ne vais pas te faire un dessin’’ Dis-je en me rapprochant de lui, sa mine de petit gamin perdu m’attirant ‘‘J’ai.envie.de.toi’’ Débitais-je en le regardant droit dans les yeux, une lueur de défit planté dedans.

Un rire de stresse s’échappa de ses lèvres appétissantes.

‘‘Tu heu… Pardon ?’’

Je me rapprochais encore et collais presque mon nez au sien tout en lui soufflant sur ses lèvres un petit ‘‘Maintenant’’ ferme qui ne laissait aucun doute quant à ce que je voulais faire avec lui, comme  s’il n’avait prononcé aucun mot juste avant.

Je m’emparais encore une fois de ses lèvres en posant les miennes sur les siennes. Une caresse douce et aérienne.

Caïn ne bougea pas d’un pouce.

Je me ré-écartais et me décidais à éclairer ses pensées du pourquoi du comment de cette petit visite nocturne en mode aguicheur.

‘‘J’ai fait un rêve. De toi. Et moi. Tous les deux nus, dans un lit en train de faire l’amour comme deux Adonis. Je me suis dis que mettre l’idée en pratique serait un bon plan.’’

Il ne bougea plus pendant quelques secondes avant de réagir.

‘‘Non mais tu ne peux pas débarquer dans ma chambre comme ça en plein milieu de la nuit et me sortir ça ! Tu es encore sous l’emprise de l’alcool, ce n’est pas possible.’’

‘‘Peut être que je ne peux pas, mais toujours est-il que je le fait’’ Répliquais-je un peu vexé. ‘‘Et crois-moi, l’alcool n’y est pour rien.’’

‘‘Te vexe pas’’ Me dit-il voyant probablement qu’il m’avait un peu froissé suite à ce refus ‘‘Je ne dis pas que tu ne me plais pas ou autre hein, mais bon, ce genre de chose ne se fait juste pas’’

‘‘Et si moi j’ai envie de le faire’’ Lui demandai-je avec mon air canaille.

‘‘Ecoute, c’est juste hors de question, rien que parce que chez toi tu as un petit ami qui t’attend bien sagement, tu t’en souviens, il s’appelle Yllias !’’ Essaya-t-il de me raisonner.

Je baissais la tête, conscient que ce que je voulais faire était mal. Tellement mal… Puis me ravisait en transformant cette douleur et ce sentiment de culpabilité en autre chose.

‘‘Putain mais tu crois que je ne le sais pas ? Merde Caïn, tu me prends pour qui ? Je suis pas con, je sais que j’ai le mec le plus adorable de la terre et que je ne le mérite pas ! Mais merde, tu sais pas ce que c’est pour moi, c’est juste impossible. J’ai essayé, je te jure que j’ai essayé, mais je n’en suis pas capable, je ne peux pas rester fidèle, je deviens taré, sinon !’’ Je relevais la tête pour le regarder , bien dans les yeux. ‘‘J’ai besoin de ça !’’ Je me rapprochais de lui. ‘‘J’ai besoin sentir des mains qui ne m’appartiennent pas sur moi’’ Je lui pris ses mains et les posait sur mes hanches. ‘‘Je te veux Caïn, maintenant, et franchement, je n’ai pas envie de me prendre la tête, ma conscience est déjà bien trop amochée pour qu’une chose de plus ou de moins fasse la différence’’ Je concluais par un autre baiser et mon corps collé au sien.

Il restait lui, toujours aussi stoïque. Ses mains justes posées sur mes hanches sans plus de cérémonie.

Je me stoppais deux minutes, le temps d’évaluer mentalement la situation.

Cette situation merdique dans laquelle je m’étais encore foutu, tout seul comme un grand, pour ne pas changer.

Je pourrais encore faire demi-tour, et faire comme si tout cela n’était jamais arrivé. Je suis tellement conscient que mon ami va me prendre pour le pire des connards de la terre, et que putain, il aura raison.

Mais sérieusement, qu’est-ce que j’espérais en arrivant ici, devant cette porte, puis dans sa chambre ? L’emballer en espérant qu’il réponde favorablement parce qu’il a le malheur d’être gay ?

J’en ai tellement marre d’être à la fois naïf et calculateur.

En fait,  si on regarde bien, je ne vaux pas grand-chose.

Je suis ici rien que pour sauter un mec avec qui je suis ami depuis plus de cinq ans et avec qui je suis actuellement en tournée mondiale pour notre groupe de rock.

Alors, que j’ai Yllias pour moi qui m’attend bien sagement à la maison.

PATHETIQUE !

Mais pourquoi faut-il que je foute toujours tout en l’air ?

Sans doute parce que j’ai toujours l’envie de m’envoyer en l’air, me dicta une petite voie dans ma tête.

Je me forçais à fermer les yeux et à compter lentement jusqu’à dix, histoire que ma conscience me lâche un peu et arrête de me torturer avec ces incessantes raisonnements sur ma vie et mes actes.

1  – Merde, pourquoi – 2 – je ne pourrais – 3 – pas juste – 4 – faire ce que – 5 – je veux – 6 –  sans pour – 7 – autant me – 8 – prendre – 9 – la tête – 10.

Réouverture des yeux, et mise en route du mode luxure.

Je me jetais sans autre forme de procédé sur la bouche de mon vis-à-vis et la lui dévorait sans lui laisser le choix, le plaquant contre mon corps, le plus fermement possible.

Donner envie était la première étape.

La seconde consistait à faire réagir le corps de l’autre.

L’acculer contre un mur me paraissait, sur le moment, une bonne solution. Je le fis donc reculer contre un mur assez brutalement. Toujours dans lui laisser le choix, mes lèvres toujours scotchées aux siennes.

Bloqué entre le mur et mon corps  je profitais sans gêne de cette situation pour appuyer sur les points farts de son corps.

La réaction en chaine qui s’en suivit –un cambrement suivit d’un léger gémissement- me conforta dans la réussite de la deuxième étape.

La troisième étape voulait que l’autre réponde à l’envie.

Une main saisissant ma nuque et une langue avide s’engouffrant dans ma cavité buccale était considérée comme un bon avancement dans le plan.

Le reste se voulait inhibiteur de tout autre sentiment que celui de se sentir bien dans les bras de l’autre et d’avoir envie de sexe avec lui, et bien entendu de le mettre en application.

Mais souvent, lorsque l’étape trois survenait, le reste faisait son office seul.

Caïn se pressait vraiment étroitement contre moi, et je savais que le tour était joué.

Peut être était-ce mal de me jouer de lui, ou plutôt d’avoir envie de jouer avec lui, mais sur le moment présent, je sentais dans son bas ventre qu’il en avait tout autant envie que moi. Et ça, on pourra dire ce qu’on voudra, ça constituer toujours un excitant plus aphrodisiaque que n’importe quelle nourriture exotique.

‘‘C’est juste’’ Il n’arrivait pas à s’arrêter de m’embrasser pour parler tellement l’attirance devenait forte ‘‘Juste… Putain’’

Il se stoppa trois petites secondes pour me débiter à toute vitesse :

‘‘Tu sais qu’on ne devrait pas faire ça Gab’’

Puis il reprit avec des baisers dans mon coup.

Je penchais la tête pour lui donner plus de matière à mordiller lécher et embrasser, et forçait l’entrée de mes jambes entre les siennes pour plus de contact.

‘‘C’est juste’’ Il ne s’arrêtait plus comme presque possédé, de me donner ces petits coups de langue sur ma peau laiteuse ‘‘God, ta peau’’ Jura-t-il presque ‘‘C’est juste une fois Gab ? Okay’’

Finit-il par enfin arriver à me dire au prix d’un effort que je voyais presque insoutenable pour lui.

Si j’avais su que je lui faisais cet effet-là, je serais allé le trouver bien plus tôt, vous pouvez me croire !

‘‘Je ne voyais pas ça autrement’’ Lui rétorquais-je sensuellement avant de prendre d’assaut son lobe d’oreille avec mes dents.

En train de coller cet homme contre ce mur, je me sentais revivre, comme si on m’avait insufflé de l’air directement dans les poumons. Quelle exquise sensation que de sentir toute cette force que je pouvais projeter contre lui, le bloquer contre ce mur, l’empêcher de bouger, et le torturer de mes caresses et de mes baiser. C’était ça, le pied, le grand délice, l’ultime délivrance, savoir que vous rendez totalement fou une personne, et qu’elle vous veut tellement, qu’elle est prête à tout pour voir avoir.

S’en suivie une nuit, folle, où nos corps s’enchevêtrèrent, en des gémissements et dse cris rauques tous plus excitant et délicieux les uns que les autres.

 

 

 

Le lendemain, les yeux à peine ouvert, allongé contre le corps de mon ami, les draps tout froissés et les cheveux en batail, je culpabilisais déjà.

Pourtant hier, j’avais tellement insisté pour que Caïn craque.

Une subite envie de vomir me pris et je courus déverser le contenu de mon estomac dans les toilettes.

‘‘Merde’’ Jurais-je doucement une fois que mon estomac s’arrêta de se contracter.

Caïn apparut -un boxer négligemment passé sur ses hanches- devant la porte, les yeux endormis, se grattant l’arrière de la nuque comme à son habitude.

‘‘Alors gueule de bois pour une gueule d’ange ?’’ Dit-il avec une touche d’humour.

Je gémis légèrement appuyant ma tête contre le carrelage froid des toilettes.

‘‘Putain, je suis une tâche’’ Soufflais-je.

‘‘Allez debout petite douceur, on va te remettre sur pied en deux en trois mouvement, un peu de fond de teint, un beau sourire et un bon déjeuné ferra l’affaire, tu ne crois pas ?’’

‘‘Si’’ me résignais-je en soupirant, le remerciant silencieusement pour ses non-commentaires désagréables qu’il aurait pu faire suite à notre nuit.

Je me traitais encore une fois mentalement d’imbécile et de cas irrécupérable avant de me relever et de faire un beau sourire à mon interlocuteur.

‘‘Je vais dans ma chambre prendre une douche’’

Caïn se constata d’acquiescer à mon annonce, et de me montrer d’un signe de tête ma chemise de la veille, déchiré sur le sol, la moitié des boutons manquant à l’appel.

‘‘Garde là’’ Dis-je en faisant négligemment un signe de la main ‘‘Tu peux même la brûler’’ Ajoutais-je las.

Sous ma douche je ne me frottais même pas énergiquement, ne ressentant pas ce besoin que je devrais avoir du fait d’avoir trompé mon petit ami.

Je sortis de la cabine l’air maussade, et me regardais dans le miroir. J’avais une trace de griffure sur la hanche, bien nette et rougie par l’eau qui avait coulé dessus.

Je soupirais pour la centième fois, et me contentai de m’habiller dans le silence presque mortuaire de cet hôtel.

Je retournais dans la chambre de Caïn sans frapper, et le trouvais assis sur son lit en tailleur, sa basse entre ses doigts, quelque accords s’en échappant.

Il leva la tête en me voyant entrer et se remis à jouer au bout de d’à peine trois seconde.

Je m’étalais sur son lit, à côté de lui, allongé en mode larve.

‘‘Tu m’a fait une belle marque d’ongle sur ma hanche droite. On dirait qu’un chat sauvage m’a attaqué’’ Ironisais-je.

Sans parler, toujours, il écarta le col de son pull et me révéla une énorme trace de morsure, bien délimitée dans sa chair blanche. Tout ça dans un air désinvolte, comme si ça lui était égal.

Je ne pus m’empêcher de sourire.

‘‘A cause de toi je vais être obligé de porter une écharpe pour les prochains show, sinon Neil va me bassiner pour me soutirer des infos. Je le vois déjà avec son « Alors quelle groupie tu t’es encore tapé ? Je sais que ta rupture avec David a été difficile, mais j’en ai marre de te retrouver dans les bras de n’importe qui presque chaque soir » et blablabla…’’

Je pouffais.

‘‘Ça  t’arrive souvent ?’’ Lui demandais-je

‘‘Ho mon dieu, presque tous les jours, mais je reste plutôt discret on va dire’’ Il fit une pose hésitant avant de demander ‘‘Et toi, frapper à la porte des gens et leur sauter dessus ? C’est courant ?’’

Je grognais. Puis répondis une vague ‘‘ Plus souvent que je ne le voudrais’’

Il grimaça ‘‘Et Ylli, il le sait ?’’                                          

Je restais silencieux quelque seconde encore, avant de grimacer à mon tour en prenant mon front entre mes mains.

‘‘Non, non, je suppose que non il ne le sait pas’’ je re-soupirais encore.

‘‘Je vais essayer d’être sage le reste de la tournée, une petite semaine de rien du tout, ça devrait passer comme une lettre à la poste’’

Je vis un sourire en coin se former sur les lèvres de mon ami.

‘‘Tu essayes de te convaincre toi-même pas vrai ?’’ Me demanda-t-il.

‘‘C’est si flagrant que ça’’ Dis-je en écrasant mes bras au-dessus de ma tête.

Il ne me répondit pas et se contenta de se lever pour entreprendre de descendre rejoindre les autres qui devaient déjà être en bas, affaires prête, parés pour reprendre la route.

‘‘Allait je suis sympas, je m’occupe de tes valises, comme ça tu n’as qu’à te consacrer à toi même’’ Me dit-il avec un doux sourire.

J’acceptais volontiers et me rendis en bas avec lui, alors qu’il peinait comme un bœuf à tirer ma fichue valise pleine a craquée.

Tout sourire, j’essayais de cacher l’écœurement interne que je ressentais face à mon comportement.

Dans le bus pour aller à la prochaine ville, je me contentais de rester à regarder par la fenêtre, appuyé contre celle-ci, en broyant du noir.

Mon portable n’arrêtait pas de vibrer contre ma cuisse, toutes les heures. Réglé comme une horloge, je sentais les petites secousses faire frétiller ma chair. Mais je ne le regardais pas et ne répondais pas non plus, conscient que ce devait être mon petit ami qui essayait vainement de me joindre.

Dieu qu’il me manquait. Que sa voie apaisante et relaxante manquait à mes oreilles. J’aurai voulu l’entendre me murmurer ses mots d’amour qu’il savait si bien me dire quand il me parlait, ou l’entendre rire, son rire que j’aimais tant qui me faisait chavirer et étinceler quand il ne le déclenchait que pour moi. En fait, je pense que l’entendre sourire à travers un quelconque téléphone m’aurait suffi. Mais je me forçais à ne pas m’en octroyer le droit. Je me punissais et me faisait souffrir de cette manière. Même si, je savais que lui aussi en pâtissait.

Caïn vint s’assoir à côté de moi en posant amicalement sa main sur ma cuisse.

‘‘Ça va mec’’ Me demanda-t-il prudemment.

‘‘Ouais ouais, t’inquiètes, je suis juste un peu fatigué, la nuit a été mouvementé’’ Répondis-je sans même me rendre compte du réel sens de mes propres paroles.

Il s’écroula de rire.

‘‘Ça tu peux le dire, je suis sûr que je dois avoir des bleus aux hanches tellement tu as séré fort avec tes cuisses’’

Je rougis un peu en réalisant que j’avais vraiment une conversation de ce genre avec mon bassiste, alors que je me trouvais dans notre tour-bus.

‘‘Okay, c’est définitivement très très bizarre de parler de ça avec toi’’ Lui dis-je en souriant avec un air taquin.

‘‘Une fois j’ai essayé d’emballer mon frère’’ Me dit-il subitement.

Mes yeux s’ébahirent.

‘‘De quoi ?’’ Demandais-je pour être sûr d’avoir compris.

‘‘Sur le moment ça me paraissait être une bonne idée et tout, mais bon, quand je me suis pris une gifle, j’ai compris que j’avais un peu abusé’’ Dit-il avec un rire mi-figue mi-raisin.

Je me frappais le front contre la tablette qui se trouvait devant moi.

‘‘Tu es au courant que maintenant je vais avoir des images à la con sur toi et ton frère ?’’

Il rit encore une fois.

‘‘Rectification. J’ai des images de ton frère et toi.’’

Il se mit à rire plus fort alors que dans ma tête une scène totalement indécente se déroulait avec les jumeaux en train de s’embrasser à en perdre la raison.

‘‘Je te déteste’’ Lui dis-je en soupirant pour la cinq millième fois de la journée.

‘‘Ho allait, ça te remonte pas le moral ?’’ Demanda Caïn avec un petit clin d’œil.

‘‘Non, ça me donne des envie qui, je le préférerai, restent enfermés dans mon pantalon’’ Répondis-je avec une voix de désespéré. ‘‘Comment veux-tu que je me tienne à mes résolutions de rester sage si tu viens me bourrer la tête de fantasmes ?’’ Dis-je en chuchotant pour être sûr que les autres n’entendent pas.

‘‘Bah je sais pas moi, va te branler dans les toilettes, ça passera’’

Je lui souris. Qu’est-ce que parfois il pouvait être con.

‘‘Merci je m’en passerais. Je suis fort. Le sexe ne m’obsède pas. Et tout va bien.’’

‘‘Ouais tout pareil’’ Me dit-il avec le rouge aux joues, près à encore exploser de rire.

‘‘Allez, ramène toi dans le coin avec tout le monde au lieu de broyer du noir, on va se faire un petit jeu de société pour passer le temps, je suis sûr que ça te changera un peu les idées’’

J’acquiesçais mollement, conscient que si je n’avais pas accepté, il m’aurait encore sortit quelques conneries qui m’auraient surement mis dans une posture inconvenante ; sous-entendu, que le tour aux toilettes aurait fini pas être de rigueur.

Et c’est vrai qu’il avait raison, puisqu’une fois installé à la table avec mes amis, en train de jouer à des jeux stupides, mon sourire finit par revenir. Et bien que mon portable ne cessait toujours pas de vibrer, je faisais en sorte de l’ignorer. Avec un peu de chance, j’aurais le courage de l’appeler avant la fin de la semaine pour lui dire que tout allait bien et que j’étais impatient de rentrer pour le voir.

Ce qui n’était qu’un demi-mensonge, puisque j’avais vraiment envie de rentrer, de le voir, de me blottir dans ses bras, et de passer une semaine entière, contre lui, bien au chaud sous une couette.

Les deux jours suivant se déroulèrent sans accroche, j’avais presque réussis à oublier tous ce qui me taraudait. Caïn et moi faisions comme si rien ne s’était passé, et ça me convenait très bien. D’autant plus que les marques qu’il m’avait laissé c’était déjà grandement estompées, ne me laissant que trois petites fines cicatrices à peine visibles. Ça me rassurait un peu dans le fait où je me voyais absolument ne pas devoir mentir sur une chose comme celle-ci à mon amoureux lorsque je l’aurais revu.

 

 

                Pourtant, ce soir, c’était le soir des boissons pour Léana. Et Gabriel se devaient donc de se retrouver dans un bar ou une boite de nuit quelconque pour assister à la mine que sa batteuse allait se prendre.

Sans parler des autres qui devaient évaluer si son degré d’alcoolisme serait plus ou moins médiocre que celui qu’avait eu le chanteur quelques jours auparavant.

Gabriel avait donc été un poil ronchon toute la soirée, sachant pertinemment que cette soirée serait un appel cette luxure qu’il voulait tant fuir. Il savait que ces deux jours d’abstinence étaient dû en partie au fait qu’il était resté sagement dans sa chambre, et il s’en désolait d’avance.

Il avait même faillit craquer en fleuretant avec ce fichu groom dans l’ascenseur. Un blond aux yeux bleu, sculpté comme un dieu. Mais il avait résisté, se contentant de lui faire des œillades.

Il ne se leurrait donc pas, ce soir allait être difficile.

Sachant tout ça, il avait pris une décision un peu retors, mais nécessaire.

 

 

‘‘Hé Caïn, je peux te parler ?’’ Demandais-je doucement en l’entrainant un peu plus loin que les autres.

‘‘Un problème mec ?’’

‘‘Ouais’’ Dis-je en baissant la tête, un peu honteux de ce que je m’apprêtais à lui demander.

‘‘Bah alors crache le morceau, fait pas ta midinette’’ M’encouragea-t-il avec toute la subtilité qui émanait de lui.

‘‘Tu veux bien me surveiller ce soir ?’’ Lui demandais-je penaud.

Il s’esclaffa.

‘‘Te surveiller ? Tu déconne mec ?’’

‘‘Allait, tu sais très bien de quoi je parle, j’ai pas envie de me retrouver à baiser un inconnu dans une ruelle sombre ! Juste si tu vois que je pars avec quelqu’un, bah retiens moi, ou appel moi, histoire que j’ai une prise de conscience. Sans ça je pense que je n’arriverai pas à résister. Je me connais’’

Il me fit un visage grave, puis murmura.

‘‘Je vois. Je ne pensais pas que c’était aussi extrême, fin tu vois quoi…’’ Il laissa sa phrase en suspens.

‘‘Bah si, c’est, extrême. Je pense que tu as bien choisit le mot. Je te demande juste de ne pas me laisser encore faire une bêtise de plus’’ Le suppliais-je presque.

‘‘Te tracasses pas, je vais faire gaffe à ton cul’’ Répondit-il avec un clin d’œil suggestif.

Ce à quoi je rigolais un peu jaune. C’était sa manière de me dire qu’il allait me protéger.

Enfin, si on pouvait appeler ça une protection.

Pourtant au bout d’à peine deux heures, alors que Léana continuais à s’enfiler les verres les uns après les autres, je me retrouvais moi, à m’enfiler une jolie brunette, dans une quelconque cabine de chiotte. A la vas-vite, à la barbare, à l’arrache. L’appel de la chair chez moi, était comme un vrai aimant, et elle m’avait de suite tapé dans l’œil, avec son sourire glossé à la framboise, son air timide, et ses grands yeux verts.

Ma main sur sa bouche pour l’empêcher de gémir, mon pantalon au pied de mes chevilles, ma queue dans sa chatte. Voilà, c’était aussi abject et répugnant que ça.

Une fois terminé, je m’assis sur la cuvette de la cabine de toilette dans laquelle je me trouvais, et elle, telle une vulgaire pute qui n’avais attendu que de se faire sauter, s’en alla, me claquant un baiser sur la joue.

Mon pantalon toujours au pied de mes chevilles, la marque écœurante de son rouge à lèvre sur ma joue, ma tête dans mes mains, je commençais déjà à avoir des démêlés avec ma conscience.

Quelqu’un arriva en trombe dans les toilettes, claquant la porte comme un dératé, et ma cabine, pas fermée s’ouvrit avec fracas.

Je relevais la tête de mes mains et regardais Caïn devant moi le visage rouge, une mine affolé.

‘‘Merde’’ Me dit-il ‘‘T’as une salle mine’’

‘‘C’est la mine que je tire quand je baise une poufiasse en minijupe’’ Dis-je avec dégout.

Il laissa passer un silence. Je savais qu’il devait me surveiller, et il le savait aussi. Mais il avait merdé, autant que moi j’avais merdé.

‘‘Je n’avais pas compris que la ‘‘protection’’ s’appliquait aux filles’’ Finit-il par dire la mine basse.

‘‘Boarf, tu sais, une de plus une de moins, je pense qu’en fait, je en suis plus à ça près maintenant’’ Dis-je en remontant mon pantalon et en sortant de cette maudite cabine.

‘‘Je suis vraiment désolé Gaby, je te jure…’’ S’excusa-t-il en voyant l’état léthargique dans lequel je me mettais

‘‘Non mais à ce stade il faut que je me soigne, je ne sais pas même pas pourquoi je fais ça et à quoi ça me sert si à chaque fois, à peine deux minutes après je culpabilise et me met dans un état lamentable !’’

J’essuyais rageusement le rouge à lèvre de ma joue, et me passais le visage à l’eau.

La tête basses, des fichues larmes prêtes à couler de mes yeux, je retournais dans salle principal, avec tout ce beau monde qui riaient, s’amusaient, et dansaient, Caïn à côté de moi, lui aussi un poil perturbé.

Nous finîmes, à peine une demi-heure plus tard, par rentrer tous les deux à notre hôtel, lui me bordant dans mon lit, s’excusant encore, et moi ne pipant mot, comme mort à l’intérieur.

Souvent, je savais que je faisais un peu trop le con. Mais ça n’était pas le vrai font du problème.

Ce qui était vraiment problématique, c’était le moment où je me rendais compte que justement, j’étais un vrai con.

 

topelement

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Bon voilà, une  première publication après des mois d’absence. C’est cours je sais, mais que voulez vous, j’ai un emploi du temps raccourci, et une motivation assez ébranlée ces dernier temps.

J’espère que ça vous a plus! A vos commentaires si vous avez quelques remarques ou quelque petites choses dont vous voudriez me faire part!

A vraiment très bientôt j’espère!

Douce Dégringolade (Partie 1/3)

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La foule. C’est ce que je vois tous les jours.

Une foule dense et en mouvement.

Une foule qui crie, une foule qui dance.

Une foule qu’on ne voit que dans les concerts.

Et pour cause, je suis chanteur dans un groupe de rock. Un groupe de rock assez connut même.

Toujours sur les routes, toujours en mouvement, toujours crevé, et surtout jamais chez moi.

Mais j’aime cette vie. C’est de la débauche permanente, de la séduction à tous les coins de portes, et surtout, une liberté inconditionnelle.

Quand je suis ici, en tournée à travers le monde, je me sens vivre, comme si plus rien ne pouvait m’atteindre.

Bien entendu en temps que personne ‘‘célèbre’’ je me dois de jouer un certain jeu.

Le jeu du mec inaccessible qui crois en l’amour et qui attend la bonne personne. Le jeu du mec séducteur qui est là pour vous faire vivre à travers sa musique. Le jeu du mec cool qui ne veut que vous rendre heureux. Le jeu du mec qui adore les fêtes et la rigolade. Et surtout le jeu du mec qui est TOUJOURS joyeux.

Première règle à laquelle j’ai eu le droit en signant mon contrat : Ne JAMAIS dire (même si c’est le cas) que je suis en couple.

‘‘Si cette règle n’est pas respecter, vous perdez au moins un quart de vos fans’’ M’avait assuré mon agent.

C’était véridique, mais c’est merdique.

Seconde règle : Ne jamais laisser entrevoir que je pourrais avoir tendance à aimer les garçons.

Là aussi, la perte des fans était conséquente.

Les homophobes sont de plus en plus rependu dans le monde, bien que les lutes contre ceux-ci se développent aussi.

Troisième règle : Fait tout ce que ton agent te dit.

Sur ce coup là je n’ai jamais eu le choix, c’était soit ça, soit la porte. Et puis je dois avouer qu’en fin de compte cette règle, bien que très inconvenante m’a été d’un grand secours pour beaucoup de situations embarrassantes, et que grâce à ça, j’ai évité un bon nombre de scandales !

Nous étions cinq en tout. Cinq rockeurs invétérés. Deux bassistes, les jumeaux Neil et Caïn, Une batteuse Léana, un guitariste Jacke, et moi Gabriel le chateur à la voix d’ange.

‘‘Gab, c’est encore Yllias qui appel’’

Gabriel fit une petite grimace en coin.

‘‘Tu peux répondre et lui dire que je suis en répète steuplait ?’’

‘‘Sérieux Gabriel, pourquoi tu l’évite comme ça ? Ça fait une semaine que t’as pas pris un seul de ses appels. Il va s’inquiéter à force’’

Pour toute réponse Gaby se contenta de soupirer. Il savait ce qu’il faisait, et s’il ne prenait pas son petit ami au téléphone, c’était pour une raison précise. Et il n’avait pas besoin de s’en justifier auprès de son ami.

Jacke soupira mais pris tout de même Yllias au téléphone afin de le mettre au courant de la situation, ou plutôt afin de lui servir un bon gros mensonge.

Pendant ce temps, Gabriel sortit de la pièce afin de ne pas entendre ne serait-ce que l’intonation de la voix D’Yllias à travers le téléphone.

Il lui manquait affreusement…

En réalité Gabriel avait tout ce dont il pouvait rêver dans la vie.

Une carrière, des amis, un petit ami fantastique, et une famille chaleureuse.

Oui mais voilà, tout n’était pas beau et rose sur son tableau.

En effet, Gabriel était incapable de rester fidèle.

Il avait bien essayé de résister à l’attraction de tous ses corps en furie qui ne réclamaient que lui. Mais au bout d’à peine trois mois de tournée mondiale, il n’avait pu s’empêcher de se laisser tenter par la luxure que pouvais lui apporter son statut. Et c’est après deux ans et demi de relation, où il avait tant bien que mal réussit à limiter les écarts de comportement, il s’était plongé corps et âme dans des relations adultères.

Il ne disait pas qu’il en était fier loin de là, mais il ne pouvait pas refréner ses pulsions.

Il avait besoin de tout ça. Besoin de sentir ces mains sur son corps, besoin de sentir cette admiration qu’on lui vouait, besoin de ce petit truc que l’on ne ressent que lorsque l’on attire un personne dans ses filets. Il avait besoin des autres, et dans les autres, il avait besoin de ces plaisirs sexuels et libertins qui le faisaient se sentir vivant.

Il aurait très bien pu laisser son petit ami et lui dire qu’entre eux ce n’était pas possible, et ainsi vaquer à ses occupations en toute tranquillité, sans être assaillit par les remords au point de ne plus réussir à lui parler depuis plus d’une semaine.

Mais là encore un problème se posait.

S’il avait besoin des autres, il avait aussi besoin d’Yllias. Mais pas de la même manière. Il avait besoin de sa tendresse, de son amour, de voir ses sourires qu’il ne destinait rien qu’à lui, besoin de son corps, de ses mains calleuses sur sa peau, de son regard de braise, de ses cheveux doux et soyeux, de sa présence à ses côté chaque matin, de l’éclat claire de sa voix. BREF. Il était éperdument amoureux de cet homme.

Il ne se l’expliquait pas, ça lui était juste tombé comme ça, en pleine poire sans qu’il puisse s’y attendre. Et depuis, il n’arrivait pas à se résigner à le quitter. Il savait que si Yllias avait appris toute cette machination qu’il complotait dans son dos, la peine aurait été terrible. Se faire tromper, et en plus par n’importe qui n’était pas une mince affaire. Il en aurait hurlé de douleur probablement. Alors il se contentait de faire ça en douce, sans trop se faire voir, à la volé à chaque fois.

Avant, c’était plus simple. Il ne commettait que rarement de folies. Une fois tous les deux mois tout au plus. Il allait voir ailleurs, et revenait ensuite, la queue entre les jambes, tentant de se faire pardonner d’une chose dont son petit ami n’avait même pas conscience.

Mais l’adrénaline de cette tournée mondial lui était montée à la tête. Il avait céder une fois, puis deux, puis trois, puis presque tous les soirs.

Il se disait qu’ici loin de chez lui, ce n’était pas la même chose ; que ce n’était pas si grave, et surtout qu’Yllias avait encore moins de chance de le savoir.

Mais en réalité, plus le nombre de ses conquêtes s’accumulaient, plus il se sentait ployer sous le poids de ses mensonges.

Il lui servait des ne t’en fait pas, tout va bien, cette tournée est juste parfaite, mais tu me manques mon amour.

Alors que la seule vérité était le petit ‘‘tu me manques mon amour’’.

Il aurait tellement aimé lui dire la vérité laisser toute cette culpabilité sortir de son corps.

Lui dire ‘‘Je n’ai rien trouvé de mieux que de m’envoyer en l’air pour combler ce manque de toi mon cœur, j’espère que tu ne m’en veux pas’’.

Mais au fond, même ça aurait été faux, puisque lorsqu’il était tout le temps avec lui, il le faisait aussi. Certes moins souvent, mais il le faisait quand même.

Et de toute manière son homme était pour la fidélité. Pour lui un couple se devait fidélité et respect, c’était la base.

Alors au début Gaby c’était plié à cette règle. Cinq mois. Cinq long mois d’abstinence sexuelle extraconjugale.

Ça avait été pour lui un putain d’enfer.

Chaque jour la tentation se faisaient plus forte, plus attractive, plus présente, comme si tous les hommes et toutes les femmes était la à le draguer, à lui faire des sous entendus, à le narguer pour qu’il rejoigne se monde de débauche.

Et puis, il avait craqué. Comme toujours.

Une belle brune avec qui il avait pris un café.

Elle s’était assise à sa table alors qu’il lisait tranquillement un journal.

Elle l’avait reconnu. Leur groupe n’était à l’époque pas encore trop connu. Quelques concerts par-ci par-là.

Le désir avait été trop fort lorsqu’elle lui avait demandé un autographe exhibant son décolleté plongeant devant ses yeux gourmands.

Elle lui avait ensuite proposé qu’ils se revoient. Il en avait de suite profité pour lui spécifier qu’il était libre, de suite.

Elle lui avait fait un sourire charmeur, et ils c’étaient rendus dans l’appartement de cette brune.

Une après-midi où notre bel étalon avait été particulièrement performant. Ça faisait si longtemps qu’il n’avait pu toucher de corps de femme qu’elle l’avait rendu fou.

Mais après coup, il avait été écœuré par cette brune sans intérêt qui avait mit un thermes à ses bonnes résolutions.

Il avait été dégouté par les filles à ce moment. Et il avait mi six petit mois avant de pouvoir prétendre à en regarder une dans la rue et à la trouver jolie.

Maintenant tout avait changé, et les filles et les garçons passaient dans son lit, à la vitesse où il changeait de chemises.

Yllias serait d’autant plus devenu fou à l’entente de ce mot, ‘‘fille’’. Il le savait, son compagnon avait une telle aversion pour les corps de fille que lorsqu’il lui avait avoué lors d’un de leur rendez vous alors qu’ils commençaient seulement à se connaitre, celui-ci avait fait une grimace digne d’un cartoon, et avait déclaré ‘‘Je ne veux rien entendre, les corps de femmes me donnent envie de vomir’’.

Alors, lorsque Gabriel était avec une fille, il se sentait encore plus mal.

Dans une semaine, ils rentraient chez eux pour quelques jours, histoire de stopper un peu dans leur grand voyage.

Gabriel n’avais aucune idée de la manière dont il allait réagir face à Yllias. Il savait qu’il serait mal. Très mal, et que son mal intérieur le rongerait lentement tel de l’acide.

Il c’était fixé comme but la veille au soir de ne plus toucher à personne pendant cette semaine. Il avait réussi hier. Deux jeunes hommes pires que sexy étaient venu l’assaillir avec de charmant regard et de belles paroles. Mais il avait su résister. Résister à deux hommes qui plus est. Il était en bonne voie. Il le savait.

Mais pour combien de temps ?

Ce soir, les membres du groupe avaient prévu de se faire une sortie. Le genre de sortie que je ne peux pas rater. Le genre de sortie où il y aura des filles chaudes comme la braise, et des hommes près à se damner pour passer une nuit avec un des membre de notre groupe. Le genre de soirée, organisé rien que pour nous. Ce genre de soirée où je peux m’en enfiler jusqu’à quatre en seulement une nuit. Ce genre de soirée où mes hormones sont en folie. Ce genre de soirée où je ne contrôle plus rien. Et surtout, ce genre de soirée où je vais devoir rester sage.

Nous n’étions que le matin, et je sentais déjà l’impatience bouillonner dans mes veines.

A côté de ça, le concert que nous allions donner ce soir ne me faisait finalement quasiment rien.

J’étais tellement mal barré.

‘‘Au fait, ce soir c’est censé être la soirée où je te bourre la gueule tu te souviens ?’’ Lui souffla Léana en passant à côté de lui.

Bordel de merde, il avait oublié ce détail.

Chaque premier mercredi du mois, Léana lui en faisait voir de toutes les couleurs et lui faisait ingurgiter toutes les boissons différentes présentes dans le bar ou la boite de nuit qu’ils avaient choisit pour l’occasion. Le but était de tenir la cadence et de boire tous ce qui se figurait sur la carte, sans finir par être trop bourré. Le degré d’alcoolisation se votait entre tous les membres du groupe, bien qu’il n’y ait que la jeune fille et le chanteur qui participaient à ce petit ‘‘concours’’. Gabriel était bon à ce jeu là. Mais il savait que dans la foulé, il ne contrôlait absolument plus son besoin irrépressible de sexe avec des inconnus.

Et nous étions justement ce premier mercredi du mois.

Léana avait écopé de chaque premier vendredi du mois.

Pourquoi fallait-il que ce mercredi tombe justement pile à ce moment.

Il en aurait bien parlé à Léana, mais ça aurait été admettre qu’il n’était pas capable de se contrôler, qu’il trompais son petit ami, et surtout, admettre une défaite. Car on ne soustrayait pas à ce jeu à moins de déclarer forfait. Et Gabriel ne déclarait jamais forfait.

Lors de leur précédente tournée, il l’avait même fait alors qu’il avait chopé une grippe carabinée. Il s’en souvenait de cette fois, il n’avait jamais été aussi mal de sa vie, surtout quand le lendemain il avait du être en état d’assurer son show du soir.

Il était donc aussi dans l’impossibilité de se prétendre malade, Léana lui en ferrait voir de toutes les couleurs et ne lui ne le supporterait pas. Tout comme il ne supporterait pas de voir sa fierté se faire rabaisser en ne relevant pas ce défit.

La semaine allaient surement être propice à ce que ses bonnes résolutions partent, une fois de plus en fumées. Gabriel commençait à en désespérer.

Il se disait même qu’il en était à un point où il devrait envisager d’essayer de commencer une thérapie contre cette addiction qui le rendait fou.

Il irait ce soir à cette soirée, et bourré ou pas, il résisterait ! Point à la ligne.

Même avec cette décision qu’il essayait de faire passé pour irrévocable à son cerveau, il passa la journée en nage, à l’idée de ce qu’il allait se passer cette nuit.

Bordel, en plus de sa si je craque pour quelqu’un, je n’en souviendrais probablement pas.

Mais à côté de ça, il était tout excité, et courant dans tout les sens, l’adrénaline ne se dissipant pas de ses veines. Il se mettait dans des états impossible pour si peu.

Il essaya le soir, de donner le meilleur de lui-même. Hurlant devant tout ses gens sa peine, sa joie, sa colère et son enthousiasme à travers ses chansons. Le publique le lui rendait bien, hurlant plus fort que lui, criant plus haut que lui, et bougeant bien plus que lui sur cette scène.

Léana aussi était au top de sa forme. Ces petits mercredis la mettaient de toute façon toujours d’humeur joyeuse, elle savait qu’elle allait s’amusant tout autant qu’elle le faisait actuellement sur scène. Bien qu’elle soit la batteuse et donc pas conséquent relayer au fond de la scène elle savait mettre l’ambiance, et tous la voyaient très bien tant son jeu de scène, et son énergie transpirait de tous ses pores.

Une vraie artiste.

En revanche, les jumeaux ce soir, avaient été plutôt médiocres. Comme s’ils s’étaient enfermés dans leur monde. Gabriel les avait vu en train de ne faire des œillades tout le long du concert, ne se souciant que guère de leur publique. Sans doute avait-il un contentieux à régler entre eux, pour en être réduit à servir un show de piètre qualité.

Quand au dernier, ce bon vieux Jacke, leader du groupe, et plus âgé de tous, il était resté égal à lui-même, simple et décontracté.

La fin de la soirée sur scène était toute proche, et ils en étaient au dernier rappel.

Après une énième chanson où la batteuse s’en était donné à cœur joie pour faire un boucan du tonnerre avec sa grosse caisse, tous sortirent de la sale, acclamés par des applaudissements et des cris de foule en furie.

Le concert avait duré plus de deux heures et demi, et ils étaient tous sur les rotules. Mais ils savaient la soirée encore inachevé. Surtout pour Gabriel. Ça ne faisait en fait que commencer. Et s’il avait pu être fatigué avec ce publique, une douche avait suffit à lui redonner contenance et énergie.

Il en jubilait d’avance, sans pour autant se réjouir entièrement. Ce soir il avait le droit de mater uniquement.

Un calvaire qu’il devait endurer pour ne pas se retrouver au pied du mur lorsqu’il rentrerait dans moins d’une semaine chez son amoureux. Il savait que sans cette semaine d’abstinence, lorsqu’il le reverrait, il passeraient la nuit à pleurer des larmes silencieuses en se rabaissant plus bas que terre pour faire subir tout cela à son petit ami.  Alors il se devait de tenir. Il en allait de sa santé mentale.

Une semaine dans une aussi grosse tournée, ce n’était peut être pas grand-chose, mais il pouvait au moins lui offrir ça. Et par la même occasion offrir un peu de répit à son corps qui se faisait maltraiter presque tous les soirs de la semaine. Un tel rythme pour un être humain n’était décemment pas supportable. Ses heures de sommeil en était tellement réduite qu’il passait ses journées OFF à dormir. Enchainer  concert puis partie de baise torride était plus qu’épuisant, quoi qu’on puisse en dire. Le métier d’artiste lui menait la vie dure.

Il ne c’était pas habillé trop provocateur, ni trop sexy, juste pour ne pas exciter les hormones des personnes présentes, mais il ne se leurrait pas, il savait pertinemment que son statut de chanteur de son groupe le mettrait tout de même en haut du tableau de chasse de bon nombre de personne présents à cette petite fête.

Il se fit la réflexion que s’il devait craquer, ce serait avec un homme et non avec une femme, pour deux raison évidentes. La première étant que les hommes gay, bien que de plus en plus en expansion à travers le monde était souvent moins nombreux que les filles hétéros, surtout que les filles hétéros prête à écarter les cuisses rien que pour lui. La seconde raison résidait dans le fait que son petit ami exécrait les filles. Il se sentirait au moins un tout petit peu moins coupable de le tromper avec un homme et non avec une ‘‘greluche’’ comme les appelait parfois son homme. Même si techniquement, tu ne craqueras pas était le mot d’ordre qu’il n’arrêtait pas de se répéter.

Une fois entré dans l’enceinte de ‘‘salle de réception’’, qui n’était en fait qu’un vulgaire boite de nuit avec un coin privatisé pour l’événement (ce n’était pas tous les jours que l’on recevait un groupe aussi célèbre ici, alors il fallait marquer un peu le coup).

Il n’y avait pas tant de monde que ça en fin de compte. Le petit carré V.I.P comme le surnommait le maitre de soirée (un pantin habillé en pingouin qui devait probablement être le maire ou le gérant de l’établissement) se limitait à à peine une petite trentaine de personnes. Toute l’équipe porta un toast au champagne, et bien évidemment, offert par le maître des lieux. C’est ainsi que le début de la nuit commença.

La coupe de champagne ingéré par le chanteur ne lui fit aucun effet. Comme si après toutes ses réceptions et autres fêtes, les effets de cette coupe qu’il engloutissait presque obligatoirement en début de réjouissance en étaient réduits à être nuls.

Après coup, nous nous installâmes tous les cinq dans de bon gros sièges rembourrés et confortable au possible.

Léana en profita pour commander toutes sortes de boissons. La fourbe avait réussis à se dégoter un carte avec toutes les spécialités que l’établissement pouvait concocter.

Je me retrouvais donc avec pour commencer, une quinzaine de verres devant moi. Par habitude, je savais qu’il fallait que je les avale d’une traite, sans même prendre le temps d’en savourer le gout. Car ce n’était qu’une fois la carte complète commandée et ‘‘bue’’ que je pourrais avoir du répit et être tranquille. Enfin, si l’on peut concevoir d’être tranquille après avoir engloutit autant d’alcool en si peu de temps.

J’avais eu la bonne idée avant toute chose, une fois ma douche prise, de manger un énorme sandwiche afin d’avoir un peu de nourriture dans mon estomac pour que celle-ci éponge une partie de l’alcool que j’ingurgiterais ce soir. Et je pense que ça avait l’air de fonctionner, puisque je ne ressentais pas encore trop les effets de ces verres que je venais de m’enfiler. Je tournais certes un peu, mais rien de bien méchant, j’étais totalement lucide et maitre des mes actes.

Mais, tous mes espoirs partirent en fumé quand la seconde tournée de liquide arriva. Près de trente verres tous différent. Le barman avait fait vite pour tous les préparés. A croire que Léana avait préparé son coup à l’avance.

Avant de s’attaquer à la deuxième partie du défit, il avait décidé de s’octroyer une petite ‘‘pause’’. Il entendait par pause le fait d’aller discutailler avec deux trois personnes présentes et de probablement danser. Il savait que s’il ne dansait pas dans cette première partie de  soirée, il en aurait très envie par la suite, et il savait que s’il se mettait à danser plus tard, l’alcool lui ferrait faire des choses qu’il regretterait par la suite.

Mais pour le moment, il se concentrait juste à parler avec des gens qui était ci et là occupé dans leur ‘‘carré VIP’’ sans pour autant faire attention à leur physique, pour ne pas tenter de rentrer dans ses jeux de séductions qui lui plaisait d’ordinaire tant.

Actuellement en train de papoter tranquillement avec un petit groupe de cinq personnes, il sentit quelqu’un lui prendre la taille et l’entrainer un peu plus loin.

Cette personne n’était autre que Neil. Un des deux jumeaux. Il en fut soulagé. Non pas qu’il n’eut pas été assez beau pour avoir envie de lui, loin de là, avec ces long cheveux  blond aussi raide que des cordes et ses yeux gris, il aurait fait se damner n’importe qui. Mais le fait est qu’avec lui, il avait confiance pour que celui-ci l’empêche de faire des bêtises. Et puis le fait qu’il fasse partit de son entourage proche le rebutait à ne serait-ce qu’entreprendre de le draguer. Il était en sécurité avec lui. Ce qui était un comble quand on voyait son belle gueule d’ange.

Neil l’entrainait or de leur zone VIP pour aller les faire tout deux un peu danser au milieu de la dense foule.

Et même si Gabriel savait que cette petite incartade dans un endroit où tous fourmillaient tel des lions en chaleur, il ne pouvait que le suivre et consentir à prendre ce bain de foule.

Après tout, il suffirait qu’il reste collé à son ami, et tout ce passerait bien, aucun écart ne serait de mise.

Et c’est ce qu’il fit, en restant bien sagement accroché à Neil qui s’amusait de le voir lui coller au basque, sans pour autant poser trop de questions. Parfois, Gabriel avait des manies assez bizarre, il ne se formalisa donc pas de ce comportement étrange.

Il fut bientôt temps de rentrer pour éviter de se faire assaillir par les personnes présentes qui commençaient à se faire un peu trop entreprenante envers le bassiste et le chanteur.

Une fois de retour à l’abri avec le autres, Gabriel du finir la tournée de verres.

C’est ici qui les choses se compliquaient sérieusement. Le reste de ce qu’il avait ingurgité une bonne heure auparavant s’était un tout petit peu estompé, mais ce n’était pas avec ce ‘‘un tout petit peu’’ qu’il allait réussir à se tenir correctement une fois le reste de se qui se trouvait devant lui au fond de sa gorge !

Il bu tout de même les verres. Tous un par un, savourant un peu plus certains que d’autres qui avaient parfois des gouts infects.

Il commençait à ressentir cet état brumeux qu’il avait tendance à un peu trop aimer lors de ses soirée de ‘‘pari’’.

Le fluide coulait dans ses veines, les irriguant d’alcool et le rendant un peu comateux.

Il regardait tout autour de lui, et essayais de distinguer ce qui s’y passait, mais les seul choses qu’il voyait se résumaient à un enchevêtrement de personne assises, debout, en train de parler, de danser, de rire, de flirter. Lui aussi voulais être de la partie, et non pas assis sur cette banquette à regarder ses verres qu’il venait de descendre.

Il décida donc de se lever sous les yeux aguerrit de son jury, à savoir Niel et la batteuse, les autres étant occupé à d’autres imbécilité que cet espèce de concours récurant.

Est-ce que Gabriel était assez sobre pour remporter la partie d’aujourd’hui ? Seules ses actions en décideraient.

Il arrivait encore à marcher sans trop tanguer. Pas marcher droit certes, mais marcher sans se raccrocher aux personne et aux meuble qu’il croisait.

Le regard de Niel l’épiait avec insistance, il savait que Gabriel avait tendance à cacher son jeu lorsqu’il était ivre, et que sa nonchalance et son apparence calme cachait un état d’ébriété très avancé. Et c’est présentement ça qui se dégageait de lui, de la nonchalance et du clame.

Il se mit à rire pour lui-même sachant qu’il allait surement perdre cette nuit. Niel n’était en fait pas très sobre non plus, ainsi son apparence plutôt guindé, froide et détaché de tout les jours se transformait et hilarité et en joyeuseté.

Il alla à la rencontre de son ami qui s’était presque mêlé à un petit groupe qui discutait avec beaucoup d’animation.

Il se plaça en douche derrière lui, lui attrapa les hanches et lui susurra ‘‘Je crois que tu va perdre ton pari de ce soir’’ au creux de l’oreille.

Gabriel sursauta et sentit une vague de frisson lui parcourir le dos. Cette voie chaude au creux de son oreille, et ses mains lui enserrant les hanches. Pour Niel tout ceci n’avait aucune connotation sexuelle, c’était juste un jeu, et dans l’état où il était, il voulait juste s’amuser à tout simplement dire à son ami qu’il était en  phase de perdre, puisqu’il savait reconnaître les signes avant coureur quand à son comportement.

Mais pour Gaby, qui était effectivement dans un état un peu trop avancé d’alcoolémie, tout était sujet à un caractère sexuel. Et ses mains et cette bouche trop près de lui, lui donnait des envies qu’il ne pouvait retenir dans l’état actuel des choses.

Le fait est qu’il ne savait même pas qui était la personne derrière lui. Tout ce qu’il savait, c’est qu’il voulait que cette voie lui murmure des choses excitantes et que ses mains lui agrippent les hanches plus fermement.

Il avait pu tout de même discerner dans son brouillard, que l’intonation de la voie était masculine.

Il se lécha donc gourmandement les lèvres, avant de se retourner pour faire face à son inconnu à la voie suave et aux mains baladeuses.

Il tomba sur Niel, qui lui souriait de toutes ses dents.

La tête de Gabriel tira une sonnette d’alarme. Il avait réussis jusque là à épargner ses amis quand à cette ridicule frénésie sexuelle. Il devait continuer. Il se sentait déjà assez coupable de tromper son petit ami, si c’était pour en plus le faire avec des gens que celui-ci connaissait, ça ne passerait plus du tout.

Alors, dans sa tête embrouillée, il se força à calmer ses ardeurs. Niel étai un ami. Et on ne saute pas sur les amis. Aussi excitant de bandants soient-il.

Une autre petite voie lui murmura cependant que ce même ami avait des tablettes de chocolat à tomber par terre. Il s’empressa de l’étouffer dans le même brouillard que celui qui occupait actuellement sa tête.

Foutu vie. Pensât-il amèrement.

‘‘Oui oui, je vais perdre se pari, je le sais, en même temps la tonne de verre que Léana à commandé pour moi, y est pour beaucoup’’

Niel s’esclaffa.

‘‘Bon si tu veux on fait un deal, on dit que j’ai perdu et tu me ramènes à l’hôtel’’

Son ami le regarda perplexe. Gab avait pourtant l’habitude de s’en donner à cœur joie lors de ses petites fêtes, pourquoi cette fois ci il voulait rentrer alors qu’il était à peine une heure du matin ? D’autant plus qu’il ne supportait pas, en général, perdre.

Ce qu’il ne savait pas, c’est que Gabriel s’était donné tout le courage du monde pour réussir à lui dire cette phrase. Il savait que quelques heures de plus ici le ferrait craquer. S’il avait du résister à l’attraction qu’un AMI exerçait sur lui, il céderait sans plus de cérémonie à quiconque se rapprocherait un peu trop de lui. Et avec cet alcool qui lui rendait la vie dure, il savait qu’un simple touché sur son corps serait un rapprochement un peu trop équivoque. Son cerveau essaierait de le berner en lui faisant croire que chaque personne présente dans la pièce avait envie de l’emmener pour faire des choses pas très catholiques avec lui. Il le savait puisque c’est ainsi que ça se passait à chaque fois. Et il cédait à tous les coups.

‘‘Heu, tu abandonnes comme ça ?’’ Se décida tout de même à demander le bassiste.

‘‘Ouais, franchement, je ne suis pas trop en état ce soir, je suis fatigué, et puis Yllias me manque tellement que je n’ai pas le cœur à faire la fête sans lui’’

Ceci était un bon argument, et il était quasiment sur qu’il le ferrait flancher. Et puis, c’était en un sens vrai. Enfin, disons plutôt qu’il y avait une petite part de vérité, puisqu’il faisait ça pour Yllias.

Niel fit une grimace compatissante. Gagné, c’était dans la poche.

‘‘Bon okay’’ Concéda-t-il ‘‘Je vais prévenir les autres que ce soir tu perds et que tu rentres. T’en fait pas, je te raccompagnerai, je n’ai pas envie que tu rentre seul vu l’étant dans lequel tu es, va t’assoir en attendant’’

Gabriel aurait aimé le suivre dans son cheminement pour ne pas rester seul avec toutes ses tentations à porté de main, mais il n’en eu pas le temps, car à peine sa phrase finie, que le bassiste était déjà partit pour arpenter toute la sale.

Il se contenta donc de se fondre dans le décor, regardant admirablement ses chaussures, à défaut des personnes présentes. La tentation était toujours la et il aurait suffit d’un rien pour qu’il y cède.

C’est une dizaine de minutes plus tard qu’il vit Caïn et non Neil venir vers lui.

‘‘C’est moi qui te ramène finalement’’ Lança-t-il sans plus d’explication.

Gabriel le suivit donc, et ce n’est qu’une fois dans le taxi en route pour leur chambre qu’il lui demanda tout de même plus de détails sur ce changement de programme.

‘‘Pourquoi c’est toi qui me ramène et pas Niel ?’’

‘‘Je crois qu’il avait encore un peu envie de rester, il  me l’a dit implicitement, fin c’est un truc de jumeaux, disons qu’on se comprend sans parler’’

‘‘C’est vrai que ça m’a toujours fait flipper votre truc là, on dirait limite de la télépathie’’

‘‘N’exagère rien quand même, disons juste qu’avoir partagé le même ventre avant de naitre doit probablement créer des liens assez fort’’ Dit-il avec un clin d’œil.

Sur ça, c’est vrai qu’il ne devait pas avoir tord.

‘‘Enfin bref tout ça pour dire que je l’ai laissé là-bas pour qu’il s’amuse un peu puisqu’il avait l’air d’en avoir besoin, alors que moi j’avais plutôt envie de rentrer, comme toi. Comme ça, ça arrange tout le monde’’ Continua-t-il.

Gabriel se contenta d’acquiescer.

‘‘Niel m’a dit que Ylli te manquait ?’’

Gaby baissa la tête se sentant un peu coupable d’avoir sortit cette moitié de mensonge à Niel.

‘‘Hum’’ Dit-il penaud.

L’alcool ne s’était toujours pas estompé de son cerveau et il était encore embrouillé, ces sentiments ressortaient donc sans qu’il pu les cacher. C’est ainsi que Caïn compris qu’il y avait un problème.

‘‘Hé mec, il y a un problème ?’’

Gaby essaya tant bien que mal de résonner son cerveau pour qu’il ne passe pas en mode loque et révèle qu’il y avait un GROS souci. Il savait qu’avec l’alcool c’était souvent quitte ou double. Soit il passait par un état de dépression avancé soit, par un état de sexe avancé. Sachant que l’état se sexe avancé lui donnait souvent un peu dé ‘‘réconfort’’ alors que l’était de déprime le mettait six pieds sous terre, il choisissait souvent l’état de sexe avancé. En n’en choisissant aucun des deux aujourd’hui, en réprimant tant qu’il avait pu ses pulsions, il ne s’était pas attendu à recevoir le revers de la médaille, à savoir, que son cerveau choisirait l’était de dépression avancé (qui commençait à déjà bien s’amorcé) d’office. S’il ne pouvait pas avoir de sexe, alors son cerveau le punissait avec ça.

Et dieu seul savait combien il avait horreur de se morfondre sur lui-même.

‘‘T’en fait pas, dans moins d’une semaine tu va le retrouver ton beau mâle’’ Essaya-t-il de lui remonter le moral.

Mais ce que celui-ci ne savait justement pas, c’est que c’était justement ce ‘‘dans moins d’une semaine’’ que Gabriel redoutait plus que tout.

Il était déjà soulagé de ne pas avoir cédé à la tentation ce soir en se donnant tout ce courage. Mais il se sentait tout de même comme une merde. Être obligé de se cacher dans sa chambre pour ne pas sauter sur le premier inconnu qui passe était assez rabaissant en soit. Sans compter le fait qu’il avait délibérément abandonné son pari en ne restant pas à cette stupide fête.

Oui, cette fierté mal placé qu’il arborait  dignement ne le laisserait jamais tranquille.

Le taxi arriva, et Gabriel était en phase d’élucubration intensive, perdu dans ses pensées.

Ça peinait Caïn de le voir dans cet étant. Aussi il proposa à son ami de rester un peu avec lui dans sa chambre jusqu’à ce que celui-ci dessoûle un peu, ou se sente un minimum légèrement mieux. Gabriel n’eut pas la force de refuser, sachant pertinemment qu’une fois seul, il se retrouverait en pleur face à son lit, totalement désarmée sans rien pouvoir faire. L’alcool et tous ces remords qu’il avait accumulé depuis ses presque trois ans de relation avec son cher et tendre faisaient parfois des ravages dans sa petite tête.

Ils s’assirent tous deux sur le lit du chanteur.

‘‘Alors, dis moi ce qui te tracasse vraiment’’ Amorça le bassiste.

‘‘Ho trois fois rien’’ Tenta d’éluder son ami.

‘‘Allez, on ne me la fait pas à moi’’ Insistât l’autre ‘‘Je vois bien qu’avec la tête que tu tires c’est pas trois fois rien. C’est Ylli ? Vous vous êtes disputés ?’’

Gabriel était un peu agacé que celui-ci insiste. Mais il savait qu’il ne pouvait pas se dérober. A moins de s’énerver et de lui demander rageusement de sortir de sa chambre, il se devait de lui répondre quelque chose. Et quelque chose de chérant de préférence, histoire qu’il ne voit pas le poteau rose et en remette une couche en l’acculant face au mur.

‘‘Non ça va entre nous, juste que en ce moment je ne me sens pas très bien’’

‘‘C’est justement ce ‘‘pas très bien’’ que j’aimerai éclaircir. Tu sais qu’on est ami, et que quoi qu’il se passe, je ne te jetterais pas la pierre’’

Zut, il avait été trop vague dans sa ridicule tentative d’explication pour que la bassiste le laisse tranquille. En même temps il aurait dû s’y attendre, on ne se débarrasse pas de quelqu’un avec une excuse (bien que vraie) aussi évasive.

Gabriel savait que l’alcool pourrait le dérider et faire qu’il vide son sac. Mais il n’en avait aucune envie. Ce qu’il portait sur lui était son fardeau, celui de personne d’autre, et il n’aurait, pour rien au monde, entrainer une personne extérieur à lui-même dans sa torture. C’était déjà suffisamment dur à supporter comme ça, sans qu’un autre que lui donne soit au courant.

‘‘Ne t’en fait pas, juste j’ai des soucis en tête dont je n’aime pas parler’’

Il éludait encire, mais il espérait que celui-ci comprendrait (bien qu’il ait une réputation à être tenace lorsqu’il se mettait une chose en tête) et le lâcherait un peu.

Caïn soupira assez bruyamment et pris attira l’autre dans ses bras histoire de lui montrer qu’il n’était pas seul.

Seulement, le corps de l’autre réagit presque au quart de tour. Sa tête posé dans son coup, sa peau blanche, ses cheveux à l’identique de son frère long et blond immaculé lui chatouillant le visage, son parfum, fragrance se dégageant tel un arome de sucrerie, ses mains posé négligemment sur son dos. La dépression qu’avait choisit d’imposer son cerveau se transformait à la vitesse lumière en désir sexuel.

Gabriel fourragea ses mains dans la douce chevelure de son ami, s’y accrochant tel un forcené. Ses hormones le titillant un peu trop, accentués par son état.

Sa tête sournoise lui susurrait des ‘‘regarde comme il te prend contre lui, c’est une invitation, il envie de toi, profites-en’’. Elle allait plus loin en lui rappelant que si Niel n’était pas homosexuel, son jumeaux l’était assurément puisqu’il venait de rompre il n’y a pas plus de deux mois avec son petit ami. ‘‘Tu pourrais peut-être le consoler, il doit être affecté par cette rupture. Et tu sais à quel point sa te ferrais du bien’’ continuait sa tête de plus en plus traîtresse.

Son corps s’enflammait, là, pressé contre le torse du bel éphèbe.

Avec un effort quasiment surhumain, il réussit à se détaché du batteur.

Mais ces sens étaient affolés. Il vit le regard gris transperçant de Caïn l’interroger sur cet éloignement soudain.

Dieu qu’il avait envie de l’embrasser de le plaquer sur ce lit.

Rien qu’à l’idée de pouvoir s’envoyer en l’air dans un lit l’échauffait. Ça faisait plus de deux mois qu’il faisait ça l’importe où, sur le pouce, et jamais dans de conditions optimales, que cet hypothèse de lui et cet homme gaulé comme un dieu grec dans ce lit lui dérangeait les hormones  qui lui enflammaient le corps.

‘‘Bah tu veux plus de mon câlin réconfortant’’ Demanda Caïn avec une certaine appréhension se demandant pourquoi l’autre avait subitement fuit de la sorte.

‘‘Tu me connais je ne suis pas un sentimental’’ Mentit-il pour se donner de la contenance.

Mes ses yeux dardaient avec gourmandise sur le corps musclé et parfait de son vis-à-vis.

Caïn était un peu perturbé avec le comportement pour le moins étrange du chanteur.

‘‘T’es sur que ça va ? Parce que tu m’a l’air un chouya bizarre’’ Demanda-t-il ‘‘Donc tu ne veux vraiment pas me dire ce qui te tracasses, je pourrais peut être t’aider ?’’

M’aider ça oui, en m’offrant ton corps ! Pensa avidement le Gaby avant de se frapper mentalement pour ses idées saugrenues. Merde, c’était Caïn, un de ses amis, pas n’importe qui. Et les amis ça se respectait !

‘‘Ecoute Caïn, il vaut mieux que tu retournes dans ta chambre’’ C’était probablement la dernière phrase sensé de la soirée qu’il arriverait à prononcer, alors l’autre avait intérêt à s’exécuter.

Le bassiste cligna des yeux ne comprenant pas grand choses aux états d’âme du chanteur.

‘‘Bon’’ Assena-t-il quelque peut à contre cœur ‘‘Si tu veux. Mais je suis là s’il y a besoin. De toute façon nos chambres sont côte à côté, alors n’hésite pas si tu as une soudaine envie de parler ou autre okay ?’’

Gabriel acquiesça n’osant pas faire plus de mouvements de peur de se jeter sur son ami prenant au pied de la lettre son ‘‘ou autre’’.

Il en profita tout de même pour mater son petit cul bien moulé dans un jean trop séré lorsqu’il se dirigea vers la porte.

‘‘A demain’’ Lança-t-il avant de refermer la porte derrière lui.

OUF ! Il l’avait échappé bel. Un peu plus et il se serait fait avoir en beauté. A quoi tous ses efforts auraient-il servit si ça avait été le cas ?

Il décida de se mettre au lit sans plus de cérémonie voulant que le sommeil l’emporte.

Il se déshabilla donc pour se coucher confortablement dans son énorme lit deux places.

Il mit une petite quinzaine de minutes pour s’endormir, après avoir envoyé un message à son amoureux.

 

Je pense à toi, tu me manques.

 

Il se réveilla en sursaut. Le réveil indiquant 2h15. Il était en nage. Comme s’il eut été dans un sauna. Et pour cause, il ressortait d’un rêve des plus érotiques avec son cher voisin de chambre pour partenaire.

Des images de luxure lui envahirent la tête. Il se retrouva donc avec une érection carabinée. Ne sachant pas trop quoi faire, il entreprit de se masturber. Mais il eu beau s’acharner comme un forcené, rien ne ‘‘venait’’. Il restait dans cet état de frustration intense, avec toujours des images en tête du beau blond sur son corps. Il lui en fallait plus. Un truc plus grand, avec plus de sensation, et surtout avec un autre homme. Tout son corps le réclamait, et lui, ne tiendrais pas longtemps dans cet état, à moins de devenir fou.

Il fit donc la seule chose qui sur le moment lui paraissait rationnelle.

Se lever, et aller frapper à la porte voisine.

Il avait remis un tee-shirt lui arrivant aux genoux, faisant office de ‘‘chemise de nuit’’ pour ne pas être trop dénudé une fois dans le couloir, et pour aussi tenter, de quelque peu cacher son érection.

Caïn lui ouvrit à peine dix seconde après qu’il eu frappé.

‘‘Ha tu t’es décidé à parler ! ça tombe bien, je n’arrivais pas à dormir’’ Sortit-il comme s’il eut été normal que celui-ci vienne le déranger à une heure aussi tardive.

Il l’invita à entrer, mais la seule chose que Gabriel voyait était son corps, sexy, ne portant qu’un boxer qui le moulant ne laissant quasiment rien à son imagination.

Gabriel une fois dans la chambre de son ami ne savait plus vraiment quoi faire. Sur le moment ça avait parut être une super idée de frapper à sa porte, puis de se jeter dessus, mais là, devant le fait accomplit, bien que ses hormones dansaient au creux de son ventre, il se savait plus quoi faire.

Il était Gabriel Morin non de dieu, le célèbre chanteur du groupe Katray. Alors hop, à l’action !

C’est ainsi qu’il se saisit de l’épaule du batteur le retourna et colla ses lèvres à celui-ci.

 

922_souffrance

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Voilà pour le début de l’histoire dont je vous avais parlé. Elle me trottais depuis un petit moment en tête, et j’ai mis moins d’un mois à l’écrire, même si j’avoue que j’ai galérer sur certains passages.

Elle se ferra en trois parties (ou deux, ça dépendra de mon découpage final et surtout du nombre de lignes que j’aurais écrit, que vous ne vous retrouviez pas avec ce chapitre qui fait 21 pages alors que les deux ne ferraient que 10 pages par exemple)

Je sais que je suis un chouïa cruelle de couper à ce moment, mais que voulez vous, j’avais prévenue que l’histoire serait un peu sadique :p

J’espère que vous appréciez. Pour moi c’est la première fois que je me met dans la peau d’un personnage de ce style, j’entend par là qui est un connard, qui le regrette, mais qui ne peut rien y faire. Enfin c’est un peu comme ça que je le vois. Et j’avoue que c’est pas mal, faire souffrir ses personnages de cette manière. On verras bien par la suite si je pousse le truc plus loin 😉

N’oubliez pas, à la fin du mois on fait un petit retour sur cette chambre!