Ces grains de café (Axel/deuxième Partie)

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Axel regardait le paysage par la fenêtre de la cuisine.

C’était l’une des rares fois où il se trouvait chez ses parents, et il le regrettait déjà.

Essayant tant bien que mal de faire abstraction de son père qui hurlait de la cuisine que tout les ustensiles étaient encore déplacés, et que c’était bien entendu la faut de Marianne, sa femme.

Trois ans auparavant, ils avaient annoncé à leur seul et unique fils, Axel, qu’ils divorçaient.

Et aujourd’hui ils en étaient toujours au même point, à la différence que les disputes c’étaient intensifiés, et que Axel, n’était pour ainsi dire, jamais à la maison.

La raison de cette situation ?

Deux parents stupides sans aucun doute. ‘‘Ne t’en fait pas Axel’’ avait rassuré Marianne le jour de l’annonce du futur divorce ‘‘Nous continuerons à habiter tout les deux dans cette maison, avec toi, pour que tu puisses garder un environnement familial sain, entouré de tes deux parents’’

On voyait où ça les avaient mené l’environnement sain !

‘‘Je n’ai pas dérangé TA cuisine, puisque tu ne me la laisse plus l’approcher depuis une semaine entière, si tu ne retrouves plus tes ustensiles, tu ne doit t’en prendre qu’à toi Jean’’ avait dit Marianne se contrôlant sans doute plus que d’habitude pour ne pas effrayer son fils qui leur faisait l’honneur d’être pour une fois présent.

Axel ne supportait vraiment plus ses parents, il aurait aimé ne plus les voir, ni l’un ni l’autre. Heureusement que Maëlle et Alban le laissait venir chez eux dès qu’il en avait envie.

A la réflexion faite, il imposait plutôt sa présence chez ses amis. Mais ça ne le gênait pas plus que ça, il aurait été près à tout pour quitter cet enfer de cris et de larmes permanent.

A ce jour, de ce qu’en savait Axel, ils étaient en instance de divorce. Ce qui était un bon moyen pour faire comme s’ils allaient vraiment se séparer, alors qu’en réalité, jamais ni l’un ni l’autre n’auraient le courage de le faire réellement.

Ça, Axel avait mis plus d’un an à le comprendre.

‘‘Je suis désolé que les papiers traînent autant mon chéri, mais ne t’en fait pas, bientôt ton père et moi auront officialisé la situation, et tout ira mieux’’

Il se demandait souvent s’ils étaient même ne serait-ce qu’un jour allés consulter un avocat.

Et tout ça, c’était sans parler du faire qu’ils faisaient chambre  à part, alors qu’à la première occasion, ils  se rabibochaient en s’envoyant en l’air.

Leur situation était en fait, on peut plus clair, à savoir ; un gros bordel.

Un son de cloche disait, on se sépare, l’autre disait non, un autre, on ne se supporte plus, et quand au dernier, c’était plus d’ordre ‘‘Mon dieu tu es un dieu au lit Jean’’.

Phrase entendu par Axel une fin d’après midi où il était rentré un peu trop tôt de ses cours, et où il les avait trouvé se grimpant dessus sur le divan.

C’était aussi un peu pour ça qu’il évitait de passer du temps dans sa propre maison, l’épisode du canapé l’avait légèrement traumatisé.

Ses parents étaient définitivement atteins, et sans gêne. En plus de tout ça, ils étaient tout deux de fervents catholiques. Et, lorsqu’ils avaient appris l’homosexualité de leur fils, ça ne s’était pas passer des mieux.

‘‘Crétins de croyants puritains’’ leur avait lancé à la figure Axel avant d’aller se réfugier dans sa maison de secours où il s’était retrouvé sur le canapé à se faire réconforter par ses deux amis, avec un pot de glace entre les mains, un peu comme dans les films américains.

Cette maison de secours qui était en fait devenue pour lui, sa vraie maison.

Alban et Maëlle le considérait comme de la famille depuis petit, et encore plus, maintenant qu’ils étaient liés par son problème de parents en instance de divorce.

Au début, il avait l’habitude de les appeler pour demander si ça ne les dérangeait pas, et de venir ensuite.

Mais au cours du premier été où la nouvelle du divorce était tombée, les choses s’étaient corsées. Et ses parents commençaient déjà à être insupportables au point ou ils le mêlaient même à leurs stupides disputes de pseudo couple, le rendant quasiment responsable de toute cette merde.

Il se sauvait donc en douce par la fenêtre de sa chambre, un petit sac à dos remplis de quelques vêtements, et allait sonner chez ses amis sans les prévenir.

Il lui était arrivé plusieurs fois d’attendre des heures durant devant la porte de chez sa meilleure amie, car ni elle, ni son frère n’était présent dans la maison à l’heure où lui avait décidé de débarquer.

Au début, ça ne le gênait pas, tout était mieux que la maison de Satan, surtout quand le diable et la diablesse commençaient à s’engueuler.

Un jour pourtant, Alban l’avais retrouvé frigorifié sur le perron de sa porte, trempé de la tête au pied, et jusqu’aux os.

‘‘Okay, j’ai compris, demain je vais te faire un double des clefs de la maison’’ Fut tout ce qu’avait réussis à dire le maître des lieux. Même si au plus profond de lui-même, il savait qu’il allait probablement amèrement le regretter.

En effet, Axel était ce que l’on pouvait appeler quelqu’un d’assez envahissant, surtout quand il s’agissait de s’incruster chez sa meilleure amie.

Mais au fond d’eux, le frère et la sœur savaient qu’il avait besoin d’un endroit où il puisse retrouver un semblant de famille, et que sous ses air de tombeur gay et de rigoleur, il était épuisé et blesser par tout ce que la vie lui faisait voir. Alors ils l’accueillaient toujours à bras ouvert.

Enfant, il était aussi souvent à la maison, lui et Maëlle toujours fourré ensemble, mais ce n’était pas la même chose, la mère du frère et de la sœur était encore là en ce temps là. Et elle était une mère tout aussi médiocre que les parents d’Axel l’étaient avec lui en ce moment, si ce n’était pire.

Depuis son départ pour l’Australie, ils avaient donc pu, à eux trois, instaurer un certain équilibre qui les faisaient se sentir comme une vraie famille, la famille dont tous les trois avaient toujours rêvé.

Et même si Axel avait un peu dérapé en voulais foutre Alban dans son lit, cette époque était révolue, et dorénavant ils se considéraient tous les trois, quasiment comme des frères et sœurs.

Alban était un brun, avec des cheveux mi long lui arrivant à la limite des yeux, et un corps fin et gracile. Et ce n’était au début, pas facile d’y résister pour Axel.

Sa sœur était presque son copier collé, fine petite, discrète, et adorable. Mais elle, avait de longs cheveux noirs corbeau qui lui donnais un air de poupée.

Quand à Axel, il était blond, avec des cheveux assez courts et jamais vraiment coiffés, sa taille était moyenne, et il se faisait remarqué par son caractère taquin et joueur.

 

‘‘Je veux un appartement’’ Lâcha d’un coup Axel ayant pour répercutions de faire stopper immédiatement les cris de ses parents.

Les quatre yeux grands ouverts des parents se tournèrent vers leur fils.

‘‘Un appartement ? Mais pour quoi faire mon chéri ?’’ Demanda doucement Marianne comme si elle ne comprenait pas.

Le père lui ne parlait toujours pas.

‘‘Vous voyez bien que c’est invivable ici’’ Tonna Axel ‘‘Si vous c’est votre trip de vous engueuler à longueur de journée, moi pas’’

‘‘Mon poussin, mais de quoi tu parles ?’’ Continua sa mère toujours dans le déni.

‘‘Non mais maman, ne pousse pas le bouchon là, ne me fait pas croire que tu n’es pas consciente que vous passez votre vie à vous cracher les pires atrocités à la figure’’ S’indigna-t-il.

‘‘Axel, n’exagère pas quand même’’ Tempérera son père.

‘‘Exagérer’’ S’emportât-il. ‘‘Ha oui, c’est sur que quand on vous voit vous envoyer en  l’air sur le canapé du salon, là vous n’êtes plus en train de vous entretuer’’

‘‘Axel !’’ Cria sa mère ‘‘ Je ne te permets pas’’

‘‘Non mais c’est vrai quoi, ne jouez pas les innocents, ça fait combien de temps que vous me l’avez annoncé se divorce ? Faut pas déconner, moi je n’en peux plus de cette situation de merde, qui est insupportable. Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais je ne suis quasiment plus jamais à la maison, et les seuls fois où je rentre, je vous  trouve en train d’hurler à la mort, soit à parce que ce jour là vous avez décidez de ne plus vous supporter, soit parce que vous avez décidez que c’était un jour de sexe’’ Alex était hors de lui, alors que ses parents eux, refusaient la situation.

‘‘Alex, arrête de hurler, ça ne sert à rien’’ Le fusilla son père.

Il était sur le cul, recevoir ce commentaire de la part de son père. Il était en fait tout deux dans le déni. La mère comme le père. Il n’en pouvait plus de tout ça, pourquoi ne pouvait-il pas avoir une famille normale.

‘‘Bon, je n’ai pas envie d’encore vous entendre, surtout si c’est pour me crier dessus, ça me suffit déjà largement que vous le fassiez entre vous, je vais chez Maëlle et Alban’’

‘‘Tu vas encore allez chez cette homme !’’ Rétorqua sa mère.

Il avait bien entendu saisit la réflexion, qui se rapportait bien entendu à l’orientation sexuelle de celui-ci, et opta, au lieu de leur faire une mal avec une chose du style ‘‘Moi aussi je suis gay maman, va falloir t’y faire’’, pour un petit :

‘‘Cet homme, comme tu dis, il me fait me sentir l’impression d’avoir une famille, contrairement à vous deux’’

Juste histoire de les faire réagir.

Après quoi, il partit faire un sac, comme d’habitude, et au lieu de sortir par la fenêtre comme souvent, il prit la porte, en la claquant fort, histoire de faire une sortie fracassante. Ses parents devaient comprendre que la situation n’était plus vivable.

Il se retrouva donc une heure plus tard, entre Maëlle et Alban, dans le canapé de ceux-ci, en pleur, en train de se faire réconforter, comme lors de chaque disputes de se genre entre lui et ses parents.

‘‘Mais pourquoi tu leur a dis que tu voulais un appartement aussi’’ Demanda Alban.

‘‘J’en ai marre de toujours m’incruster ici, ça a assez duré’’ Dit-il en baissant la tête.

‘‘Arrête ton délire’’ Dit Maëlle en levant les yeux au ciel.

‘‘Comme si tu nous gênais, je te rappelle que tu as même une clef de la maison, ce n’est pas pour rien’’ Rappela Alban ‘‘Et puis j’aime bien t’avoir à la maison, ça fait du mec à mater’’

Ils explosèrent de rire après trois seconde de blanc affin d’encaisser et de comprendre ce qu’il venait de dire.

Puis, Axel le rabroua ‘‘Ha non hein, tu as le beau Nahel rien que pour toi, alors pas question que tu mattes d’autres mecs, quand bien même cela mettrait en jeux mon corps de rêve’’

Maëlle lui asséna une petite tape sur le haut du crâne.

‘‘Hé’’ S’écria Axel ‘‘Tu dois me consoler, pas me frapper !’’

Après seulement une vingtaine de minutes, il avait déjà repris son sourire et sa bonne humeur. Le frère et la sœur avaient vraiment une bonne influence sur lui. Il se sentait en fait tellement bien ici, qu’il aurait aimé pouvoir y vivre pour toujours. Jusqu’à ce qu’il trouve le grand amour, bien entendu. Là il partirait dans une grande maison et vivraient heureux pour toujours… Non la il s’emportait ! Les comptes de fées, c’est bien connu, ce sont juste des comptes…

 

 

‘‘Axel, arrête de courir partout’’ Se lamenta Maëlle.

‘‘C’est toi qui traînasse’’ Lui répliquais-je.

Nous étions tous deux à la fac et comme d’habitude, mon amie avait deux de tension.

‘‘Maëlle, je ne veux pas encore être en retard à ce cours par ta faute’’  Essayais-je de lui faire entendre raison.

‘‘Tu parles, tu t’en fou d’arriver en retard dans les autres cours, là c’est juste parce que le prof t’as tapé dans l’œil’’

Je grognais. Notre prof d’anglais était réellement très mignon, mais ce n’était pas une raison pour que je veuille arriver à l’heure à son cours. D’autant plus qu’il avait une femme et des enfants, je l’avais vu il y avait deux semaine en train d’embrasser chastement une femme qui avait à côté d’elle un petit gosse d’à peine quatre ans. Je veux bien reconnaître que parfois je fais mon assoiffé et que j’essaye de sauter sur tout ce qui bouge. Mais je sais reconnaître que je n’ai aucune chance, quand je n’en ai aucune. Et flasher sur un prof de trente cinq ans, marié, avec un enfant, et en plus de ça hétéro, ça fait partit de la catégorie ‘‘Aucune chance’’.

Je voyais le sourire en coin de mon amie qui ne cessait de s’étirer au fur et à mesure que nous avancions vers notre salle alors que je la tirais pour qu’elle accélère encore un peu le pas. Il était deux quatorze heure dix, et je savais que nous allions avoir du mal à trouver une place tous les deux l’un à côté de l’autre.

‘‘Maëlle, je n’ai pas envie de passer cette heure loin de toi sans pouvoir te parler comme la semaine dernière. Alors magne tes fesses ou je te porte’’ Soufflais-je d’exaspération.

Mais malgré cela, elle ne consentie pas à avancer plus vite.

Je ne tardais pas à comprendre la raison de se traînage intempestif, puisqu’à peine deux minutes plus tard, un jeune homme fit irruption pile devant nous avec un sourire digne d’une pub colgate. Je le détaillais un peu. De taille moyenne, brun aux yeux bleu avec de longs cils, de hautes pommettes saillantes, un style plutôt banal, avec un jean droit et une veste en cuire. Ça, c’était le mec dont Maëlle était tombé amoureuse il y  pas longtemps. Ce mec dont elle me refusait de me faire rencontrer de peur que je lui foute les chocottes. Je ne l’ai peut être aperçut qu’une seule fois en soirée, mais un petit minois comme ça, ça ne s’oublie pas facilement.

‘‘Marvin’’ Dit-elle avec une voie mielleuse telle une ado de quinze ans en chaleur, avec des étoiles dans les yeux.

‘‘Comment tu vas Maëlle’’ répondit celui-ci.

Ils commencèrent une conversation des plus banal, en s’échangeant justes les politesses de rigueur, m’occultant totalement.

Je grimaçais un peu amer de ce comportement. Puis fini par m’éloigner doucement, pour me rendre en cours. Seul.

Ça lui apprendra à m’oublier dès qu’un beau mal passe dans les parages. Amoureuse ou pas, je n’aime pas qu’on me snob alors que je suis juste à côté.

J’avais de toute manière, l’intime conviction qu’elle savait qu’il passerait par ici, et que c’est pour cette raison qu’elle avait délibérément fait languir les choses pour pouvoir le croiser ‘‘par hasard’’ et lui parler.

Okay, je donne une image un peu rageuse, mais je pense qu’au fond de moi, je suis un jaloux. Maëlle transit d’un mec qu’elle ne connait que depuis trois semaines à toute casser, et Alban qui s’est casé avec ce bel étalon, et moi, résolument seule à contempler le bonheur de mes amis. Bon je veux bien admettre que je n’y mets pas vraiment du mien, je mens à tous les hommes que je croise, et j’essaye de les amadouer pour les avoir dans mon lit. Mais soyons réaliste, si je ne fait pas ça qui va me choisir ?

J’ai peut être une bouille d’ange comme le dit Alban, mais je suis loin d’en être un, et j’ai bien compris que je peux être très souvent exaspérant. Et puis, pour tout dire, j’ai beaucoup de mal à m’empêcher de raconter des bobards.

Je ruminais donc mes idées noires en anglais, assis seul, au troisième rang, en train de mater outrageusement mon prof sexy. Mais je m’en foutais, j’étais irrité et en colère contre le monde entier. Tous ça, juste parce que je n’étais pas capable de me trouver un petit ami. Enfin un petit ami qui soit descend.

Parce que des mecs gays, il ne faut pas croire, sa court les rues, ce sont des mecs gay respectable qui sont moins courant.

Je n’avais pas recroisé Maëlle de la journée. Je ne lui avais même pas envoyé de message, en en attendant un de sa part, pour s’excuser de son comportement, qui a été en temps que meilleure amie, minable.

Le seul problème restait qu’il était bientôt vingt heures, et que je n’avais toujours pas reçut ce message tant attendu, et que les rues commençaient à se faire froides.

Bref, je ne pouvais pas rentrer chez elle, pas alors que mon honneur était bafoué. Mais je ne pouvais pas non plus rentrer chez mes parents après la crise que je leur avais tapé il y a trois jours.

Alors, j’étais résigné à rester là, assis sur ce banc, à un pâté de maison de la demeure de ma meilleure amie, pour être le plus près possible de chez elle en cas d’arrangement de la situation.

Si Alban avait été à la maison je serais surement rentré dans celle-ci, et aurait ignoré Maëlle tout en suppliant son frère de me laisser dormir avec lui et non pas dans la chambre de Maëlle pour lui faire comprendre mon mécontentement, mais je savais celui-ci encore à sa boutique de café. Sa boutique de café qui était pour lui toute sa vie. Seigneur, qu’un jour on me pende si je devenais comme lui avec un simple travail.

Dans le froid, Axel attendait patiemment, espérant de toutes ses forces que Maëlle daigne s’excuser, ou au minimum lui envoie un message. L’horloge tournait. Rien n’arrivait. Il avait le bout des doigts qui commençaient à devenir bleu alors qu’il était 22h30.

‘‘Je vais finir par m’endormir sur ce banc’’ geignit-il.

Foutue fierté mal placé. Pensa-t-il amèrement.

23h00. Toujours rien.

Il regardait vainement sont portable, et à peine le rétro éclairage s’éteignait-il qu’il s’empressait de rappuyer sur un bouton pour continuer de fixer cet écran lumineux qui au final, restait vierge de message.

23h10 Une voiture passa à quelques mètres de son banc, puis fait marche arrière pour se retrouver à son auteur. La vitre se baisse.

‘‘Axel qu’est-ce que tu fou dehors en mode glaçon ?’’ Soupire le conducteur.

‘‘Je fais la gueule à ta sœur’’ Réplique le dit Axel.

Un souffle d’exaspération.
‘‘Tu va me tuer un jour. Monte je te fais entrer en douce dans la maison sans qu’elle le capte, de toute façon la musaraigne doit dormir à cet heure-ci’’

Pas c’excuse de la part de sa meilleur amie, mais Alban lui proposait un bien meilleur plan que celui d’attendre éternellement ici jusqu’à ce qu’il se transforme en esquimau.

‘‘Raconte elle a fait quoi ?’’

‘‘Elle m’a snobé toute la journée pour son mec’’

Alban rigole doucement.

‘‘C’est pas dôle’’ Réplique Axel.

La voiture se stoppe dans l’allé. Alban rentre en premier, alors qu’Axel attend gentiment sur le perron que la voie soit libre.

‘‘Ramène tes fesses, elle n’est même pas là’’ Dit le maître des lieux après lui avoir ouvert la porte et lui avoir tendu un petit mot.

Je ne dors pas à la maison ce soir
Pas de question ou de commentaire je suis une grande fille
Bisous.
 

Pétassé. Pensa Axel.

‘‘Elle doit être avec son mec’’ Se contenta-il pourtant de dire.

‘‘Comme si je l’emmerdais et que je fouillais dans vie’’ Répondit Alban pour lui-même suite au mot laissé par sa sœur.

‘‘Bon moi qui pensais dormir avec toi pour cette nuit pour éviter Maëlle, c’est râpé’’ Dis soudainement Axel.

Alban leva les yeux au ciel.

‘‘Tu aurais dormi sur le canapé et puis c’est tout’’

‘‘Tu as trop peur de la tentation de tromper ton petit Nahel’’ Taquina-t-il son ami ‘‘D’ailleurs tu ne m’a toujours pas, ni à moi ni à Maëlle, raconté comment c’est passé votre rendez-vous, tu sais, celui où tu as découché la semaine dernière’’

Les yeux taquins d’Axel étaient avides de détails.

‘‘Rien de spécial’’ Se contenta d’éluder Alban.

‘‘Allez, on ne me la fait pas à moi, je suis sur que vous avez jouez au papa et à la maman’’ Dit-il avec un clin d’œil.

‘‘Axel, on t’as déjà dit que tes expressions était ringardes ?’’

‘‘Je m’en fou de mes expression, je veux juste des putains de détails !’’ S’impatientât-il.

‘‘ Oula, ta vie sexuel est-elle si merdique pour que tu ais besoin des détails de la mienne ?’’ Répondit Alban avec un sourire moqueur non feint.

Un ‘‘Connard’’ sortit du fond de son cœur. Il se tu quelques secondes juste avant de reprendre ‘‘Ho putain je le savais, ça veux dire que vous avez couchez ensemble ! Ho putain, dès le premier rendez-vous en plus ! Ho putain, raconte moi, je t’en pris’’ Se mit-il à le supplier en se mettant presque à genoux.

La vie sexuel d’Axel n’en était peut-être pas au point mort, contrairement à ce que l’on pourrait penser en vue de cette scène absolument ridicule, mais elle était tout de même assez ennuyante pour que celui-ci en vienne à fantasmer sur son presque frère, et sur Nahel, cette bombe sexuelle qu’il avait essayé d’emballer (avec un succès plus ou moins discuté) à peine deux semaines auparavant.

‘‘Axel’’ souffla Alban dépité ‘‘Je ne suis pas du genre à raconter ce genre de chose tu devrais le savoir’’

‘‘Mais allez, s’il te plait, je veux entendre de l’action moi !’’ Il avait maintenant un regard lubrique qui fit rire Alban.

‘‘Tu ne recule devant rien hein ?’’

‘‘Tu devrais le savoir depuis le temps’’ Cita-t-il comme une évidence ‘‘Et puis ce n’est que moi, tu peux bien me dire. Au moins s’il en a une grosse !’’

‘‘Axel’’ S’étouffa presque son ami.

Son franc parlé l’étonnait toujours, bien qu’au fond depuis le temps, il aurait du ne plus y prêter attention.

‘‘Fait pas ta sainte-ni-touche mec, tu le savais que je te demanderais ça un jour au l’autre de toute façon non ?’’

Il est vrai que quelques jours auparavant, lorsqu’Alban était revenu de sa soirée chez Nahel, il s’était attendu à un interrogatoire en bonne et due forme de la part des deux personnes avec qui il partageait sa demeure, mais, bizarrement, aucunes questions n’avaient été posé, comme si pour une fois, on avait voulu respecter son intimité. Il aurait du se douté que ce n’était qu’une feinte, et qu’il n’aurait pas pu y échapper quoi qu’il se soit passé.

‘‘Et tu sais aussi que de toute façon, seul, sans Maëlle, tu n’arriveras jamais à me faire flancher’’

Axel bougonna mais finit par se taire, puisqu’il savait qu’il avait raison.

C’était décidé, demain il pardonnerait à son amie. Uniquement dans le but de se mettre en équipe avec elle, pour faire craquer Alban, pour que celui-ci lui livre plein de détails croustillants.

Enfin, son orgueil le poussait à croire que ce serait pour cette raison, l’autre version était plus basé sur un ‘‘Je peux rien faire sans toi Maëlle, et puis tu sais que je déteste te faire la gueule’’.

‘‘Bon maintenant va au lit’’ Lui dit Alban en le sortant de ses pensées ‘‘Tu peux prendre la chambre à Maëlle, vu qu’elle n’est pas la’’ Rajoutât-il dans un clin d’œil.

Il s’exécuta sans plus de cérémonie, sachant pertinemment qu’il ne tirerait rien de plus de son ami aujourd’hui.

Une fois confortablement installé dans le lit qui lui était attribué dans la chambre de Maëlle, son ventre se mis à gargouiller. Et il se rappela subitement qu’il n’avait rien mangé de la soirée.

Fichue meilleure amie qui m’a même fait oublier que je devais manger.

Il ressortit donc de la chambre et trouva Alban en pleine conversation téléphonique avec probablement Nahel puisque les derniers mots entendu n’étaient autre que : ‘‘Bien sur que j’ai envie de toi’’.

Il pouffa de rire et récoltât un regard noir.

Il se prit au jeu et hurla assez fort pour espérer que Nahel l’entende ‘‘Je veux les détails de votre vie sexuelle !’’

Et tel un gamin de douze ans il s’écroula de rire face à la mine déconfite d’Alban.

Il entendit Alban marmonner des excuses avec les mots ‘‘Désolé, j’ai un locataire plutôt atteins’’

‘‘Je t’entend, et je ne suis pas atteins, juste curieux !’’

Alban balaya sa remarque d’un revers de main. Puis continua sa conversation comme si de rien n’était.

‘‘Mais je t’en ai parlé, c’est Axel, tu sais… Oui voilà, ce mec là… Mais si, je t’en ai déjà parlé, il vit plus ou moins ici… Ho c’était méchant ça, je sais que je ne suis pas un refuge mais comme je t’ai déjà expliqué c’est le meilleur ami de Maëlle…. Maëlle c’est ma sœur, pas ma mère ! T’écoutes rien de ce que je dis en fait… Oui, donc je disais qu’Axel est toujours fourré à la maison depuis petit, c’est un peu comme mon frère… Mais tu arrête de faire ton jaloux, c’est Axel je te rappel, toi-même tu as dis qu’il n’était pas si terrible que ça…’’

Mais il n’eu pas le temps de finir sa conversation qu’il entendit un grand cri de consternation de la part d’Axel qui était en train de se préparer du riz.

‘‘Non mais j’hallucine, vas y parle de moi comme ça style de rien et en plus tu dis que je ne suis pas terrible !’’

Il lui arracha le téléphone des mains et hurla dans le combiné ‘‘Et ben toi non plus, figure toi tu n’es pas si terrible que ça, alors arrête de te prendre pour une bombe sexuelle, et puis d’abord j’en ai rien à foutre de votre vie sexuelle, elle doit être ennuyante à mourir’’ Puis il raccrocha vexé, et retourna à son plat de riz tout en tirant la tronche.

Alban ne préféra rien dire, et il reprit simplement son téléphone en s’enfermant dans sa chambre, afin de rappeler son bel amant et de finir leur conversation. Qu’est-ce qu’Axel pouvait être susceptible parfois.

Après une bonne demi-heure, Alban ressortit de sa chambre, un sourire collé au visage.

‘‘Alors cette partie de sexe téléphonique, c’était comment ?’’ Ne pu s’empêcher de demander Axel.

Alban s’étouffa avec sa propre salive.

‘‘Tu pourrais arrêter cinq minutes d’être un obséder sexuel ?’’

‘‘Si tu veux’’ Répondis Axel dans un haussement d’épaules ‘‘Tu as faim ? j’ai fait du riz’’

Alban acquiesça et s’assit pour manger un peu de riz.

‘‘Il est comment le mec de Maëlle’’ Demanda Alban après deux minutes de silence religieux.

‘‘Canon, genre mannequin sortit d’un pub avec un sourire pour Colgate’’

‘‘T’as la haine envers lui hein ?’’

‘‘Tu parles que j’ai la haine, elle m’oublie pour un pauvre mec sortit de nul part’’ Rétorqua Axel. ‘‘En plus il a un nom absolument infect. Marvin. Sérieusement. Avoue que c’est moche !’’

Alban se contenta de pouffer un peu de rire face à l’animosité que son ami développait pour l’homme avec qui sa sœur sortait. Ça n’était censé être le rôle du frère d’être jaloux et protecteur ?

‘‘Allez, situ arrête de faire ta tête de mule je m’engage à te trouver un mec pour toi’’

Axel soupira.

‘‘Merci, mais je n’ai pas besoin de toi pour me trouver quelqu’un  je suis assez grand’’

Axel était peu être gay de la tête aux pieds, mais il n’en avait pas moins une fierté, et si il osait s’avouer à lui même que ses relations amoureuses ne marchaient jamais, il avait encore un bout de chemin à faire avant de l’avouer aux autres. Un coup de mains des autres pour se dégoter l’homme de sa vie n’était donc pas à envisager. Du moins pour l’instant.

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Voilà pour cette suite de  »Ces grains de café » où on est un peu plus dans le monde D’Axel.

J’avoue que l’action est un peu… plate. Mais bon on ne peut pas faire des feux d’artifices tout le temps non plus hein^^

J’espère que ça vous plait. Pour le prochain chapitre de cette histoire, je ne sais pas si je vais revenir vers Alban et Nahel ou plutôt rester avec Axel. Il se peut que je me tourne vers Nahel aussi (je l’aime bien et j’ai pas mal de truc à raconter sur lui que je n’ai pas eu le temps de dire dans le premier chapitre, et puis la relation Nahel/Alban est loin de s’arrêter là où elle en est 😉 )

Ces grains de café (Alban/première Partie)

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Allongé sur un parquet brillant lustré à l’odeur de miel, je fixais intensément les étagères s’étendant jusqu’au plafond. Comme si elles étaient une extension de celui-ci, s’étirant jusqu’au sol. Trois éléments n’en formant qu’un seul, un peu comme un trompe l’œil.

Il était vingt trois heures, et la boutique était fermée depuis une petite demi-heure.

J’étais dans la pénombre, la lumière de la rue n’éclairant que la devanture.

L’un de mes plaisirs de la vie résidait dans ce petit rituel que j’effectuais de temps en temps.

L’arôme des sacs de café que j’avais exposé dans toute la pièce s’engouffrait dans mes narines me donnant l’impression d’être parti dans un autre monde. Un monde rien qu’à moi.

Je me relevai lascivement afin de retourner à la morose réalité qui nous entour tous, puis tournai sur moi-même pour inspecter ma boutique.

Un grand comptoir en bois, de grande longues et massives étagères qui atteignent le plafond, lui aussi fait de bois.

A part ça, des tonnes de sac de grains de café. Enfermés dans des sacs en toile de jute, comme dans le temps. Comme les vendaient les anciens ; comme les vendaient mon grand père. Le patrimoine, ça se respecte, ça se garde, et ça se transmet de génération en génération.

En parlant du grand père, je suis passé lui dire bonjour hier. Il se dégageait de lui une humeur paisible, là enfermé dans sa petite boite.

Vous l’aurez bien compris il est mort, incinéré et rangé dans un petit tiroir, au cimetière, comme s’il n’avait jamais existé.

C’était une idée de ma mère l’incinération, soit disant il serait mieux dans une petite boite que dans une grande tombe.

Mais moi je savais que c’était faux, et que la seule raison pour laquelle elle l’avait incinéré, était l’argent ! Et oui, les incinérations coûtent moins cher que les enterrements, mais dans le cas ou ça ne respecte pas les volontés du mort, moi je trouve ça infect.

En réalité je trouve ma mère infecte.

Après la mort de son père, la pauvre a culpabilisé. ‘‘Comprenez bien mes cher enfants’’ nous avais-elle dit ‘‘que je dois partir, ma tante, la sœur de votre grand père a besoin de moi. Elle est seule, vieille, et dans un pays étranger, et personne n’est là pour s’occuper d’elle, imaginez vous le calvaire que ça doit être pour elle.’’

Une semaine plus tard elle partait pour l’Australie

Certes, ce qu’elle avait dit était vrai, elle était seule, vieille et dans un pays étranger, mais avec l’argent qu’elle possédait elle ne manquait de rien, je peux vous l’assurer. Et ma mère n’y partait pas par charité, croyez moi.

Sans doute que le décès de son père l’avais un peu secoué, et, culpabilisée de ne jamais s’être occupée de lui elle avait voulu en quelque sorte se racheter. Mais partir à des milliers de kilomètre de chez elle abandonnant sa fille et son fils, n’était pas la meilleure solution.

Je me suis donc retrouvé seul, avec ma sœur.

Moi à peine dix huit ans, et elle quatorze ans.

‘‘Je sais que tu sauras t’occuper d’elle mon chéri’’ avait-elle dit.

C’est sûr que niveau éducation, même un sourd aveugle et muet aurait mieux fait que toi maman.

J’héritais donc du commerce de mon grand père ; qui heureusement avait jugé bon de me le léguer par testament.

Quand j’y repense, je me dis que s’il avait laissé ma mère gérer son héritage, elle aurait vendu la boutique pour en récupérer l’argent, comme un rapiat !

Heureusement, papy avait du plomb dans la cervelle.

Et donc comme il l’avait prévu j’ai repris son établissement.

Je continuais l’œuvre que mon grand père avais mis sur pied, sa boutique, sa vie, son âme.

Le magasin vendait (et vend toujours) du café, et quelques épices. Mon grand père, de son vivant allait trois fois par ans à peu près, dans des pays exotiques afin de rapporter lui-même son café. Il ne voulait que de la qualité de renommée, et pour cela quoi de mieux que d’aller soit même faire sa sélection, la où on trouvait les saveurs les plus exotiques. Et de temps à autre il en profitait pour rapporter des épices, et les vendait à ses clients pour qu’il découvre les saveurs des autres pays, pour qu’ils soient autant que lui emportés dans son monde rempli de saveurs, d’odeurs et de couleurs magiques.

Moi, j’ai suivi son chemin en l’améliorant.

Je fais une dizaine de voyages par an, et je pars dans plus de pays que mon grand père.
Lui allait en Colombie, à Madagascar, et au Brésil. Moi je vais également en Inde,  dans beaucoup de pays d’Indonésie, d’Afrique du sud, et d’Amérique du Nord.

Ainsi, je ramène beaucoup de variété de café, plus d’épices, et surtout plus de saveurs du monde.

Contrairement à mon grand père, je ne fais pas que vendre le produit brut.

J’ai un moulin à café artisanal qui me permet de moudre le café et de le préparer pour mes clients.

Ma touche personnelle se trouve dans le rajout dans mes préparations, de quelques ingrédients supplémentaires afin de donner de nouvelles senteur et odeur à mes breuvages.

Et depuis un an, j’ai ouvert un coin salon de thé à l’intérieur de ma boutique.

J’y sers quelque variété de thé assez rare que je ramène de mes expéditions, beaucoup de café, et des petits gâteaux faits maison par ma sœur, grâce aux recettes que je ramène des pays ou je vais chercher mon café. Ainsi on peut trouver des gâteaux au safran, à la cannelle, au paprika, à la cardamone et beaucoup d’autres encore, toujours avec un arôme exquis et si particulier.

Lorsque je ne suis plus à la boutique, je demande à ma sœur de venir m’aider.

Elle est grande et mince, avec de très longs cheveux noirs lui arrivant en bas des reins. Elle porte toujours un joli petit sourire en coin qui illumine la pièce. Je l’appelle souvent ma musaraigne, car elle me fait penser à une petite souris toute discrète.

Elle ne fait certes que servir les clients, mais elle est si jolie qu’elle fait tourner la tête à tous mes clients, et ainsi me permet de faire un plus gros chiffre d’affaire.

Et bien qu’elle soie timide, elle aime venir m’aider, parce qu’elle sait que c’est grâce à ça que nous vivons tous les deux.

C’est moi qui lui paye ses études, car je ne veux pas qu’elle ne puisse pas accéder à une éducation approfondie comme ça m’est arrivé, même si je ne le regrette pas, je sais qu’elle n’aura pas ma chance. Tout le monde ne tombe pas sur un héritage en entrant dans la vie active.

Nous sommes évidement très proches tous les deux.

Notre père est mort lorsque nous étions enfants, et notre mère nous a abandonnés ; enfin c’est tout comme.

Alors forcément tous ça, ça crée des liens assez fort.

Malgré le fait que je l’ai comme qui dirait élevée, elle me considère comme un vrai frère et ne m’assimile pas au père que nous avons perdu.

Nous étions samedi, et la boutique était pleine.

Je pensais vaguement à ouvrir une terrasse dans l’arrière cours, mais il faudrait que j’aie le temps de l’aménager, et l’argent pour tout mettre en place. Et ce n’était pas les petit bras frêle de Maëlle qui allaient m’aider.

Je revenais tout juste d’un voyage d’une semaine près de foret amazonienne ou j’avais rencontré un petit producteur qui m’avait vendu un café  arabica des plus succulents.

Dans celui-ci, je n’avais rien rajouté, le goût y était trop puissant et trop délicieux pour le gâcher ou le surcharger avec un quelconque autre arôme.

Les nouvelles acquisitions se vendaient comme des petits pains.

Je voyais les clients défiler. Tous pareils et différents, comme s’ils étaient des grains de café se pressant à l’ouverture d’un sac affin de se faire boire, ou plutôt dans ce cas, boire eux-mêmes.

Le café est comme une drogue.

Combien de personne entendez-vous répéter : si je n’ai pas ma dose de caféine je ne tiens pas la journée ?

C’est sur ça que je compte.

De la caféine oui, mais de la caféine de première qualité, au goût incomparable, et qui vient, juste pour vos papilles, des quatre coins du monde.

Sur ma devanture, il y a une mappemonde faite en cuivre avec l’inscription :

Juste des grains de café

Mon grand père l’avait faite forgée pour que tous sachent que ce n’était que des grains de café, mais qu’ils venaient du reste du monde.

A mesure que les heures passaient, le flot de personnes s’amenuisait, les chaises se vidaient.

Maëlle finissait de nettoyer les tables alors qu’il était déjà vingt et une heure.

Je fermais toujours à vingt deux heures trente pour que les buveurs invétérés puissent se ressourcer même le soir.

Je n’avais pour tout dire pas plus de quatre ou cinq personnes qui restaient ou passaient en soirée, mais laisser la boutique ouverte ne me dérangeait nullement puisque c’était ici que je me sentais le plus chez moi.

‘‘Tu peux me laisser finir Maëlle, je sais que tu as prévu de sortir avec tes amies ce soir, rentre vite te faire belle pour ne pas qu’elles t’attendent.’’

Elle m’embrassa tendrement sur la joue en esquissant un sourire encore plus timide que d’ordinaire et me remercia silencieusement.

Je pris son chiffon et fini de nettoyer les tables.

‘‘Ho non pas mon beau parquet’’ m’exclamais-je plaintivement.

Une grosse tache de café se trouvait à mes pieds.

Il fallait que j’intervienne vite si je ne voulais pas la garder à vie.

Le café c’est bon, mais ça tache.

Le parquet c’est beau, mais il faut l’entretenir.

Tout ce que j’affectionnais dans la vie devaient être compliqué.

Je récupérerais vite mon chiffon spécial ‘‘tache sur parquet’’ et essuyais cette maudite tâche.

J’étais bon pour cirer toute la boutique demain de toute façon.

Quand je me relevai, la petite cloche accrochée à la porte retentit.

C’était un grand homme longiligne aux cheveux longs et courts en même temps, teint en un bleu nuit profond.

Ses grand yeux bleu marine reflétant ses cheveux étincelants se posèrent sur moi.

Je fondis sur place.

On aurait dit un personnage sortit d’un livre. Je ne l’avais encore jamais vu.

Un grand sourire ornait ses lèvres charnues.

‘‘Bonjour’’ lui dis-je avec entrain.

‘‘Bonjour’’ me répondit-il ne se défaisant pas de ce sourire.

Il s’éloigna et fis un tour près des étagères rempli de grains de café.

Il était de dos si bien que je ne pouvais plus voir ses yeux.

Il passa sa main dans ses cheveux comme s’il hésitait sur quoi il allait porter son choix.

‘‘Excusez moi, mais tout ce qui se trouve sur vos étagères sont des cafés différents ?’’

J’aimais beaucoup conseiller mes client, surtout lorsque j’avais du temps comme maintenant.

‘‘Oui, bien sûr. Ils sont rangés par pays. Sur chaque sachet est dessiné le pays d’origine ou j’ai été cherché le dit café. Et chaque café différent porte un nom différent.’’

J’aimais être organisé. J’avais donc créé le propre design de mes sachets dans lequel je rangeais le café. Ainsi, j’avais l’image tous les pays d’origine de mon café et un nom pour chaque. Comme ça, je gardais un peu du rêve de mon grand père en faisant voyager les gens. C’est comme si je leur disais : regardez, là vous entrez dans ce pays, et cette saveur vous y emmène.

‘‘ C’est vous qui allez le chercher ?’’ Me demanda-t-il curieux.

‘‘Bien sur, on est jamais mieux servi que par soi-même. D’ailleurs je reviens tout juste d’un voyage. J’en ai ramené une toute nouvelle variété qui est tout à fait délectable.’’

‘‘A vous entendre parler on dirait que vous avez la trentaine’’

Ho zut, c’était bien ma veine, il me prenait pour un ringard.

‘‘Désolé, c’est mon grand père qui m’a appris le métier, et j’ai tendance à parler comme lui parfois, surtout lorsque je parle de café. Mais en réalité je n’ai que vingt-trois ans’’

‘‘Je disais juste ça pour rire’’ m’assura-t-il en voyant sans doute que je me sentais mal à l’aise.

Un petit silence s’installa.

‘‘Alors qu’est-ce qui vous ferrai plaisir finalement ?’’

‘‘Je ne sais pas trop, vous avez tellement de choix, qu’est-ce que vous me conseilleriez ?’’

‘‘Tout dépend de ce que vous aimez’’

‘‘En matière de café, tout !’’

‘‘Bon, je pense qu’on a donc un large éventail de choix dans ce cas.’’

Il me regarda avec un sourire amusé. Ho non, j’avais encore du recommencer avec mes mots qui dataient de l’an quarante !

‘‘C’est peu de le dire.’’

‘‘Alors si vous voulez quelque chose d’exotique’’, me mis-je à expliquer, ‘‘J’ai un café qui viens d’une petite île en Indonésie, auquel j’ai rajouté une petite touche de cardamome, franchement ça vaut le détour.’’

‘‘De la cardamome ?’’

‘‘Oui, une épice indienne, c’est assez bon et ça se marie bien au goût particulier du café indonésien. Mais si c’est un peu trop pour vous, j’ai des choses plus classiques. Tenez’’ dis-je en prenant deux autres paquets ‘’Celui là viens d’inde, c’est un robusta, très fort. En plus doux, j’ai celui là qui viens de Madagascar’’

Je le regardais avec une mine interrogée attendant qu’il fasse son choix.

‘‘Je vais prendre les trois pour goûter, et si ça ne me plaît pas je reviendrais en chercher d’autre. Par contre dans le cas ou ça me plaît je pense que je viendrais vider tout votre stock’’

Je rigolais franchement.

‘‘Vous pouvez y allez, j’ai la dose de café ici. Je vous fais de petits sachets si vous voulez. J’en ai où la dose suffit à ne faire que 5 cafés environ.’’

‘‘Va pour ça, mais je repasserai la semaine prochaine  sûrement, c’est la première fois que je m’aventure dans ce quartier, et je n’en suis pas déçu’’.

‘‘Si vous aimez le café vous êtes toujours le bienvenu’’ Lui dis-je avec un grand sourire.

J’encaissais ses articles, puis il partit sur un ‘‘A lundi sûrement’’.

A peine parti, je m’effondrai allongé sur mon parquet.

Ce mec était à tomber par terre. J’avais cru mourir devant ses yeux bleu marine ; comme si la mer m’emportait à chaque regard.

Le dimanche passa lentement. Je ne travaillais en général pas ce jour là. Mais étant mon propre parton, je pouvais ouvrir ou fermer ma boutique quand je le voulais.

Hier soir, après la fermeture de la boutique j’étais directement rentré à mon appartement. J’avais reçut quelques appels de mes amis souhaitant m’embrigader dans une soirée, mais n’étant rentré que la veille de mon voyage, j’avais préféré rester chez moi pour me reposer, le décalage horaire me fatigant un peu trop à mon goût.

Lorsque je me levai le lendemain matin, il était presque onze heures.

Je me rendis à la cuisine et y trouvais Axel, un petit blond aux yeux bleu, le meilleur ami de ma sœur.

Il était en train de prendre son petit déjeuner.

‘‘Salut’’ Lui dis-je sans grande conviction.

‘‘Salut’’ me répondit-il ‘‘Tu as une mine affreuse’’ constata-il en souriant sournoisement.

‘‘Ne me le fais pas dire, je suis crevé par ce voyage en Amazonie’’

‘‘Tu es revenu hier c’est ça ?’’

‘‘Non, avant-hier. Ou est Maëlle ?’’

‘‘Elle dort encore. La pauvre s’est complètement déchiré la tête hier’’

J’étouffais un rire en buvant un gorgé de café. J’allais pouvoir la taquiner sur son état une fois levée.

Je m’assis à la table avec Axel, et lui piquai une tartine.

J’avais l’habitude d’Axel. Il était toujours fourré à la maison.

Il vivait encore chez ses parents, et ceux-ci étaient en instance de divorce depuis plus de quatre ans.

Ce qui  faisait de sa maison un endroit infernal où vivre se révélait être un cauchemar.

Ainsi, lorsque que je le retrouvais affalé sur le canapé collé contre Maëlle, ou comme ici attablé en train de manger, je ne disais rien, il faisait quasiment partie de la famille.

Lorsque ma sœur se leva, aux alentour de trois heures de l’après-midi, je ne pus m’empêcher de m’étrangler de rire.

‘‘Ha Alban, rigole pas s’teuplait, j’ai la tête qui me fais un mal de chien.’’

Axel quant à lui essayait tant bien que mal de se retenir de rire pour éviter une remarque cinglante de la seule fille de la maison.

‘‘Tu ne peux que t’en prendre qu’à toi sœurette’’

‘‘Ouais et on ne peut pas compter sur un certain meilleur ami pour ne pas raconter ma vie’’ dit-elle à l’intention d’Axel avec un regard noir.

‘‘Ho ça va, c’est ton frère, et puis de toute façon tu lui aurais quand même raconté ta soirée.’’

Elle s’assit sur le canapé à l’autre bout de lui, et lui balança un oreiller en pleine tronche, sans doute en guise d’insulte.

Je lui apportais un verre d’eau avec un comprimé d’After-Effect.

‘‘Tiens’’

‘‘Ho non, pas ton truc dégueulasse aux huiles !’’

‘‘Si tu veux je le reprends hein, mais viens pas te plaindre que tu te sens mal’’

‘‘Bon, ça va, je le prends ton truc infect’’ Me dis-elle en ronchonnant.

Axel ne disais rien, mais gardait cette lueur amusée dans les yeux.

‘‘Bon tu vas te décider à nous raconter ce qui s’est passé hier soir, ou tu va faire la tête toute la journée ?’’

‘‘Laisse moi un peu le temps tu veux ? Ce n’est pas toi qui as passé la moitié de la nuit à vomir’’

Ouch, elle avait vraiment dû se mettre minable pour en arriver à ce point.

Et Axel qui rigolait silencieusement dans son coin, comme s’il était invisible. Malheureusement il eu le droit à un autre oreiller en plein tête qui le fit se calmer un peu. Peut-être n’était-il en fait pas si invisible que ça.

Axel s’étendit tout le long du canapé, et alla taquiner ma sœur avec ses pieds.

‘‘Putain Axel, arrête de m’emmerder ou tu vas gentiment te recevoir un truc un peux moins mou qu’un coussin’’

‘‘Ho quelle menace !’’ Lui dis il en feignait d’être outré ‘‘Allez tu sais très bien que moi aussi je veux tout savoir de ta soirée’’

‘‘Tu n’étais pas avec ?’’ Lui demandais-je.

‘‘Je l’ai aperçue quelque fois, mais la garce à tout fait pour m’éviter. Au final on est juste rentrés ensemble, je ne pouvais de toute façon pas la laisser revenir seule vu l’état dans lequel elle était.’’

‘‘Tu m’as volé un mec ultra canon, je n’allais pas rester près de toi’’ Lui dit-elle avec un ton rancunier.

‘‘Je ne te l’ai pas volé, je l’ai juste embrassé, et puis il était gay, ça crevait les yeux, tu n’avais aucune chance’’ Puis il se tourna vers moi ‘‘T’aurais du voir Alban, c’était un bombe, à tomber par terre.’’

Plus beau que ce bel étalon que j’avais croisé hier dans ma boutique ? J’en doute.

Maëlle se renfrogna sur elle-même.

‘‘Allaez fais pas la gueule Maëlle, je t’ai vu avec un autre mec en milieu de soirée, et il était pas mal non plus’’

‘‘Ça n’empêche que ça se fait pas, en plus je te l’avais dis que je le trouvais mignon, et toit t’as rien trouvé de mieux que de le draguer sous mes yeux ! Tu es un meilleur ami minable’’

Je me forçais à ne pas rire, on aurait presque dis une dispute de couple.

‘‘Si tu avais peur que je te pique tes coups fallait pas choisir un mec gay comme meilleur ami’’ Lui répliqua-t-il en la re-taquinant avec ses pieds.

Ils étaient tout deux des ados incorrigibles, mais vivre avec eux me donnait toujours de la bonne humeur et de quoi rire.

Je les laissai à leurs petits jeux de gamins sachant qu’ils se seraient réconciliés dans la demie heure qui suivait, et allais m’occuper de préparer quelque chose de consistant pour que nous mangions tous un peu. Il serait bien temps de leur demander comment s’était déroulé leur soirée une fois que ma sœur serait de meilleure humeur.

Je préparais donc un énorme plat de pâte à la carbonara, histoire d’en avoir assez, car par expérience, et connaissant mes deux pensionnaires et leur fringales nocturnes, on ne préparait jamais trop de nourriture. Et par miracle, il m’en resterait peut être un peut pour manger demain midi.

Je revins de la cuisine trois quarts d’heure plus tard avec trois assiettes fumantes et remplies à ras-bord que je posais sur la table de la salle à manger.

‘‘Allez, à table mes petits loups’’ Leur lançais-je joyeusement.

‘‘Han des pâtes à la carbo’’ S’extasia Axel ‘‘Ça tombe bien j’ai tellement faim que je pourrais engloutir un éléphant’’

‘‘Tu t’es déjà englouti un petit déjeuner comparable à un éléphant ce matin’’ Lui dis-je désespéré.

‘‘Oui mais ça c’était ce matin’’ Répliqua-t-il taquin.

Nous nous installâmes tous autour de la table et commençâmes à manger dans le silence.

‘‘Bon vous me racontez alors’’ Sortis-je au bout de moins de trois minutes n’aimant pas ce silence soporifique.

‘‘Alors en fait’’ Commença Axel qui se fit de suite couper par ma sœur.

‘‘Laisse moi dire, tu me dois au moins ça’’

‘‘Je suppose que tu as raison’’ Dit-il sans entrain, la laissant raconter sa petite histoire.

Axel adorait raconter toutes sortes d’anecdotes, sans jamais s’arrêter.

‘‘Donc après qu’Axel ai jeté son dévolu sur le mec qui m’intéressait, je l’ai semé pour pouvoir moi aussi m’amuser. Et je suis tombée sur un homme des plus charmants.’’ Me dit-elle ses yeux pétillants.

‘‘Il avait l’air charmant avec ou sans alcool dans le sang ?’’ Lui demandais-je septique.

‘‘Roh arrête de faire les grands frères protecteur, avec ta carrure de fil de fer, tu ne ferrais pas de mal à une mouche, et ne parlons même pas du fait que tu ne lui ferrais sans aucun doute pas le moins du monde peur’’

‘‘J’ai le droit de m’inquiéter tout de même’’

‘‘Bon pour répondre à ta question, j’étais à peut près sobre lors de la rencontre. Mais c’est ensuite que ça se gâte. Le mec en question est étudiant en art, avec moi, dans la même classe. Et tu sais quoi ? On ne s’était encore jamais remarqué.’’

‘‘Il faut dire que tu n’es pas non plus très remarquable petite musaraigne’’ lui dis-je en lui caressant affectueusement les cheveux.

Elle continua de me raconter sa virée nocturne m’expliquant qu’ils s’étaient échangés leurs numéros, mais qu’il avait du partir plus tôt qu’elle dans la nuit.

‘‘Et c’est là que tu t’es mise à boire comme un trou’’ Conclu Axel avec grande classe.

Il eut le droit à une pâte qui lui atterrit directement sur la tête.

‘‘Ha mais Maëlle, c’est pas sympa, c’est dégeu !’’

‘‘Ça  t’apprendra m’emmerder’’

‘‘Maëlle sérieusement, on ne joue pas avec la nourriture’’ la réprimandais-je gentiment. Déjà qu’a eux deux ils m’avaient vidé les trois quarts du plat, si en plus ils s’amusaient à me les utiliser comme projectiles, j’étais bien parti pour re-cuisiner pour ce soir.

‘‘Bon et toi, à ton tour de nous raconter ce qui s’est passé hier soir’’ Questionna ma sœur avec intérêt les yeux fixés sur son meilleur ami.

‘‘Bah rien de spécial’’ Dit-il en essayant d’éluder la question.

‘‘Allez, tu peux bien me raconter ce qui c’est passé avec ce mec. Tu aurais du voir’’ Dit-elle à mon attention ‘‘Il était trop beau, et il avait les cheveux bleu, c’était trop marrant’’

Mon attention se capta directement. Des hommes à tomber par terre, aux cheveux bleus, il ne devait pas y en avoir des milliards.

‘‘Ouais’’ Continua Axel ‘‘Il s’appel Nahel’’

Ça colle au personnage que j’ai vu hier, il n’y a pas photo.

‘‘Mais bon, on n’est pas resté longtemps ensemble dans la soirée, quand il a compris que je n’avais que 18ans et pas 25 comme je le prétendais, il s’est vite tiré’’ Continua-t-il dépité.

J’éclatais de rire, c’était tout lui ça.

‘‘Quoi’’ Se défendit-il ‘‘Pas de ma faute si tous les mecs qui m’intéressent sont beaucoup plus vieux que moi’’

‘‘Moi je suis plus vieux que toi et je ne t’intéresse pas pourtant’’ Dis-je pour l’asticoter un peu.

‘‘Ha t’y crois toi’’ me répondit-il ‘‘la seul raison pour laquelle je n’ai pas encore essayé de te draguer à mort c’est parce que je sais que ta sœur me tuerais’’

‘‘De quoi ?’’ M’étranglais-je.

Je vis Maëlle le fusiller des yeux, puis ajouter ‘‘Et t’as pas intérêt à essayer un jour, sinon je te démonte’’

On dit souvent grand frère protecteur, mais la j’ai plutôt affaire à petite sœur protectrice en mode terminator.

‘‘J’ai tout de même le droit a la vie que j’ai envie non ?’’ Lui dis-je sur un ton quelque peu douteux.

‘‘Et puis j’ai déjà essayé de le draguer un peu, mais ça n’a même pas marché’’ dis innocemment Axel.

‘‘De quoi ?’’ Répétais-je interdit, alors que je voyais déjà Maëlle fulminer.

‘‘Mais c’était avant que tu me dises de pas le faire’’ se justifia-t-il sans grand succès auprès de ma sœur.

‘‘Tu ne savais même pas qu’il était gay toi’’ dit-il manifestement de plus en plus paniqué par le regard de ma sœur.

J’essayais de me rappeler un quelconque moment en sa présence ou il aurait été insistant avec moi, mais je ne trouvais absolument rien qui me revienne en mémoire.

‘‘Je ne veux pas plus foutre la merde’’ dis-je hésitant ‘‘mais quand-est-ce que tu m’as dragué ?’’

‘‘Tu vois Maëlle, t’as rien à craindre, il s’en est même pas rendu compte cet imbécile !’’

‘‘Non mais attend qui est imbécile la, excuse-moi, mais si je ne me suis rendu compte de rien, c’est plutôt toi qui a l’air d’un imbécile et qui devrais revoir ta technique de drague’’ Lui répondis-je en prenant légèrement la mouche.

‘‘Bien fait’’ Lui dis Maëlle alors qu’elle se calmait doucement.

‘‘Bon bah maintenant raconte, on est plus a une ridiculisation  près’’ lui dis-je rigolant.

‘‘Bah j’ai passé au moins deux semaine à traînasser sous ton nez en caleçon ou, en sortant de ma douche je restais un bon bout de temps en serviette, et essayais d’être super proche de toi’’

‘‘Bah manifestement ça n’a pas marché’’ Dit ma sœur sur le point d’exploser de rire.

‘‘Oui bah à un moment je me suis rendu compte que ça servait à rien, tu ne me regardais limite même pas’’

‘‘Je confirme, le meilleur ami de ma petite sœur n’est pas le mec que je pense à mater, surtout quand il passe sont temps chez moi débraillé’’

‘‘Ho et t’abuse, je ne suis pas débraillé’’

Nous nous esclaffâmes en cœur avec Maëlle.

‘‘Heu, rien que là, tu as un tee-shirt déchiré et un simple caleçon’’

‘‘Pas étonnant que je n’ai pas remarqué la différence, parce qu’en fait tu traînes toujours à moitié à poil dans la maison’’ Lui dis-je raillant.

‘‘Oui bah pas ma faute si je n’ai pas assez de vêtement ici pour traîner toujours habillé’’

‘‘Tu ne veux pas non plus qu’on t’achète une armoire et que l’on te fasse une chambre’’ Dis Maëlle atterrée par ses excuses toujours plus farfelues les unes que les autre. Axel et les excuses à deux balles, c’était toute une histoire.

Le lundi matin j’avais ouvert ma boutique au aurores, trop impatient de revoir le jeune homme aux cheveux bleus qui s’appelait donc sûrement Nahel de ce qu’avait raconté Axel.

Mais, la journée passa, et pas de jeune homme aux cheveux bleus.

Je rentrai donc le soir un peu dépité.

Axel et Maëlle était enlacés sur le canapé l’un avec l’autre comme à leur habitude.

Un pot de glace vide était posé sur la table, et j’en conclus que ça avais probablement été leur repas du soir, les deux étant aussi feignant l’un que l’autre en ce qui concernait la cuisine.

Ce soir là je décidai de monter directement me coucher, et de ne pas manger, le cœur n’y étant pas.

Lorsque la veille Axel avais parlé de Nahel, je n’avais pas osé demander plus d’informations, car je savais qu’irrémédiablement, j’aurai eu le droit a une à une série de questions toutes plus embarrassantes les unes que les autres, et que peu importe mes réponses, si je n’avais pas donné quelque chose de croustillant à mettre sous la dent de ces deux là, ils ne m’auraient pas cru.

La semaine passa ensuite plus lentement qu’un escargot, Nahel ne s’étant bien entendu pas pointé ne serait-ce qu’une seule fois à la boutique.

Je n’avais que peu dormi tout du long des jours, me gavant de café sans arrêt.

Le samedi soir arrivé je pris une décision.

Il était neuf heures, et Axel était devant la boutique, fumant une cigarette, et attendant que Maëlle finisse son service pour l’emmener dans une quelconque fête ou boite de nuit.

Je me tournais alors vers ma sœur et lui demandais : ‘‘Ça te dérange de m’emmener ce soir ? J’ai envie de changer un peu d’air, je ne me sens un peu seul en ce moment’’

‘‘Ho frérot’’ s’extasia-t-elle ‘‘Si tu savais depuis le temps que j’attends que tu me demandes une chose comme celle-ci, tu vas enfin avoir une vie sociale !’’

Je la regardai, abasourdi. ‘‘De quoi ? Mais j’ai une vie sociale !’’

‘‘Si tes amis avec qui tu étais au lycée et que tu n’as pas vu depuis plus de deux ans est pour toi la définition de vie social okay, je veux bien y consentir, dans le cas contraire non’’

‘‘Mais je parle avec mes amis souvent, arrête’’

‘‘Non je n’arrête pas, c’est toi qui te fous de moi, tu parles à tes amis une fois toutes les deux semaines via internet, et ça s’arrête là. Depuis que tu as repris la boutique de grand père, tu ne vis quasiment plus que pour ça.’’

Bon, vu sous cet angle, il est vrai que ma vie ne se résumait pas à grand-chose, à par m’occuper de ma boutique.

Et amoureusement parlant ce n’était pas non plus le grand marathon.

J’avais certes eu quelques relations, mais elles étaient vite tombées à l’eau, et je n’en avais jamais parlé à ma sœur, pour ne pas qu’elle s’en mêle.

Mon dernier petit ami en date m’avait d’ailleurs brisé de cœur  presque un an auparavant après 5 mois de relation.

Et depuis, il est vrai que je ne sortais quasiment plus.

Merde, ma sœur avais raison, il fallait sérieusement que je me bouge le cul si je ne voulais pas finir comme un vieux croulant ne se rattachant qu’à une boutique de café. Même si cette boutique était toute ma vie.

‘‘T’as raison sœurette, ma vie est un peu minable, mais bon, espérons que je vais me rattraper’’

Elle me sourit gentiment.

‘‘Bon je profite que la boutique soit vide pour la fermer maintenant’’ décrétais-je.

Maëlle m’approuva, et pendant que je fermais et arrangeais tout elle finit de nettoyer les dernières tables.

Après une séance vêtement intense d’au moins une heure obligatoire de la part d’Axel, afin de savoir quel pantalon irait le mieux avec quel tee-shirt, nous étions enfin arrivés.

Ma cachottière de petite sœur ne m’avait pas prévenue que son nouvel ‘‘ami’’ serait la, et donc, à peine entré dans le bar, elle nous laissa moi et Axel pour que nous ne l’emmerdions pas avec nos question, et pour ne lui fassions pas honte. ‘‘Mon frère plus mon meilleur ami a une même table en présence du mec qui me plaît, c’est juste le plus mauvais plan que j’ai jamais vu, alors, moi je vais par la, et vous de l’autre côté, comme ça, pas de problème de toi ou toi qui me font honte, ou encore toi ou toi qui fassiez des conneries plus grosses que vous, sur ce à ce soir’’ avait-elle dit d’un ton ferme que je ne lui connaissais pas. Ma sœur était peut être timide, mais avec nous, qui étions les deux personnes les plus proches d’elle, ce n’était pas toujours le cas.

Je me retrouvai donc avec Axel qui était du genre qui bouge partout, parle à tout le monde, et ne se gêne pas pour s’incruster là où il en a envie, quand il en a envie.

Moi qui m’étais fait la réflexion qu’il serait temps que je me bouge le cul, là j’allais être servi.

Il me présenta donc à la moitié de la salle. L’avantage étant que tout le monde nous payait à boire.

Malheureusement, dans ce bar, le café était absolument infect. Si j’avais pu, je leur aurasi fait un court sur l’importance d’avoir du bon café, et de boire du bon café, mais je me doutais bien que ce n’était absolument pas le bon moment.

‘‘Ho regarde’’ me dit Axel alors qu’il changeait encore de table, probablement parce que son verre était vide ‘‘C’est le mec dont je t’ai parlé, tu sais Nahel’’

Je tournais immédiatement la tête, attiré par cet homme aux cheveux couleur océan. Immédiatement il capta mon regard.

Je me détournais très vite, le rouge me montant déjà aux joues.

J’avais voulu sortir pour me changer les idées, et pour oublier qu’il n’était pas revenu à la boutique, et que il fallait le dire, j’en faisais toute une histoire parce que je n’arrêtais pas de penser à lui, et comble de l’histoire, je tombais sur lui ici.

Etait-il temps que je dise à Axel que je le connaissais ? Que j’y avais pensé toute la semaine ? Ou pas ?

‘‘Ha, oui, je le connais, il est déjà venu à la boutique, un mec comme lui j’avoue que ça ne s’oublie pas’’ Ma demi vérité me paraissait être un bon compromis.

‘‘Tu m’étonne, un canon aussi bandant, tu le garde en mémoire’’ Commenta-t-il avec classe, comme à son habitude.

Je me demandais, à ce moment ma sœur faisait-elle pour passer tout son temps avec lui, et surtout comment moi je faisais pour pratiquement vivre avec lui.

‘‘Viens, on va lui dire bonjour’’ Me dis-il, m’entraînant en me prenant le bras ne me laissant pas le choix.

J’eus à peine le temps de protester ‘‘Heu je suis pas sur que ce soir une bonne idée, vu comme tu nous avais dis que tu t’étais fais jeter par lui’’ Que nous étions déjà devant lui.

‘‘Hey salut Nahel’’ Lui dit-il de son ton entraînant comme s’ils avaient toujours été amis.

Il le regarda durant à peine 3 secondes avant de lui répondre ‘‘Axel, c’est ça ? Le mec qui n’a que dix neuf ans.’’

Axel tira un peu la gueule, mais répondit tout de même un vague ‘‘Ouais’’ Puis il ajouta ‘‘Au moins tu as retenu mon nom’’ et reprenant son sourire.

Je me retenais de commenter qu’avec un tel phénomène on ne pouvait que retenir qui il était.

‘‘Je suis Nahel’’ Me dit-il en se tournant vers moi.

‘‘Alban’’ Lui dis-je en essayant de sourire sans rougir.

Cet homme était du genre à me faire perdre tous mes moyens, et il ne fallait pas que ça arrive, encore moins maintenant devant cet Axel qui n’allait pas se lasser de me le rappeler et de me le rabâcher si justement ça arrivait.

‘‘Mais on se connaît’’ Me dis-il soudain ‘‘C’est toi qui tiens cette merveilleuse boutique de café’’

Là je rougis, et sans pouvoir m’en empêcher. Et moi qui m’étais tout énervé en me disant que mon café ne lui avait pas plus.

‘‘Ho, alors tu as aimé ce que tu as pris, ça me fait plaisir’’ Lui répondis-je avec entrain essayant de calmer les battements de mon cœur.

‘‘D’ailleurs, ça fait trois jours que j’essaye de revenir à ta boutique, mais pas moyen de retrouver l’adresse. La dernière fois je suis passé par hasard dans la rue, enfin, pour tout avoué je m’étais perdu, et l’odeur que dégageait la boutique m’a tellement attiré que je n’ai pas pu m’empêcher d’entrer. Et depuis plus moyen de retrouver l’adresse, il faut dire que je n’ai pas un très bon sens de l’orientation’’

Je rigolais franchement, au moins, il était sûr de lui et n’avais pas peur de dire des bêtises qui le fassent passer pour un idiot.

Je sortis un carte de mon porte feuille et la lui donnai en lui disant ‘‘ Tiens, passe lundi, là tu n’auras pas d’excuse pour ne pas revenir’’ puis je ponctuais par un clin d’œil.

Première leçon lorsque l’on veut plaire à quelqu’un : avoir l’air sûr de soi. Mais pas trop quand même.

Sinon, il y a des chances pour se faire passer pour un macho, et en général, les gens n’aiment pas les machos, que ce soit les filles ou les hommes.

‘‘Viens t’asseoir avec moi’’ Dis Nahel me prenant au dépourvu.

Je remarquais qu’il avait totalement oublié Axel, et que celui-ci ne serait, à mon avis pas des plus ravis.

Mais un rapide coup d’œil en sa direction me permit de le voir avec un grand sourire.

‘‘Bon j’y vais Alban, on se voit en rentrant’’ Dit-il en s’éloignant déjà me laissant seul avec ce bel étalon.

Et merde, il m’abandonnait le fourbe. Me retrouvant moi, seul avec Nahel.

Mais qu’est-ce que j’allais bien pouvoir lui dire.

Comme si ce n’était pas assez, sa table se révélait être une des seules table avec uniquement deux sièges, l’un en face de l’autre.

Dans le genre je me sens mal à l’aise avec un mec super beau que je connais à peine, je pense qu’on ne fait pas pire.

‘‘Alors Alban’’ Me dis-il sur un ton affreusement sexy ‘‘Quel âge as-tu ?’’

‘‘Vingt trois ans’’

‘‘Vingt trois ans pour de vrai, ou vingt trois an comme ton ami ?’’

Je pouffais de rire ‘‘Axel à tendance à tout exagérer pour avoir ce qui lui plaît, moi je ne suis absolument pas comme ça, mes vingt trois ans, ils sont vrais’’

Ce fut son tour de rire doucement le rendant adorable ‘‘Bon, ça me plaît un peu plus alors’’

Mon dieu, il me draguait vraiment, ce mec à une assurance à tout défier. J’aurai pu ne pas être gay, admettons le, mais il avait l’air de n’en avoir rien à faire.

‘‘Parlons un peu de ton café’’ Me dis-il sans doute pour ne pas laisser de vide en suspens.

‘‘Bah, c’est mon café’’ Répondis-je sans savoir que dire d’autre, trop intimidé par cet homme que je pouvais avoir que pour moi.

‘‘Mais quel bavard dis moi, si tu parle aussi peu c’est que tu dois être doué pour autre chose non ?’’

Ho mon dieu, il allait falloir qu’il arrête avec des sous-entendus pareils, j’étais déjà en nage, et rouge comme un piment.

Je rigolais comme une adolescente. Et je voyais bien que lui se jouait du fait que j’étais gêné, car au creux de sa bouche, un petit sourire malicieux se dessinait.

‘‘Parlons de toi alors plutôt’’ enchaîna-t-il ‘‘Quelles sont tes passions ?’’

‘‘Ha ça, c’est pas difficile, le café’’

‘‘Le café ? c’est vraiment ta passion ?’’

‘‘Exactement, je te l’ai dit tout a l’heure, tout ce que je dis est vrai’’

‘‘Et bien dans ce cas, c’est absolument parfait, puisque moi aussi je suis un fan de café’’

Je le regardai, intrigué, me disait-il ça uniquement pour me draguer un peu plus, ou était-ce la vérité ?

‘‘Hum hum, et toi alors, est-ce que ce que tu dis est vrai ?’’ Lui dis-je en le regardant en coin.

‘‘Absolument, tiens, si tu veux j’ai même une preuve’’

Il retourna son poignet, et là je vis un petit grain de café tatoué.

A ce stade c’était au dessus que d’être fan de café comme il me l’avait dit.

‘‘J’aimerai bien savoir l’histoire de ce tatouage alors’’ Lui dis-je le regardant droit dans les yeux, mon assurance revenant peu à peu à la surface.

‘‘Peut être un jour en parlerons nous’’

C’était un bon début. Même si je savais que ce tatouage allait m’intriguer jusqu’à ce que j’aie une réponse, comme lui-même m’intriguait au plus haut point.

‘‘D’ailleurs, d’où vient cette idée de teindre tes cheveux en bleu ?’’

‘‘Ha ça, ce n’est que le reflet de ma personnalité. J’aime le bleu, à un tel point que je veux en voir partout, et puis, il paraît que ça reflète bien la couleur de mes yeux’’

Il se pencha au dessus de la table pour s’approcher de moi sans doute affin que je regarde ses yeux. Il est vrai que dans la pénombre du bar, on n’y voyait pas grand-chose, mais croyez moi, j’avais un souvenir très précis des ses yeux magnifiques que j’avais vus au grand jour la semaine dernière, et cette attention, dans le but de me faire perdre tout mes moyen, n’était absolument pas nécessaire !

‘‘Alors, tu en pense quoi de mes yeux ?’’ Souffla-t-il à quelques centimètres de moi.

‘‘Ils s’accordent avec tes cheveux’’ Lui dis-je en ravalant presque ma salive comme dans un cartoon.

Il resta ainsi quelques secondes, puis se recula et se rassit correctement à sa place.

Pourquoi les homos se sentent-ils toujours obliger de draguer les gens aussi ouvertement ? Pas étonnant qu’après on ait une réputation de sauter sur tout ce qui bouge.

Nous continuâmes à parler un peu, lui étant toujours sur un ton ambigu qui me donnait l’impression d’être le seul homme à qui il pensait.

Puis, vers deux heure du matin il se leva, et me dis : ‘‘Bon j’ai passé une super soirée, rien qu’avec, toi, mais il se fait tard, et j’ai des amis qui m’attendent pour rentrer, et qui doivent être un peu furieux que je n‘ai pas passé une seule seconde avec eux’’

‘‘Ho, je t’ai tant retenu que ça ? tu aurais pu aller avec tes amis tu sais’’ Lui dis-je un peu penaud de ne pas m’être rendu compte de l’avoir accaparé.

‘‘Si je suis resté c’est que j’en avais envie’’ Me dis-il avec un clin d’œil ‘‘Souvient toi, moi aussi je suis vrai’’

Je me levai également à la recherche d’Axel ou de Maëlle, mais avant que j’ai pu m’enfuir, il me prit le bras, et me regardant droit dans les yeux avec un regard qui me fit fondre, et me dit d’une voix bien trop sensuelle pour que mon cœur la supporte ‘‘A lundi petit Alban’’

Puis il s’engouffra dans la foule, chercher ses propres amis.

Résultat, soirée concluante, même très concluante.

Le lendemain matin je me levai à deux heures de l’après midi, ayant passé une nuit aussi agréable que ma soirée, et un peu plus longue que les précédentes nuits de ma semaine.

‘‘Alban’’ Dit ma sœur en se jetant à mon coup.

Ha oui, le contre coup de ma soirée agréable, allait être ces fameuses questions absolument affreuses dont on allait m’inonder.

‘‘J’ai passé une soirée pire que superbe !’’ Continua-t-elle sur un ton enjoué ‘‘Et Lilian m’a même embrassée ! Tu te rends compte ?’’

Lilian étant le mec dans sa classe pour lequel elle nous avait laissés seuls cette soirée, alors j’espérais bien qu’ils s’étaient au moins embrassés.

‘‘Et si j’ouvre la porte de ta chambre, je ne vais pas le trouver allongé dans ton lit ?’’

‘‘Non mais arrête !’’ Me dis-elle en me frappant le bras ‘‘la seule personne que tu trouveras dans mon lit c’est Axel’’

‘‘Putain, des fois je me dis qu’il serait temps qu’on lui fasse une vraie chambre ici’’

‘‘Et moi donc’’ Elle releva la manche de son sweat en me montra un bleu énorme ‘‘Il prend toute la place dans le lit et en plus de ça, il me donne des coups la nuit’’

J’explosai de rire. Même si ce n’était pas sympa pour elle puisqu’elle devait avoir mal.

‘‘Promis on va au moins lui trouver un autre lit à camper dans ta chambre’’

‘‘Je suis sur que c’est peine perdue’’ Se plaignit-elle ‘‘Il viendrait tout de même avec moi pour me coller ses pied gelés, comme il le fait toutes les nuit’’

Je ne dis rien, puis me mis à table pour manger un bout. Dormir aussi tard, ça creuse l’appétit.

‘‘Et toi alors’’ Me dit-elle sur un ton intrigué ‘‘Qu’as-tu fait de ta soirée ?’’

Elle ne savait pas, j’en étais sûr. Je n’allais pas lui donner l’opportunité de m’emmerder avec ses questions.

‘‘Bah Axel m’a traîné de table en table’’

Ce fut son tour de se moquer de moi ‘‘Ha, je connais ça, mais qu’est-ce qu’on y peut, il est incorrigible’’

Axel se leva à ce moment précis.

Mais comme je l’avais deviné, il était dans le même état que Maëlle la semaine dernière, et c’était tant mieux pour moi parce qu’il n’allait sans doute pas parler.

Finalement, notre fin d’après midi se passa a merveille, et personne ne vint m’ennuyer sur Nahel.

Le lundi matin j’avais ouvert la boutique à l’heure habituelle, pour ne pas me précipiter. Je ne voulais pas repasser la même semaine que celle qui venait de passer, et me morfondre en attendant que mon ‘‘Prince’’ vienne frapper à ma porte.

La journée passa donc, mais pas de Nahel en vue.

Il était déjà vingt deux heures, et la boutique n’avait plus qu’une demi-heure à vivre pour aujourd’hui.

Je nettoyais le comptoir pour la cinquième fois en moins de quinze minutes, trépignant d’impatience, et de désespoir. S’il n’était pas venu durant la journée, il y avait peut de chance qu’il vienne maintenant, il était bien trop tard, et à cette heure ci, les seules personnes que je voyais n’étaient souvent là que pour déguster un bon café dans la boutique, par pour en acheter comme il avait dit qu’il ferait.

Vingt deux heure vingt. La boutique vide. Pas de Nahel.

Je pris donc les clefs, et sortis de la boutique. Fermai derrière moi. Me retournai pour rentrer chez moi. Et tombai face à face avec Nahel.

‘‘Le carte de visite indique vingt deux heures trente, et si je me fie à ma montre, il me reste dix minutes non ?’’ Me dit-il avec un sourire ravageur.

Je ne bougeai pas d’un pouce, trop abasourdi.

‘‘Alors’’ Insista-t-il ‘‘Tu me fais entrer ? Mon stock de café a grandement besoin d’être renfloué’’

Je me tournai sans dire un mot de plus. Son corps étant presque pressé contre le mien tandis que j’insérais la clef dans la serrure pour ré-ouvrir la boutique. Son souffle butant conte mon cou. Des frissons plein le corps.

J’ouvris la porte, et le fis entrer le premier comme un vrai gentleman. J’allumais la lumière, et me posai sur une des chaises.

‘‘Je pensais que tu ne viendrais pas aujourd’hui’’ Lui avouais-je comme si je ne réalisais pas encore qu’il soit ici.

‘‘Je fais exprès de venir aussi tard, comme ça je suis sûr qu’on est seuls’’

‘‘Pour que je te conseille mieux pour faire ton choix c’est ça’’

‘‘Bien entendu, pour quoi d’autre pourrait-ce être ?’’ Me répondit-il avec un sourcil levé.

Je ne relevai pas de peur de m’engager dans une conversation bien trop embarrassante.

‘‘Dans ce cas que veux-tu aujourd’hui ?’’

Peut être aurais-je dû ajouter café à la fin de ma phrase.

‘‘En café ?’’ Dit-il avec ses sourcils toujours relevés et son air malicieux.

J’aurai dû le rajouter, je le savais.

‘‘Tout juste’’

‘‘Choisis pour moi, je te fais confiance’’

Une sensation de chaud déferla dans ma poitrine.

Je pris donc plusieurs cafés différents.

‘‘Tu en veux comme la dernière fois ?’’

‘‘Oui, comme ça je pourrais repasser dans la semaine si je n’en ai plus’’ Dit-il avec son fichu ton qui voulais tout sous-entendre.

Je lui préparais donc ses petits paquets avec délicatesse, pendant que lui restait les yeux fixés sur moi à me regarder.

J’étais encore mal à l’aise. Surtout maintenant que nous étions seuls dans une même pièce pour de vrai. Je veux dire, seuls avec personne d’autre autour de nous, pas comme samedi.

Je lui tendis le paquet, et il s’avança vers mois.

J’encaissai son argent. Lui rendis la monnaie dans sa paume. Lui faisant bien attention de toucher ma main plus longtemps que normalement.

‘‘Bon dit-il, ça veux dire que maintenant tu as fini ta journée n’est-ce pas ? J’étais ton dernier client ?’’

‘‘Oui je pense bien’’ Dis-je avec un ton neutre pour essayer de ne pas montrer que mon cœur s’affolait.

‘‘Bon parfait alors, j’espère que tu as faim dans ce cas, je t’emmène dîner avec moi’’

‘‘Quoi ?’’ Lui demandais-je hébété.

‘‘Un restaurant Indien, j’espère que tu aimes, j’ai réservé pour vingt deux heure quarante cinq’’ Dit-il comme s’il n’avait pas entendu mon étonnement suite à une telle annonce.

Le salaud, il avait tout prévu ! Pas étonnant qu’il soit passé si tard, il voulait vraiment s’assurer que je sois seul et qu’aucun autre client n’aurait besoin de moi. Et ensuite me kidnapper.

Il prit mes clefs sur le comptoir et me dit : ‘‘Allez, dehors Monsieur, je ne veux pas être ne retard pour notre premier rendez vous’’

Je le suivis dehors pendant qu’il fermait la porte et me remettait les clefs, non sans protester.

‘‘Rendez-vous ? Et si je ne veux pas ?’’

‘‘Ha oui pardon cher Alban, j’ai oublié de te dire : Je suis gay, tu es gay, et ne me dis pas non puisque si je me fie à ton regard qui me dévore, c’est le cas. Ensuite tu me plais, et si j’attends que tu fasses un pas de ton côté on en est encore là dans trois mois. Alors ne fais pas d’histoires et laisse moi simplement t’inviter au restaurant pour te faire la cour’’.

Moi qui avait pensé avoir eu l’air sûr de moi la dernière fois qu’on s’était vu, je m’étais trompé, et pas qu’un peu.

Je me mis donc à rougir de la tête au pied.

‘‘Et n’oublions pas de préciser que tu as une bouille adorable quand tu es embarrassé’’ Dit-il avec un de ces regards séducteurs.

Il me prit gentiment le bras et m’emmena donc à travers les rues, qu’il semblait tout a coup connaître comme sa poche.

‘‘Tu semble bien connaître les rues tout à coup, pour quelqu’un qui disait qu’il n’avait pas un bon sens de l’orientation’’ Lui fis-je remarqué.

‘Chut, je me concentre’’ Dit-il en restant concentré sur le nom des rues ‘‘Et à ton avis, à quoi ai-je passé ma journée d’hier, si ce n’est faire du repérage pour notre petite soirée en tête a tête ?’’ Ajouta-t-il.

‘‘A dormir comme la plupart des gens le font le dimanche après une soirée’’

‘‘Oui mais je ne suis pas la plupart des gens’’ Dit-il avec un sous entendu que me fit encore avoir plus chaud.

Le restaurant était à tout pile un quart d’heure de marche, et nous arrivâmes pile a l’heure.

Je vis sur le visage de Nahel qu’il était satisfait.

Et à cet instant précis, je sus qu’il allait s’amuser de moi toute la soirée. Maudite soit ma timidité.

Le serveur nous plaça à une table pour deux, face à face. Il nous donna une carte que Nahel s’empressa de me reprendre une fois celui-ci partit.

‘‘Hé, mais qu’est-ce que tu fais’’ Protestais-je.

‘‘Je t’invite’’ Dit-il en insistant sur le JE ‘‘Et toi, tu dois bien être du genre à prendre en fonction des prix juste pour ne pas trop faire payer la personne qui t’invite. Alors, je vais te citer les plats, et tu prendras ce que tu veux en fonction de ce qui te plaît, et c’est tout’’ Son ton était sans appel, je n’avais absolument pas d’autre choix.

Je me résignais et finis par le laisser me dicter les plats, et choisir ce qui me faisait le plus envie.

Ça faisait tellement longtemps que je n’étais pas allé au restaurant, que de toute manière je me réjouissais d’avance de ce qui allait se trouver dans mon assiette, quand bien même ça aurait été quelque chose qui ne m’aurai pas plu.

Nahel ne prit pas la même chose que moi ‘‘Pour que tu puisses piquer dans mes plats si sa te plaît aussi’’ avait-il dit.

Il me faisait réellement la cour en fin de compte.

Une fois la nourriture arrivée, mes yeux s’émerveillèrent. Sans parler de mes papilles une fois les mets en bouche.

‘‘Visiblement ça te plaît’’ Dit-il non sans cacher son contentement ‘‘Tu veux goûter quelque chose de mon assiette ?’’

‘‘Mais non c’est bon, je ne sais déjà pas si j’arriverais à finir toute la mienne’’

Même si son repas avait l’air tout aussi succulent que je mien, je savais ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre.

Mais visiblement mon compagnon ne l’entendait pas de cette oreille, et décida de me faire goûter une bouché de chaque chose qui ne se trouvait pas dans ma propre assiette.

Résultat, après avoir tout manger, je n’avais plus de place, même pour un dessert. Mais encore une fois je n’avais as le choix.

A croire qu’il essayait de me gaver.

‘‘Je veux bien croire que je suis plutôt chétif, mais ce n’est pas la peine de m’engraisser’’ Lui Dis-je sur le ton de la rigolade.

‘‘T’engraisser ? Non je veux juste que tu me laisse te gâter un peu, et puis tu verras leurs desserts sont incontournables’’

Je fus donc obligé de prendre un dessert. Il recommença son petit jeu de me citer les plats pour que je ne voie pas les prix. Je me rabattis donc sur du Kufli, une glace indienne à la cardamome pistache et au lait de rose.

Et finalement bien que mon ventre soit sur le point d’exploser je ne regrettai en rien mon choix.

‘‘Je te préviens, il va falloir que tu me porte pour rentrer là, j’ai trop mal au ventre’’

‘‘Tant pis, je te porterai, et puis ça veut dire que tu as bien mangé’’ Répondit-il avec un grand sourire.

Il se leva et alla payer en me disant de l’attendre dehors.

Gêné, je m’exécutai tout de même.

Il ressortit avec un sourire radieux ‘‘Bon, c’est maintenant que je te porte c’est ça ?’’

Je lui souris en retour ‘‘Non, mais il va falloir marcher lentement’’

‘‘Ça me va, j’ai tout mon temps pour toi’’

Je souris de plus belle.

‘‘Et tu es tellement craquant quand tu souris’’

‘‘Mais arrête avec ça, je suis sûr que tu as fais exprès de me complimenter et de faire des sous-entendus toute la soirée, rien que pour me voir rougir et être gêné’’ Lui dis-je, n’en pouvant vraiment plus d’être dans cet état.

‘‘Mais non absolument pas, je ne vois pas de quoi tu parle’’ Me dit-il feignant l’indifférence.

Le chemin jusqu’à la maison allait être encore très long à mon avis.

Sans oublier qu’il m’emmenait dans des rues que je ne connaissais pas le moins du monde.

‘‘Rassure moi, tu sais où on va la ?’’

‘‘Absolument, je t’ai dis, j’ai fait du repérage hier’’ Me répondit-il sur de lui.

‘‘Et on va où alors ?’’

‘‘Quelle question, chez moi bien entendu’’

‘‘Chez toi ?’’ Lui demandais-je commençant à avoir une boule dans mon ventre se former.

‘‘Bah oui, on va prendre un café. Ce n’est pas comme ça que l’on fait lors d’une soirée ?’’

Je me rassurais de suite, il ne m’emmenait pas pour me violer sauvagement, mais juste pour que l’on boive tranquillement un café. Installés chez lui. Seuls.

Bon okay, j’étais un peu anxieux.

‘‘Et c’est loin chez toi ?’’

‘‘A vitesse d’homme normal comme moi à peine vingt minutes, par contre à vitesse d’homme comme toi ayant trop mangé, je dirai plutôt une trente cinq minutes, voir trois quart d’heure, au moins’’

‘‘Tu te moques là, je l’entends dans ta voix ! Mais c’est toi qui n’a pas voulu me croire quand je t’ai dit que mon ventre allait exploser que je ne pouvais plus rien manger. C’est donc de ta faute si on avance comme deux escargots’’ M’empressais-je de lui répondre pour lui clouer le bec.

‘‘Tu avance comme un escargot, moi je peux facilement te distancer’’ Dit-il en ricanant gentiment.

‘‘Oui mais tu me laisserais seul ici, et ensuite tu t’en voudrais, et surtout que toi tu n’as pas eu à manger quasiment le double d’une assiette pleine’’

‘‘Oui tu as peut être raison, j’aurais du mal à laisser ton joli minois seul dans une rue noire en pleine nuit’’ Puis il ajouta d’une voie rauque ‘‘J’aurai trop peur que tu te fasses violer’’

Je déglutis. Violer, il avait dis violer, et pas agresser, ou voler, ou autre chose d’autre. Je priais pour qu’il n’y ai pas encore de sous-entendu dans sa phrase.

Une fois arrivé devant son appartement, il fallut encore monter quatre étages. L’immeuble n’avait évidemment pas d’ascenseur. La prochaine fois, nous irons prendre ce café chez moi, je n’ai pas d’étage à monter au mois. Enfin, s’il y a une prochaine fois.

Nous nous installâmes sur son canapé une fois arrivé tandis qu’il mettait en marche sa cafetière.

‘‘Lequel tu veux goûter’’ Me demanda-t-il en sortant les paquets que je lui avais préparés tout à l’heure.

‘‘C’est plutôt à toi de choisir, moi je connais tous mes café, je les ai déjà tous goûtés, et j’en bois chaque jour’’

‘‘Bon alors j’en prends un au hasard et on verra bien alors’’

‘‘De toute façon ils sont fait pour être bus’’ Lui répondis-je.

Pendant qu’il s’affairait à faire couler le café à la cuisine je regardai son appartement. Il m’avait à peine laissé le temps de l’examiner, me traînant presque jusqu’au canapé de force.

La pièce était composée d’une écran télé géant, prenant un quart de la pièce. Quelques meubles, comme une vielle armoire en bois sombre, qui me rappelait celle de ma boutique.

Des toiles, dont une représentant une montagne de grains de café dans une forêt au bord d’un fleuve.

Il revint avec deux tasses fumantes qu’il déposa sur sa table de salon.

‘‘Bon alors maintenant qu’on est chez toi, on fait quoi ?’’ Lui demandais-je toujours peu suspicieux de m’avoir amené chez lui uniquement pour profiter de moi.

Ce qui si j’y réfléchissais bien ne m’aurait pas tant dérangé que ça, on ne rencontre pas deux hommes comme lui dans sa vie.

‘‘Je ne sais pas, on peut parler comme on l’a fait au restaurant’’

Pas de sous-entendu, Alban détends-toi.

‘‘Tu as l’air tendu, est-ce que ça va ?’’

‘‘Oui oui, tout va bien, seulement ça fait plus d’un an que je ne suis pas sortit avec un homme’’

‘‘Alors c’est que je suis un petit veinard’’ Me dit-il avec un grand sourire charmeur qui me fit perdre tous mes moyens.

Je décidai de boire un gorgée de café pour ne plus avoir à le regarder et à être des plus embrassé. Mais, manque de chance, la tasse était encore trop chaude, et je me brûlai la langue manquant de lâcher la tasse.

Mais Nahel était évidement là pour me rattraper en cas de dérapage, et récupéra ma tasse au vol avant qu’elle ne heurte le sol.

Mais il renversa un peu de café, et se brûla la main.

‘‘Ho merde’’ M’écriais-je.

Il reposa la tasse en toute hâte sur la table et se précipita à la cuisine pour se passer la main sous l’eau, affin que la brûlure ne s’étende pas.

Je me levais et allait le rejoindre.

‘‘Je suis vraiment désolé’’ Lui dis-je la tête baissé ‘‘tu as une éponge que je nettoie là-bas ?’’

‘‘Arrête, c’est pas grave, juste une petite brûlure de rien du tout, et puis j’aurais dû te prévenir que le café était très chaud’’ Il me tendit l’éponge ‘‘Tiens’’

Je m’empressais d’aller nettoyer la table et le sol puis revins vers lui à la cuisine. Il avait toujours son doigt sous l’eau.

‘‘Tu es sur que ça va ?’’ Lui demandais-je ‘‘Tu ne veux pas aller mettre de la biafine ? Ça te calmerait aussi’’

‘‘Si tu as raison, l’armoire à pharmacie est dans la salle de bain, premier placard à gauche quand tu entres, tu peux me la ramener s’il te plaît ?’’

‘‘Pas de soucis, si je peux t’aider un peu, je me sens tout de même coupable, j’aurais du faire attention’’

‘‘Mais tu vas arrêté de te plaindre’’ Me dis-il en criant à travers l’appartement alors que je me rendais dans sa salle de bain ‘‘Je t’ai dit que c’était un truc de rien du tout’’

‘‘Rien du tout, rien du tout tu as quand même mal’’ Marmonnais-je.

‘‘Je t’entends marmonner !’’

Sa salle de bain était toute petite, à peine la place pour une baignoire un lavabo et  deux placards. Je me mis à chercher la crème dans le dit placard, mais ne trouvai rien.

‘‘Nahel, je trouve pas’’ Dis-je en parlant assez fort pour qu’il m’entende vraiment.

‘‘J’arrive’’

Il arriva avec un torchon enroulé autour de la main pour essuyer l’eau.

‘‘Allez pousse toi’’ Me distil en me déplaçant vers la coin de la salle de bain.

‘‘Si ça peut te rassurer, je me suis aussi brûlé la langue’’ Lui dis-je penaud de ne même pas avoir pu un peu l’aider.

‘‘Et tu crois que ça me rassure’’ Me dit-il en se tournant vers moi ‘‘Ça me fait plutôt mal pour toi, parce que toi tu ne peux rien mettre dessus pour calmer’’ il fit une pause ‘‘enfin, il me semble’’ continua-t-il avec un petit sourire malicieux comme il aimait le faire.

Puis, il se rapprocha vers moi. Très près de moi. Trop près de moi.

‘‘Montre ta langue’’ Me dit-il.

‘‘Non mais je ne vais pas te montrer ma langue’’

Dans le genre sexy tirer sa langue, ce n’est pas ce que l’on fait de mieux.

‘‘Montre ou je vais la chercher’’ Ajouta-il avec le même sourire malicieux que juste avant.

Ce sous-entendu fit battre la chamade à mon cœur.

Soudain il se pencha vers moi et m’embrassa.

Insérant sa langue dans ma bouche.

Ho god, ce que c’était agréable.

Ecrasé sur le mur par son corps puissant, je ne pouvais que profiter de ce baiser.

Sa main s’accrocha à ma hanche, ses doigts électrisant ma peau même à travers mon tee-shirt.

Il se recula en se léchant outrageusement ses lèvres.

Puis il ajouta : ‘‘Et bien elle a l’air d’aller très bien cette langue’’

Je me liquéfiai sur place, comme lors de la première fois que je l’avais rencontré.

Puis je le vis changer d’expression.

‘‘Excuse-moi’’ Dit-il soudain ‘‘Je t’avais dis que je voulais te faire la cour, et à la première occasion où tu es un peu trop sexy je me jette sur toi sans plus de manières’’

‘‘De quoi ?’’

‘‘Je vois bien dans tes yeux que je t’ai déçu, tu vas penser que je t’ai amené ici juste pour te sauter et puis basta’’ Dit-il soudain paniqué ‘‘Mais je t’assure que c’est faux, je voulais vraiment prendre ce café, mais tu étais la, à croquer, à me dire que tu avais mal à la langue, comment voulais-tu que je résiste ?’’

J’éclatais de rire. Toute son assurance s’était envolée, et ça faisait du bien de savoir que lui aussi pouvais paraître gêné.

‘‘Pourquoi tu rigoles ?’’ Me demanda-t-il sans comprendre.

‘‘Tu me fais juste rire. Et puis entre nous ce n’est pas tous les jours que l’on se fait embrasser par un homme aussi beau que toi, j’ai de la chance, alors arrête de te prendre la tête et ré-embrasse moi’’

‘‘Non non non’’ Protesta-il ‘‘Je veux te montrer que je suis de bonne fois, alors pour me faire pardonner, tu restes dormir ici, et je vais te prouver que je ne vais absolument rien tenter à ton encontre’’

Des idées comme celles là, c’était du même acabit que le coup de la carte au restaurant, et je sentais que j’allais y avoir souvent droit.

Bien que j’ai insisté pour rentrer chez moi (sentant déjà la crise que ma sœur allait faire en ne me voyant pas rentrer, et ses questions toutes plus chiantes les unes que les autres arriver le lendemain) Nahel avait réussi à me faire rester dormir chez lui pour se faire ‘‘pardonner’’ de son ‘‘impolitesse’’.

Nous avions à ce sujet trouvé un compromis, je dormais dans le salon sur son canapé et lui restant dans sa chambre.

Inutile de préciser qu’en bon gentleman, il avait essayé de me refourguer son lit, et de lui, dormir sur le canapé.

J’avais su néanmoins rester ferme, c’était le canapé pour moi, ou je rentrais chez moi.

Et miracle j’avais réussi pour la première fois à le faire céder.

Je m’endormis donc vers une heure du matin, épuisé par ma soirée haut en couleur avec ce bel homme aux cheveux et aux yeux couleur océan.

Non sans avoir bien sûr envoyer un message à ma sœur.

Ne dors pas à la maison
Ne t’inquiète pas
Bisous je t’aime.

Puis j’avais éteins mon portable afin de ne pas déjà recevoir ses premières questions par sms.

Le lendemain ne s’était en réalité pas passé comme Nahel l’aurai voulu. Puisque dans la nuit, en petit sournois que j’étais, je m’étais subtilement incrusté dans son lit.

J’avoue que ce n’était absolument pas une bonne chose pour ses ‘‘résolutions’’ d’hier soir, mais je m’en foutais.

Ce mec me plaisait, et pas qu’un peu, alors pourquoi devrais-je me priver ?

C’est ainsi que dans la matinée, il s’était réveillé tout enlacé contre moi, et que je l’avais entendu chuchoter ‘‘Putain ne me dites pas que j’ai fais ce que je pense que j’ai fais, merde, j’avais dis qu’il ne fallait pas que je lui saute dessus, je suis un boulet’’

Ouvrant les yeux, encore un peu endormi, je lui répondis : ‘‘Non tu ne l’as pas fais, j’avais juste envie de dormir avec toi, alors je suis venu, j’espère que ça ne te dérange pas ?’’ Puis j’essayais de prendre ma tête d’ange la plus mignonne.

‘‘Putain Alban, tu savais que si tu venais dans mon lit j’allais te violer, ne fais pas l’innocent. Tu fous en l’air toutes mes bonnes attentions’’ Me dit-il sur un ton rabrouant alors qu’il commençait déjà à me caresser le torse et les hanche, comme ne pouvant s’en empêcher.

‘‘Tant pis’’ répondis-je ‘‘Je prends le risque’’

Ce à quoi il répondit par des baisers, rendus, réclamés et réitérés, ainsi que des cabrioles d’un délice ô combien attendu par mon corps en surchauffe depuis hier.

C’est ainsi que notre relation commença. Sur une journée au matin exquis, ponctué d’un savoureux café, et plein de bonnes attentions, quoi qu’en dise mon amant.

905431

 

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Voilà pour ma première histoire publié ici.

Elle part d’un sujet imposé par la fameuse Merlin, qui elle aussi écrit (des histoires supra méga géniales).

J’espère que ça vous plaira.

Questions, commentaires ou autres? n’hésitez pas!