Il s’écarta en ouvrant de grands yeux ahuris.
‘‘Wow Gaby, qu’est-ce que tu fou là ?’’
Je lui tirais une tête à la ‘‘ça se voit pas ? Je t’emballe’’
Il leva son bras pour se gratter l’arrière de la tête l’air confus alors que moi, je ne me gênais pas pour le reluquer.
Je soupirais.
‘‘Bon, je ne vais pas te faire un dessin’’ Dis-je en me rapprochant de lui, sa mine de petit gamin perdu m’attirant ‘‘J’ai.envie.de.toi’’ Débitais-je en le regardant droit dans les yeux, une lueur de défit planté dedans.
Un rire de stresse s’échappa de ses lèvres appétissantes.
‘‘Tu heu… Pardon ?’’
Je me rapprochais encore et collais presque mon nez au sien tout en lui soufflant sur ses lèvres un petit ‘‘Maintenant’’ ferme qui ne laissait aucun doute quant à ce que je voulais faire avec lui, comme s’il n’avait prononcé aucun mot juste avant.
Je m’emparais encore une fois de ses lèvres en posant les miennes sur les siennes. Une caresse douce et aérienne.
Caïn ne bougea pas d’un pouce.
Je me ré-écartais et me décidais à éclairer ses pensées du pourquoi du comment de cette petit visite nocturne en mode aguicheur.
‘‘J’ai fait un rêve. De toi. Et moi. Tous les deux nus, dans un lit en train de faire l’amour comme deux Adonis. Je me suis dis que mettre l’idée en pratique serait un bon plan.’’
Il ne bougea plus pendant quelques secondes avant de réagir.
‘‘Non mais tu ne peux pas débarquer dans ma chambre comme ça en plein milieu de la nuit et me sortir ça ! Tu es encore sous l’emprise de l’alcool, ce n’est pas possible.’’
‘‘Peut être que je ne peux pas, mais toujours est-il que je le fait’’ Répliquais-je un peu vexé. ‘‘Et crois-moi, l’alcool n’y est pour rien.’’
‘‘Te vexe pas’’ Me dit-il voyant probablement qu’il m’avait un peu froissé suite à ce refus ‘‘Je ne dis pas que tu ne me plais pas ou autre hein, mais bon, ce genre de chose ne se fait juste pas’’
‘‘Et si moi j’ai envie de le faire’’ Lui demandai-je avec mon air canaille.
‘‘Ecoute, c’est juste hors de question, rien que parce que chez toi tu as un petit ami qui t’attend bien sagement, tu t’en souviens, il s’appelle Yllias !’’ Essaya-t-il de me raisonner.
Je baissais la tête, conscient que ce que je voulais faire était mal. Tellement mal… Puis me ravisait en transformant cette douleur et ce sentiment de culpabilité en autre chose.
‘‘Putain mais tu crois que je ne le sais pas ? Merde Caïn, tu me prends pour qui ? Je suis pas con, je sais que j’ai le mec le plus adorable de la terre et que je ne le mérite pas ! Mais merde, tu sais pas ce que c’est pour moi, c’est juste impossible. J’ai essayé, je te jure que j’ai essayé, mais je n’en suis pas capable, je ne peux pas rester fidèle, je deviens taré, sinon !’’ Je relevais la tête pour le regarder , bien dans les yeux. ‘‘J’ai besoin de ça !’’ Je me rapprochais de lui. ‘‘J’ai besoin sentir des mains qui ne m’appartiennent pas sur moi’’ Je lui pris ses mains et les posait sur mes hanches. ‘‘Je te veux Caïn, maintenant, et franchement, je n’ai pas envie de me prendre la tête, ma conscience est déjà bien trop amochée pour qu’une chose de plus ou de moins fasse la différence’’ Je concluais par un autre baiser et mon corps collé au sien.
Il restait lui, toujours aussi stoïque. Ses mains justes posées sur mes hanches sans plus de cérémonie.
Je me stoppais deux minutes, le temps d’évaluer mentalement la situation.
Cette situation merdique dans laquelle je m’étais encore foutu, tout seul comme un grand, pour ne pas changer.
Je pourrais encore faire demi-tour, et faire comme si tout cela n’était jamais arrivé. Je suis tellement conscient que mon ami va me prendre pour le pire des connards de la terre, et que putain, il aura raison.
Mais sérieusement, qu’est-ce que j’espérais en arrivant ici, devant cette porte, puis dans sa chambre ? L’emballer en espérant qu’il réponde favorablement parce qu’il a le malheur d’être gay ?
J’en ai tellement marre d’être à la fois naïf et calculateur.
En fait, si on regarde bien, je ne vaux pas grand-chose.
Je suis ici rien que pour sauter un mec avec qui je suis ami depuis plus de cinq ans et avec qui je suis actuellement en tournée mondiale pour notre groupe de rock.
Alors, que j’ai Yllias pour moi qui m’attend bien sagement à la maison.
PATHETIQUE !
Mais pourquoi faut-il que je foute toujours tout en l’air ?
Sans doute parce que j’ai toujours l’envie de m’envoyer en l’air, me dicta une petite voie dans ma tête.
Je me forçais à fermer les yeux et à compter lentement jusqu’à dix, histoire que ma conscience me lâche un peu et arrête de me torturer avec ces incessantes raisonnements sur ma vie et mes actes.
1 – Merde, pourquoi – 2 – je ne pourrais – 3 – pas juste – 4 – faire ce que – 5 – je veux – 6 – sans pour – 7 – autant me – 8 – prendre – 9 – la tête – 10.
Réouverture des yeux, et mise en route du mode luxure.
Je me jetais sans autre forme de procédé sur la bouche de mon vis-à-vis et la lui dévorait sans lui laisser le choix, le plaquant contre mon corps, le plus fermement possible.
Donner envie était la première étape.
La seconde consistait à faire réagir le corps de l’autre.
L’acculer contre un mur me paraissait, sur le moment, une bonne solution. Je le fis donc reculer contre un mur assez brutalement. Toujours dans lui laisser le choix, mes lèvres toujours scotchées aux siennes.
Bloqué entre le mur et mon corps je profitais sans gêne de cette situation pour appuyer sur les points farts de son corps.
La réaction en chaine qui s’en suivit –un cambrement suivit d’un léger gémissement- me conforta dans la réussite de la deuxième étape.
La troisième étape voulait que l’autre réponde à l’envie.
Une main saisissant ma nuque et une langue avide s’engouffrant dans ma cavité buccale était considérée comme un bon avancement dans le plan.
Le reste se voulait inhibiteur de tout autre sentiment que celui de se sentir bien dans les bras de l’autre et d’avoir envie de sexe avec lui, et bien entendu de le mettre en application.
Mais souvent, lorsque l’étape trois survenait, le reste faisait son office seul.
Caïn se pressait vraiment étroitement contre moi, et je savais que le tour était joué.
Peut être était-ce mal de me jouer de lui, ou plutôt d’avoir envie de jouer avec lui, mais sur le moment présent, je sentais dans son bas ventre qu’il en avait tout autant envie que moi. Et ça, on pourra dire ce qu’on voudra, ça constituer toujours un excitant plus aphrodisiaque que n’importe quelle nourriture exotique.
‘‘C’est juste’’ Il n’arrivait pas à s’arrêter de m’embrasser pour parler tellement l’attirance devenait forte ‘‘Juste… Putain’’
Il se stoppa trois petites secondes pour me débiter à toute vitesse :
‘‘Tu sais qu’on ne devrait pas faire ça Gab’’
Puis il reprit avec des baisers dans mon coup.
Je penchais la tête pour lui donner plus de matière à mordiller lécher et embrasser, et forçait l’entrée de mes jambes entre les siennes pour plus de contact.
‘‘C’est juste’’ Il ne s’arrêtait plus comme presque possédé, de me donner ces petits coups de langue sur ma peau laiteuse ‘‘God, ta peau’’ Jura-t-il presque ‘‘C’est juste une fois Gab ? Okay’’
Finit-il par enfin arriver à me dire au prix d’un effort que je voyais presque insoutenable pour lui.
Si j’avais su que je lui faisais cet effet-là, je serais allé le trouver bien plus tôt, vous pouvez me croire !
‘‘Je ne voyais pas ça autrement’’ Lui rétorquais-je sensuellement avant de prendre d’assaut son lobe d’oreille avec mes dents.
En train de coller cet homme contre ce mur, je me sentais revivre, comme si on m’avait insufflé de l’air directement dans les poumons. Quelle exquise sensation que de sentir toute cette force que je pouvais projeter contre lui, le bloquer contre ce mur, l’empêcher de bouger, et le torturer de mes caresses et de mes baiser. C’était ça, le pied, le grand délice, l’ultime délivrance, savoir que vous rendez totalement fou une personne, et qu’elle vous veut tellement, qu’elle est prête à tout pour voir avoir.
S’en suivie une nuit, folle, où nos corps s’enchevêtrèrent, en des gémissements et dse cris rauques tous plus excitant et délicieux les uns que les autres.
Le lendemain, les yeux à peine ouvert, allongé contre le corps de mon ami, les draps tout froissés et les cheveux en batail, je culpabilisais déjà.
Pourtant hier, j’avais tellement insisté pour que Caïn craque.
Une subite envie de vomir me pris et je courus déverser le contenu de mon estomac dans les toilettes.
‘‘Merde’’ Jurais-je doucement une fois que mon estomac s’arrêta de se contracter.
Caïn apparut -un boxer négligemment passé sur ses hanches- devant la porte, les yeux endormis, se grattant l’arrière de la nuque comme à son habitude.
‘‘Alors gueule de bois pour une gueule d’ange ?’’ Dit-il avec une touche d’humour.
Je gémis légèrement appuyant ma tête contre le carrelage froid des toilettes.
‘‘Putain, je suis une tâche’’ Soufflais-je.
‘‘Allez debout petite douceur, on va te remettre sur pied en deux en trois mouvement, un peu de fond de teint, un beau sourire et un bon déjeuné ferra l’affaire, tu ne crois pas ?’’
‘‘Si’’ me résignais-je en soupirant, le remerciant silencieusement pour ses non-commentaires désagréables qu’il aurait pu faire suite à notre nuit.
Je me traitais encore une fois mentalement d’imbécile et de cas irrécupérable avant de me relever et de faire un beau sourire à mon interlocuteur.
‘‘Je vais dans ma chambre prendre une douche’’
Caïn se constata d’acquiescer à mon annonce, et de me montrer d’un signe de tête ma chemise de la veille, déchiré sur le sol, la moitié des boutons manquant à l’appel.
‘‘Garde là’’ Dis-je en faisant négligemment un signe de la main ‘‘Tu peux même la brûler’’ Ajoutais-je las.
Sous ma douche je ne me frottais même pas énergiquement, ne ressentant pas ce besoin que je devrais avoir du fait d’avoir trompé mon petit ami.
Je sortis de la cabine l’air maussade, et me regardais dans le miroir. J’avais une trace de griffure sur la hanche, bien nette et rougie par l’eau qui avait coulé dessus.
Je soupirais pour la centième fois, et me contentai de m’habiller dans le silence presque mortuaire de cet hôtel.
Je retournais dans la chambre de Caïn sans frapper, et le trouvais assis sur son lit en tailleur, sa basse entre ses doigts, quelque accords s’en échappant.
Il leva la tête en me voyant entrer et se remis à jouer au bout de d’à peine trois seconde.
Je m’étalais sur son lit, à côté de lui, allongé en mode larve.
‘‘Tu m’a fait une belle marque d’ongle sur ma hanche droite. On dirait qu’un chat sauvage m’a attaqué’’ Ironisais-je.
Sans parler, toujours, il écarta le col de son pull et me révéla une énorme trace de morsure, bien délimitée dans sa chair blanche. Tout ça dans un air désinvolte, comme si ça lui était égal.
Je ne pus m’empêcher de sourire.
‘‘A cause de toi je vais être obligé de porter une écharpe pour les prochains show, sinon Neil va me bassiner pour me soutirer des infos. Je le vois déjà avec son « Alors quelle groupie tu t’es encore tapé ? Je sais que ta rupture avec David a été difficile, mais j’en ai marre de te retrouver dans les bras de n’importe qui presque chaque soir » et blablabla…’’
Je pouffais.
‘‘Ça t’arrive souvent ?’’ Lui demandais-je
‘‘Ho mon dieu, presque tous les jours, mais je reste plutôt discret on va dire’’ Il fit une pose hésitant avant de demander ‘‘Et toi, frapper à la porte des gens et leur sauter dessus ? C’est courant ?’’
Je grognais. Puis répondis une vague ‘‘ Plus souvent que je ne le voudrais’’
Il grimaça ‘‘Et Ylli, il le sait ?’’
Je restais silencieux quelque seconde encore, avant de grimacer à mon tour en prenant mon front entre mes mains.
‘‘Non, non, je suppose que non il ne le sait pas’’ je re-soupirais encore.
‘‘Je vais essayer d’être sage le reste de la tournée, une petite semaine de rien du tout, ça devrait passer comme une lettre à la poste’’
Je vis un sourire en coin se former sur les lèvres de mon ami.
‘‘Tu essayes de te convaincre toi-même pas vrai ?’’ Me demanda-t-il.
‘‘C’est si flagrant que ça’’ Dis-je en écrasant mes bras au-dessus de ma tête.
Il ne me répondit pas et se contenta de se lever pour entreprendre de descendre rejoindre les autres qui devaient déjà être en bas, affaires prête, parés pour reprendre la route.
‘‘Allait je suis sympas, je m’occupe de tes valises, comme ça tu n’as qu’à te consacrer à toi même’’ Me dit-il avec un doux sourire.
J’acceptais volontiers et me rendis en bas avec lui, alors qu’il peinait comme un bœuf à tirer ma fichue valise pleine a craquée.
Tout sourire, j’essayais de cacher l’écœurement interne que je ressentais face à mon comportement.
Dans le bus pour aller à la prochaine ville, je me contentais de rester à regarder par la fenêtre, appuyé contre celle-ci, en broyant du noir.
Mon portable n’arrêtait pas de vibrer contre ma cuisse, toutes les heures. Réglé comme une horloge, je sentais les petites secousses faire frétiller ma chair. Mais je ne le regardais pas et ne répondais pas non plus, conscient que ce devait être mon petit ami qui essayait vainement de me joindre.
Dieu qu’il me manquait. Que sa voie apaisante et relaxante manquait à mes oreilles. J’aurai voulu l’entendre me murmurer ses mots d’amour qu’il savait si bien me dire quand il me parlait, ou l’entendre rire, son rire que j’aimais tant qui me faisait chavirer et étinceler quand il ne le déclenchait que pour moi. En fait, je pense que l’entendre sourire à travers un quelconque téléphone m’aurait suffi. Mais je me forçais à ne pas m’en octroyer le droit. Je me punissais et me faisait souffrir de cette manière. Même si, je savais que lui aussi en pâtissait.
Caïn vint s’assoir à côté de moi en posant amicalement sa main sur ma cuisse.
‘‘Ça va mec’’ Me demanda-t-il prudemment.
‘‘Ouais ouais, t’inquiètes, je suis juste un peu fatigué, la nuit a été mouvementé’’ Répondis-je sans même me rendre compte du réel sens de mes propres paroles.
Il s’écroula de rire.
‘‘Ça tu peux le dire, je suis sûr que je dois avoir des bleus aux hanches tellement tu as séré fort avec tes cuisses’’
Je rougis un peu en réalisant que j’avais vraiment une conversation de ce genre avec mon bassiste, alors que je me trouvais dans notre tour-bus.
‘‘Okay, c’est définitivement très très bizarre de parler de ça avec toi’’ Lui dis-je en souriant avec un air taquin.
‘‘Une fois j’ai essayé d’emballer mon frère’’ Me dit-il subitement.
Mes yeux s’ébahirent.
‘‘De quoi ?’’ Demandais-je pour être sûr d’avoir compris.
‘‘Sur le moment ça me paraissait être une bonne idée et tout, mais bon, quand je me suis pris une gifle, j’ai compris que j’avais un peu abusé’’ Dit-il avec un rire mi-figue mi-raisin.
Je me frappais le front contre la tablette qui se trouvait devant moi.
‘‘Tu es au courant que maintenant je vais avoir des images à la con sur toi et ton frère ?’’
Il rit encore une fois.
‘‘Rectification. J’ai des images de ton frère et toi.’’
Il se mit à rire plus fort alors que dans ma tête une scène totalement indécente se déroulait avec les jumeaux en train de s’embrasser à en perdre la raison.
‘‘Je te déteste’’ Lui dis-je en soupirant pour la cinq millième fois de la journée.
‘‘Ho allait, ça te remonte pas le moral ?’’ Demanda Caïn avec un petit clin d’œil.
‘‘Non, ça me donne des envie qui, je le préférerai, restent enfermés dans mon pantalon’’ Répondis-je avec une voix de désespéré. ‘‘Comment veux-tu que je me tienne à mes résolutions de rester sage si tu viens me bourrer la tête de fantasmes ?’’ Dis-je en chuchotant pour être sûr que les autres n’entendent pas.
‘‘Bah je sais pas moi, va te branler dans les toilettes, ça passera’’
Je lui souris. Qu’est-ce que parfois il pouvait être con.
‘‘Merci je m’en passerais. Je suis fort. Le sexe ne m’obsède pas. Et tout va bien.’’
‘‘Ouais tout pareil’’ Me dit-il avec le rouge aux joues, près à encore exploser de rire.
‘‘Allez, ramène toi dans le coin avec tout le monde au lieu de broyer du noir, on va se faire un petit jeu de société pour passer le temps, je suis sûr que ça te changera un peu les idées’’
J’acquiesçais mollement, conscient que si je n’avais pas accepté, il m’aurait encore sortit quelques conneries qui m’auraient surement mis dans une posture inconvenante ; sous-entendu, que le tour aux toilettes aurait fini pas être de rigueur.
Et c’est vrai qu’il avait raison, puisqu’une fois installé à la table avec mes amis, en train de jouer à des jeux stupides, mon sourire finit par revenir. Et bien que mon portable ne cessait toujours pas de vibrer, je faisais en sorte de l’ignorer. Avec un peu de chance, j’aurais le courage de l’appeler avant la fin de la semaine pour lui dire que tout allait bien et que j’étais impatient de rentrer pour le voir.
Ce qui n’était qu’un demi-mensonge, puisque j’avais vraiment envie de rentrer, de le voir, de me blottir dans ses bras, et de passer une semaine entière, contre lui, bien au chaud sous une couette.
Les deux jours suivant se déroulèrent sans accroche, j’avais presque réussis à oublier tous ce qui me taraudait. Caïn et moi faisions comme si rien ne s’était passé, et ça me convenait très bien. D’autant plus que les marques qu’il m’avait laissé c’était déjà grandement estompées, ne me laissant que trois petites fines cicatrices à peine visibles. Ça me rassurait un peu dans le fait où je me voyais absolument ne pas devoir mentir sur une chose comme celle-ci à mon amoureux lorsque je l’aurais revu.
Pourtant, ce soir, c’était le soir des boissons pour Léana. Et Gabriel se devaient donc de se retrouver dans un bar ou une boite de nuit quelconque pour assister à la mine que sa batteuse allait se prendre.
Sans parler des autres qui devaient évaluer si son degré d’alcoolisme serait plus ou moins médiocre que celui qu’avait eu le chanteur quelques jours auparavant.
Gabriel avait donc été un poil ronchon toute la soirée, sachant pertinemment que cette soirée serait un appel cette luxure qu’il voulait tant fuir. Il savait que ces deux jours d’abstinence étaient dû en partie au fait qu’il était resté sagement dans sa chambre, et il s’en désolait d’avance.
Il avait même faillit craquer en fleuretant avec ce fichu groom dans l’ascenseur. Un blond aux yeux bleu, sculpté comme un dieu. Mais il avait résisté, se contentant de lui faire des œillades.
Il ne se leurrait donc pas, ce soir allait être difficile.
Sachant tout ça, il avait pris une décision un peu retors, mais nécessaire.
‘‘Hé Caïn, je peux te parler ?’’ Demandais-je doucement en l’entrainant un peu plus loin que les autres.
‘‘Un problème mec ?’’
‘‘Ouais’’ Dis-je en baissant la tête, un peu honteux de ce que je m’apprêtais à lui demander.
‘‘Bah alors crache le morceau, fait pas ta midinette’’ M’encouragea-t-il avec toute la subtilité qui émanait de lui.
‘‘Tu veux bien me surveiller ce soir ?’’ Lui demandais-je penaud.
Il s’esclaffa.
‘‘Te surveiller ? Tu déconne mec ?’’
‘‘Allait, tu sais très bien de quoi je parle, j’ai pas envie de me retrouver à baiser un inconnu dans une ruelle sombre ! Juste si tu vois que je pars avec quelqu’un, bah retiens moi, ou appel moi, histoire que j’ai une prise de conscience. Sans ça je pense que je n’arriverai pas à résister. Je me connais’’
Il me fit un visage grave, puis murmura.
‘‘Je vois. Je ne pensais pas que c’était aussi extrême, fin tu vois quoi…’’ Il laissa sa phrase en suspens.
‘‘Bah si, c’est, extrême. Je pense que tu as bien choisit le mot. Je te demande juste de ne pas me laisser encore faire une bêtise de plus’’ Le suppliais-je presque.
‘‘Te tracasses pas, je vais faire gaffe à ton cul’’ Répondit-il avec un clin d’œil suggestif.
Ce à quoi je rigolais un peu jaune. C’était sa manière de me dire qu’il allait me protéger.
Enfin, si on pouvait appeler ça une protection.
Pourtant au bout d’à peine deux heures, alors que Léana continuais à s’enfiler les verres les uns après les autres, je me retrouvais moi, à m’enfiler une jolie brunette, dans une quelconque cabine de chiotte. A la vas-vite, à la barbare, à l’arrache. L’appel de la chair chez moi, était comme un vrai aimant, et elle m’avait de suite tapé dans l’œil, avec son sourire glossé à la framboise, son air timide, et ses grands yeux verts.
Ma main sur sa bouche pour l’empêcher de gémir, mon pantalon au pied de mes chevilles, ma queue dans sa chatte. Voilà, c’était aussi abject et répugnant que ça.
Une fois terminé, je m’assis sur la cuvette de la cabine de toilette dans laquelle je me trouvais, et elle, telle une vulgaire pute qui n’avais attendu que de se faire sauter, s’en alla, me claquant un baiser sur la joue.
Mon pantalon toujours au pied de mes chevilles, la marque écœurante de son rouge à lèvre sur ma joue, ma tête dans mes mains, je commençais déjà à avoir des démêlés avec ma conscience.
Quelqu’un arriva en trombe dans les toilettes, claquant la porte comme un dératé, et ma cabine, pas fermée s’ouvrit avec fracas.
Je relevais la tête de mes mains et regardais Caïn devant moi le visage rouge, une mine affolé.
‘‘Merde’’ Me dit-il ‘‘T’as une salle mine’’
‘‘C’est la mine que je tire quand je baise une poufiasse en minijupe’’ Dis-je avec dégout.
Il laissa passer un silence. Je savais qu’il devait me surveiller, et il le savait aussi. Mais il avait merdé, autant que moi j’avais merdé.
‘‘Je n’avais pas compris que la ‘‘protection’’ s’appliquait aux filles’’ Finit-il par dire la mine basse.
‘‘Boarf, tu sais, une de plus une de moins, je pense qu’en fait, je en suis plus à ça près maintenant’’ Dis-je en remontant mon pantalon et en sortant de cette maudite cabine.
‘‘Je suis vraiment désolé Gaby, je te jure…’’ S’excusa-t-il en voyant l’état léthargique dans lequel je me mettais
‘‘Non mais à ce stade il faut que je me soigne, je ne sais pas même pas pourquoi je fais ça et à quoi ça me sert si à chaque fois, à peine deux minutes après je culpabilise et me met dans un état lamentable !’’
J’essuyais rageusement le rouge à lèvre de ma joue, et me passais le visage à l’eau.
La tête basses, des fichues larmes prêtes à couler de mes yeux, je retournais dans salle principal, avec tout ce beau monde qui riaient, s’amusaient, et dansaient, Caïn à côté de moi, lui aussi un poil perturbé.
Nous finîmes, à peine une demi-heure plus tard, par rentrer tous les deux à notre hôtel, lui me bordant dans mon lit, s’excusant encore, et moi ne pipant mot, comme mort à l’intérieur.
Souvent, je savais que je faisais un peu trop le con. Mais ça n’était pas le vrai font du problème.
Ce qui était vraiment problématique, c’était le moment où je me rendais compte que justement, j’étais un vrai con.
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Bon voilà, une première publication après des mois d’absence. C’est cours je sais, mais que voulez vous, j’ai un emploi du temps raccourci, et une motivation assez ébranlée ces dernier temps.
J’espère que ça vous a plus! A vos commentaires si vous avez quelques remarques ou quelque petites choses dont vous voudriez me faire part!
A vraiment très bientôt j’espère!