Eve (prologue)

Prologue

 

 

J’ai toujours pensé que mes ruptures se passaient mal. Pas plus mal que chez certains, bien entendu, mais tout de même mal.
Ma première expérience de rupture à été assez folklorique.
Vous savez, un peu comme dans ses feuilletons,  »trahison, romance, suspense… meurtre? » Non tout de même, n’allons pas jusque là, les trois premiers mots suffirons.

J’avais quelque chose comme quinze ans, ou peut être seize, et j’étais tombé amoureuse du mec qui les attire toutes. On le connait tous ce mec. Celui qui est le plus beau du lycée, sportif, avec des tablettes de chocolat en béton, une sourire colgate, et qui se ramasse toujours les meilleures notes de sa classe.
Notre romance n’a pas été très longue si je me souviens bien. A peine trois mois ou quelque chose dans le genre. Trois mois où j’en étais tellement amoureuse que ça m’en aveuglait. Tellement aveugle que je n’avais pas vu cette petite pétasse de Morine lui tourner autour, et s’envoyer en l’air avec lui tous les jeudi soirs après son entrainement de Volley. Ni d’ailleurs cette petite connasse de Jessica qui elle le faisait les mardi soirs après son footing.

Heureusement pour moi, je n’avais pas cédé à ses avances et toujours refusé de me laisser entraîner dans son lit. Je lui disais tout le temps que je n’étais pas prête et des âneries de ce genre, alors que, l’année d’avant, en colonie de vacance, j’avais sauté le pas avec mon animateur qui était tellement sexy. Oui oui je sais, on pourrait me comparer à une petite salope moi aussi, mais il n’avait que quatre ans de plus que moi, et était à tomber par terre. Et puis c’étais juste histoire de voir ce que ça donnait, de préférence avec quelqu’un de plus âgé que moi, pour qu’il me montre comment bien faire, et que lors du jour J, je ne me retrouve pas comme une cruche effarouchée. Un peu comme un grand frère qui vous donnerait des cours.

Je me souviens encore, nous étions dans sa toute petite tente, tous les autres dormaient, et il me plaquait la tête dans son giron pour que je ne hurle pas mon plaisir, et par ce fait réveille les autres. Pour une première fois, ça avait été plutôt pas mal. Surtout pour une première fois alors que je me trouvais dans un camps de vacances catholique. Le lendemain matin, lorsqu’on nous avait emmené faire la prière du dimanche, j’avais faillit m’étrangler de rire en entendant le sermon du curé. Une truc qui parlait de brebis égarées qui s’étaient retrouvées entraînées dans les filets d’un loup mal-attentionné. La brebis censé représenter ma petite personne, et le loup, mon si charmant animateur qui m’avait quelques heures auparavant défloré. Deux fois dans la même nuit en plus de ça. A ce demander ce qu’un moniteur de camp de vacance religieux fabriquait avec des capotes sur lui. M’enfin ne spéculons pas sur lui, disons plutôt que sur le moment, ça avait été une aubaine ces préservatifs.

Pour en revenir à mon premier petit ami, je me sentais bien avec lui, mais étrangement, je n’avais pas envie de réitérer le côté  »plaisir des sens » en sa compagnie. Peut être parce qu’il se retrouvait être mon premier vrai petit ami. Vous savez, celui où vous ne faites pas que lui tenir la main dans la cours de récré. Non, celui-là, c’était celui que vous embrassez comme une damnée, qui éclipse tout sur son passage, et celui à qui vous pensez jours et nuits. Alors il avait le droit aux fameuses excuses qu’ont toutes les filles quand elle ne veulent pas passer à la casserole pour la première fois avec un garçon. Et après coup , je m’étais dis que j’avais drôlement bien fait.

Ce qui m’avais mi la puce à l’oreille -sur le fait que quelque chose clochait- c’était le ricanement de ses bouffons de copains à chaque fois que j’étais dans les parages, près d’une des deux autres greluches qu’il se tapait dans mon dos. Plus tard, j’avais de temps à autres, entraperçut quelques petites œillades entres mon bien aimé et les deux autres. Tout c’était accéléré en cris, pleur et bagarre de fille quand j’avais voulus lui faire une surprise en le récupérant un jeudi soir, et que je l’avais retrouver sur l’autre, qui se trouvait, elle, assise sur le lavabo, en train de se faire pilonner. Par mon petit ami, bien entendu. Suite à quoi, je m’étais retrouvée avec un œil au beurre-noire, une grosse trace de griffure, des ongles de mademoiselle la grognasse, sur la joue. Et l’autre, derrière, qui essayais de calmer le jeu avec des  »Les filles arrêtez, on va discuter calmement de ça » il avait même osé un  »Mon amour » et s’était pris un coup de pied dans les couilles, bien placé, de ma part. Par la suite, je me suis retrouvée avec des confidences de la part de proches de mon ex, me révélant la vérité sur ses activités  »extra-moi ».

Après ça, j’ai eu le droit à deux années de lycée avec lui dans les parages, et tous les autres me désignant comme la fille débile qui était cocu par Alexandre Paquera. Un vrai bonheur pour moi, vous pensez bien.

01_pic_by_agnes_cecile-d7t2l3t

____________________________________________________________________

Une nouvelle histoire, qui trône dans ma tête depuis quelque chose comme huit mois, et que j’arrive enfin à commencer. La suite des autres ( notamment Douce Dégringolade et Ces grains de Café) ne sont pas loin. Mais par soucis avec mon ordinateur et autre, je galère à vous les finir et à vous les poster.

Et sinon elles vous inspire quoi ma nouvelle histoire? Dites moi tout!