Ces Paris (Partie 2/2)

03319504-photo-pari-en-ligne (1)

La fin de la journée arriva enfin, et cette fois-ci, lorsque j’accompagnais mon ami au train, je montais avec lui.

Dans le train, Dim n’arrêtait pas de  faire l’imbécile.

Il emmerdait une petite vielle en lui parlant à voie basse pour qu’elle n’entende rien et n’arrête pas de lui demander de répéter.

Je le trouvais ignoble de lui faire subir ça, mais ça me faisait tout de même rire.

‘‘Le trajet est long’’ Se justifia-t-il ‘‘J’aimerais bien t’y vois à faire ça deux fois par semaine. J’ai su m’adapter et trouver des trucs marrant à faire’’

C’est vrai que je le plaignais un peu de devoir faire ça chaque semaine…

Nous arrivâmes chez lui vers 21h.

Sa mère n’étant pas là, participant à une réunion de parents d’élève avec sont petit frère.

C’était le tour de Dim d’être excité comme une puce.
A peine avais-je fermé la porte qu’il décida de me faire visiter sa maison de fond en comble. Elle était immense.

Il finit bien entendu la visite par sa chambre. Grande aussi, comme toute les autres pièces.

En bordel, comme il me l’avait prédit. Vraiment en bordel.

Il y avait des livres, des vêtements, des feuilles, et pleins d’autre choses pas toujours tout à faire définissable éparpillées un peu partout. Les murs étaient peints en noir avec des gouttelettes rouges, et des posters ornaient fièrement la totalité du plafond.

‘‘T’aimes ?’‘Voulut-il savoir en me demandant ça à la manière d’un enfant qui me ferrait découvrir sa cachette secrète.

‘’C’est… Impressionnant’’ Dis-je un peu sur le cul ‘‘Et le trip des murs fait un peu flipper’’ Ajoutais-je

‘‘Ha bah c’est sur, je ne suis pas un enfant de cœur’’ Me dit-il avec un sourire carnassier.

Comme dans ma chambre, nous décidâmes de nous installer sur le lit, parlant jusqu’à ce que nos ventres crient famines.

Et c’est en train de manger une boite de raviolis froide, à même la conserve que sa mère nous trouva tout les deux en rentrant.

Epique comme première rencontre.

Une fois 23h30, et après avoir un peu parler avec la mère de Dim et son petit frère, nous nous réfugiâmes dans sa chambre pour regarder un film. Enfin plutôt plusieurs. Quoique, mes souvenirs à ce propos étaient un peu flou, puisque nous nous sommes réveillés le lendemain, Dim et moi, vers 14h, tout habillés, écroulé l’un sur l’autre, l’écran de son ordinateur sur un film duquel je ne me rappelais que de vagues souvenirs. Et pour faire comme moi, Dimitri avais les mêmes impressions.

C’est ça d’essayer de veiller quand on est crevé.

La mère de Dim ne nous avait pas réveillé et je me disais qu’il avait drôlement de la chance, parce que la mienne aurait déjà péter un plomb.

Le temps de nous secouer, de prendre notre douche, et de manger ; il était déjà 19h, et donc l’heure de la fameuse fête.

J’avais essayé de mettre des habits soigneusement choisis, un gros baggy, un large tee-shirt, une veste de survêtement, mes chaussures préférée… bref je voulais avoir la classe devant ses amis. Mais en arrivant dans le champ où la fête se passait, je compris que je n’étais absolument pas dans le délire de la bande à Dim.

Si j’avais trouvé le style de Dim un peu spécial lors de notre rencontre, ce n’était rien comparé à ce que je voyais ici.

Ils étaient gothique, punk, skinhead, et il y avait même une gothique lolita.

Une fille avait un maquillage en toile d’araignée qui lui prenait la moitié du visage. Des collants résilles troués, des Doc Martens à moitié lacées, des vestes noires à l’intérieur écossai, des chaines dépassants de partout, certain avaient même, parmi les mecs, du rouge à lèvre noir.… Une vraie petite tribu.

Je me sentais tout à coup mal à l’aise.

Je priais pour que Dim reste un peu avec moi et ne me lâche pas dans la ‘‘nature’’.

‘‘Dim putain, enfin !’’ S’exclama l’un d’eux.

‘‘Ça fais trop longtemps qu’on c’est pas vu’’ Déclara une fille en se jetant à son coup.

‘‘Tu nous as manqué’’ Termina un mec avec une grande crête verte en l’étreignant avec un manque flagrant.

Toute la petite clique se retrouvait.

Il leur sourit à tous, montrant qu’il était réellement content de les revoir, il leur avait probablement beaucoup manqué.

‘‘Les amis’’ Commença-t-il ‘‘Je vous présente le mec pour qui je vous ai délaissé’’

Ils me regardèrent tous, et semblèrent seulement prendre conscience de ma présence.

Leurs regards me rendaient gêné.

‘‘Sans lui, j’aurai pété un plomb’’ Continua-t-il en mettant un bras autour de ma taille ‘‘Alors on l’intègre à la bande comme un roi’’ Conclu-t-il.

Ils se présentèrent donc tous un par un, avec un accueil chaleureux- plus que je n’aurai pu l’imaginer- et mon angoisse se dissipa lentement.

Ils étaient en fait tous très sympa, une fois le bug du style particulier passé.

Ils commencèrent à raconter les anecdotes des choses qui s’étaient passé ses deux dernières semaines. Et je remarquais qu’en bande ou seul, ils étaient les champions pour faire des conneries. J’étais sûr que Dim était du même style, mais qu’au lycée il se retenait un peu pour ne pas trop me ‘‘brusquer’’.

Le couple des amis dont Dimitri m’avait déjà parlé, Léo et Angela étaient partit depuis plus de trois quart d’heure pour aller chercher du bois et n’étaient toujours pas revenu, et le feu qu’ils avaient fait avant que nous arrivions commençait à réduire.

Dim se rapprocha un peu de moi bien qu’il ne m’ait pas quitté d’une semelle depuis que nous avions débarqué, et il me chuchota ‘‘Ils ne reviendront pas avant encore une vingtaine de minutes, ils se sont surement tiré pour s’envoyer en l’air, ils ne peuvent pas s’en empêcher, tu verras quand ils reviendront, ils vont passer leur temps à se rouler des pelles, c’est les hormones des ados’’ plaisanta-t-il.

‘‘Ha, c’est pour ça tu ne voulais pas sortir avec eux la dernière fois’’ Me rappelais-je.

‘‘Exact’’ Puis il enchaina ‘‘Tu aimes la soirée ?’’

‘‘Ouais franchement, pour une première soirée c’est vraiment super, je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais je ne suis pas déçut’’

‘‘Je suis content que sa te plaise alors’’ Me confia-t-il.

‘‘Maintenant, c’est ton tour de répondre à ma question’’

Il me regarda interrogativement comme s’il ne savait pas de quoi je parlais.

‘‘Tu dois me dire pourquoi t’es arrivé en retard il y a une semaine’’ Et oui, je n’avais pas oublié cette petite histoire.

Dim baissa la tête et souffla ‘‘Ha, je pensais que tu aurais oublié’’ Il fit un silence gêné ‘‘C’est pas un truc super important tu sais’’

‘‘Allez, dis moi’’

‘‘La chose en elle-même n’est pas super importante, c’est ce qui en résulte après qui est assez sérieuse en fait, et je ne suis pas sur de la manière dont tu vas réagir si je te le dis’’

Je ne comprenais pas tout, j’avais l’impression qu’il s’apprêtait à me dire un truc assez grave, à la mine déconfite qu’il me servait.

‘‘Ouais, mais tu as promis’’

Mais il n’eut pas le temps de me répondre puisqu’un de ses amis (Chris si je me souvenais bien), arriva et s’assit sur ces genoux.

Il avait les cheveux teint en bleu clair, rasé sur un côté long sur un autre côté, un maquillage noir lui entourant les yeux,  le même piercing à la lèvre que Dim, des vêtements sérés, tout en résille et en chaine, un slim, et de grosses boots rouges sombre.

‘‘Dim’’ Commença-t-il en plongeant sa tête dans le coup de mon ami ‘‘J’ai pas envie que tu repartes lundi’’

‘‘Chris, tu es bourré’’ Lui répondis Dim prudemment.

Ce qui était tout a fait plausible, car question alcool, ils avaient amené le stock.

Dim gigota, sans doute gêné.

‘‘Allez Chris, laisse moi respirer’’ Dit-il peut sur de lui.

‘‘Tu me manques Dim’’ Continua celui-ci ‘‘Je veux que tu reviennes avec moi’’

Je commençais doucement à comprendre le vrai sens des propos de Dim. Et par conséquent le pourquoi de son malaise.

Dimitri n’arrêtait pas de se tortiller pour se défaire de l’emprise de Chris, en lui répétant des arrêtes et des stop. Mais Chris se faisait de plus en plus entreprenant et en était à lui dévorer le coup de baisers bruyants.

‘‘Bon Chris, STOP !’‘Dit-il un peu plus brusquement en le repoussant violement ‘‘Je ne veux pas me remettre avec toi, nous deux c’est finit’’

Il mettait enfin des mots sur ce qu’il devait me dire, sans toute fois l’énoncer concrètement, et en étant pour le coup, un peu forcé.

Chris se leva péniblement en titubant une fois sur ses deux jambes, et lui dit ‘‘T’es dur mec’’

Puis il repartit de l’autre côté du feu, avec un mine abattue.

Dimitri me lança un regard en coin, rougissant.

Un Dim embarrassé, c’était vraiment amusant, et tellement différent de la manière dont je le voyais chaque jour.

‘‘Bon’’ Se lança-t-il dans un soupir courageux.

‘‘T’es gay c’est ça’’ Le pris-je de court.

Il tourna son visage vers moi le plus sérieusement du monde.

‘‘Honnêtement oui’’

‘‘Bah c’est pas la fin du monde hein’’ Le rassurais-je.

‘‘Non mais si tu ne voulais plus me parler, ou me voir à cause de ça, je comprendrais’’ Me dit-il penaud, voyant tout à fait qu’il était pire qu’anxieux.

‘‘Dim, je m’en fou que tu sois gay, ça ne change rien à notre amitié’’ Mettais-je les choses au point ‘‘Juste, je n’arrive pas à voir le rapport entre ça, et ton retard de l’autre fois’’

‘‘T’es sûr ?’’ Insistât-il ‘‘Je ne veux pas te forcer’’

‘‘Mais me forcer à quoi ? Tu m’emmerde !’‘Commençais-je en enlevant le ton ‘‘Maintenant tu me racontes ton histoire si tu ne veux pas m’avoir sur le dos’’

Il parut me prendre au sérieux car il me raconta son histoire avec une légère lueur d’excitation dans les yeux.

Il avait bien entendu rencontré un mec. Ils se tournaient autour depuis le début de l’année, prenant tout deux le même train le lundi matin. Et ce jour là, ils avaient franchit un cap en s’adressant la parole puis en s’embrassant plus que de raison. Ce qui avait donné lieu à son fameux retard. Deux jours plus tard il s’était retrouvé dans son lit le mercredi après midi. Il ne m’avait évidemment rien dis par peur.

Depuis ils ne s’étaient plus revus. Il m’expliqua aussi pour Chris. Celui-ci était sentimental alors que lui n’était absolument pas dans cette optique. Ils avaient cassé pour ça. Je compris vite que Dim était du genre à ne pas s’engager dans une relation, et que les relations basées sur les sentiments n’étaient pas vraiment son fort.

‘‘Tu peux pas savoir ce que ça me soulage de te raconter tout ça. J’en mourrais d’envie de te le dire, mais j’avais trop les chocottes. T’es quand même approximativement le seul mec que je connais au lycée, et j’avais pas trop envie de bousiller notre amitié’’

‘‘Bon maintenant que tu es rassuré c’est bon’’

‘‘Ouais maintenant on va passer aux choses sérieuses’’

‘‘C’est-à-dire ?’‘Lui demandais-je septique.

‘‘Aujourd’hui c’est ton baptême, alors tu es obligé de faire un truc que tu n’as encore jamais fait’’

Je le regardais de travers. Je savais qu’il allait me faire faire un truc bizarre à cette soirée.

‘‘Est-ce que boire jusqu’à ce que je n’arrive plus a marché est un truc assez nouveau pour que ce soit mon défis ?’’ Demandais-je en priant pour qu’il accepte, n’ayant vraiment pas envie de me bouger le cul pour autre chose.

‘‘Tu rêves mec’’ Me répondit-il ‘‘Tu vas pas y couper comme ça’’

Okay, supercherie découverte.

‘‘Dans ce cas, donne moi un défis digne de se nom, que je sois tranquille après’’

 

 

Qu’est-ce que j’avais été naïf se jour là, de penser qu’un seul petit défi aurait suffit à le calmer et à me laisser tranquille.

La vie avec les paris enclenchés

Après cette fameuse soirée qui fut le vrai commencement de tout, tout changea.

Nous avions passé un pacte.

LES PARIS.

‘‘A partir de maintenant, dès qu’on se lance un pari, il faut le relever’’

La règle était simple.

Et elle était approuvée par nous deux.

Un peu de piment dans ma vie, ça n’allait pas me faire de mal.

Mon premier vrai pari c’était passé pendant cette soirée autour du feu, ce fameux samedi soir.

Un petit truc anodin, qui n’était pas trop méchant en soit. Juste devoir embrasser Chris son ex.

Le lui avait retoqué un petit ‘‘Comme premier pari tu aurais pu me trouver mieux qu’un fantasme pervers’’

Mais je l’ai fait bien entendu, sans broncher, et j’en avais été fier.

Le premier pari d’une longue liste.

Le seul petit problème, avait été Chris. Car une fois le pari relevé, il n’avait pas arrêté de me suivre et de me faire des avances, croyant que j’étais gay, et qu’il me plaisait.

A cette époque, je ne savais pas si j’étais gay ou hétéro, mais je savais avec certitude, qu’un clown aux cheveux bleu et à l’allure punk ne me plaisait pas. Surtout si c’était l’ex de Dim.

Dimitri lui, en bon pote c’était amusé de la situation, en ne m’aidant pas une seule seconde bien entendu.

Il avait tout de suite moins rit en entendant le pari qu’il avait été obligé de relever le soir même.

Simple come bonjour, juste tout comme moi, embrasser Cherry, son amie à l’allure de gotique lolita.

Il fallait bien que je trouve un pari du même acabit que le mien.

Embrasser quelqu’un que l’on ne connaît pas est dur, certes, mais quelqu’un que l’on connait depuis plusieurs années, l’était peut être un peu plus.

Cherry était tombée sur le cul et n’avais pas su répondre d’autre chose que ‘‘Mais Dim, je croyais que tu étais gay’’

Et ça m’avait vraiment fait rire.

Tout le début de l’année se passa ainsi. Et je devenais peu à peu comme Dimitri.

Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai fait l’école buissonnière avec lui pour faire des imbécilités, le nombre de fois où j’ai été punis à cause de ça, et le nombre de fois où je suis sortit de ma chambre en douce pour rejoindre mon ami dans la nuit.

Dim avait trouvé la technique pour faire le mur à l’internat et se tirer quand il en avait envie.

Ce qui était un plus pour nous.

Lorsque sortir s’avérait impossible pour moi, à cause de ma mère qui me surveillait de trop près, il sortait voir des gens en ville, s’incrustait dans les fêtes qu’il trouvait ici et là, se trouvais un mec avec qui il restait un peu, bref il vivait sa petite vie bien tranquille.

Peu à peu, nous nous entourâmes d’un groupe de jeune un peu plus vieux que nous, déjà en études supérieurs.

Mais nous restions toujours complices et proches.

Les paris allaient bon train aussi.

Tantôt je devais me jeter à la mer tout habillé depuis une digue, tantôt il devait allez dans le bureau de la directrice pour m’en ramener un petit souvenir quelconque.

Le mercredi après midi était devenu le jour de colle pour nous deux. Presque systématiquement.

Mais nous nous en fichions puisque nous étions tout les deux.

Je ne retournais pas souvent chez lui le week-end étant trop souvent punis.

Mais je gardais contact avec les amis de Dimitri tout de même.

Le défi le plus drôle était celui du vendredi matin. Celui de chimie.

Nous devions soit l’un soit l’autre toujours faire foirer les expériences sans que ça paraisse suspect.

Dim avait été un champion et avait réussis une fois à mettre le feu à presque tous les objets de la table.

Nous n’avions plus de trousse, et notre cahier de chimie était imbibé de neige carbonique, mais nous nous étions tellement marré que ça en avait valut le coup.

Un jour, j’avais réussi à trouer le pantalon du prof avec de l’acide en le reversant ‘‘sans faire expert’’ juste au moment où il arrivait près de nous. Je crois que ça avait été mon meilleur coup.

Le lundi matin aussi était intéressant, nous avions pour but dans nos deux heures matinales de français de placer des mots à l’oral absolument improbables. Nous avions chacun donné un liste l’un à l’autre. Il se retrouvait avec des mots comme alambic, ornithorynque, lugeur, curling, alors que moi j’avais droit à gâteaux apéritif, Doc Martens, Mozambique, Quetzalcóatl et tout un tas d’autres conneries.

Et à l’instar de nous amuser nous, nous entrainions toute la classe dans nos fou rire.

La prof refusait même en fin d’année de nous interroger de peur que nous dérivions dans un sujet complètement contraire à son cours.

Nous avions été interdit d’entré dans le CDI à l’année puisque chacune de nos visites se ponctuaient d’un carnage sans nom.

Une fois, nous avions déplacé tous les livres dans les mauvais rayons.

Une autre encore, nous avions reversé de la peinture sur la moquette.

Une autre emprunté les banquettes pour nous faire bronzer au soleil dehors.

Nous avions en fait presque réussit à rendre la documentaliste folle, si bien qu’elle avait réussis à nous faire exclure du CDI.

Mais ce n’était que partie remise, il nous restait tout le reste de l’établissement pour mener à bien nos plans diaboliques.

Ainsi, toute l’année passa. Moi et Dim ne nous décollant jamais l’un de l’autre. Comme presque deux jumeaux.

Par chance, nous avions réussit à passer en première tous les deux.

Je ne sais pas vraiment comment nous nous étions débrouillés avec tous nos cours séchés et nos conneries, mais l’important était que nous l’avions fait.

Les vacances arrivèrent, et j’eu le droit de passer deux semaines chez Dim, et lui deux semaines chez moi.

Ma mère n’aimait pas l’influence qu’il avait sur moi, mais forcé de reconnaitre que c’était mon seul ami, elle avait fini par capituler.

Durant ces deux semaines de vacance chez lui, c’était une vraie débauche. Nous avions vu ses amis presque chaque jour, et nous organisions des fêtes où tout partait en live.

Je me suis même retrouvé à coucher avec Chris un soir.

Lui qui ne m’intéressait pas avait finalement eu, juste pour une fois, raison de moi. L’alcool et les joints que j’avais fumé ce soir avaient sans doute beaucoup aidé.

Il fut ma première expérience homosexuelle.

Et par la suite, je me découvrais un penchant pour les deux genres.

Tantôt fille, tantôt garçon.

J’avais en réalité pris le rythme de Dim, et ne m’attachais jamais aux gens avec qui je sortais.

Ma seule attache réel restait Dimitri.

Concernant le sexe, Dim m’avait pris de court un jour en me lançant se pari stupide : ‘‘Je te pari que tu ne peux pas coucher avec elle.’’ Avait-il dis en montrant une superbe fille aux cheveux roux.

‘‘Dim’’ L’avais-je rabroué ‘‘Ça ne se fait pas de faire des paris sur un truc aussi important, je ne prends pas les filles pour des connes.’’

Il avait haussé les épaules.

‘‘Et avec combien de fille as-tu fait l’amour dis moi ?’’ M’avait-il demandé naturellement.

Je m’étais empourpré à un point critique avant de lui répondre tout penaud ‘‘Une seule.’’

Je n’avais effectivement eu qu’une seule relation. D’un peu moins de trois semaines. Lors de mes vacances avec mes parents au mois d’août, juste après ma sortie du collège.

Elle avait deux ans de plus que moi.

Et nous étions restés ensemble uniquement le temps de ces dites vacances.

Mais nous avions eu le temps d’expérimenter la sexualité ensemble, bien que pour elle, ce ne fût pas sa première fois.

‘‘Et ben tu fonces alors’’ M’avait dit Dimitri en me poussant contre la dite demoiselle.

Le contact engagé avec cette belle rousse, j’avais effectivement fini par m’envoyer en l’air avec elle à la fin de la soirée.

Par la suite, ce genre de paris pas très appréciables pour les personnes qui les subissaient, était devenu un genre de rituel auquel j’avais pris goût.

Je trouvais des mecs pour Dim, et il me trouvait des filles.

Le plus drôle était lorsque nous sortions en synchronisation de deux chambres voisines  à moitié rhabillé.

Puis, une fois les grandes vacances passées, et notre entrée en première passé, Dim me trouvait aussi des mecs pour ce genre de paris, trop heureux que je partage aussi ses gouts pour les hommes.

Tout le début de l’année se passa exactement comme l’année d’avant, à la différence que nous nous investissions un peu plus dans notre travail en cours.

Le passage de justesse en première nous avait fait prendre conscience de certaines choses. Et de cette manière, nous pouvions nous retrouver un peu plus souvent tout les deux, mais cette fois-ci, pour bosser nos cours.

Bref tout allait bien. Nous étions proche, nous étions lui et moi, nous étions juste amis … Jusqu’à ce fameux jour, où là, assis tous les deux contre un arbre, Dimitri avait décidé de m’embrasser.

Retour au présent après ce baiser

Je n’aurais peut être pas du l’embrasser, je l’avoue, mais j’avais trouvé que le moment était idéal.

A en voir ses yeux rond comme des soucoupes, je m’étais probablement trompé.

Mais qu’est-ce que je pouvais lui dire maintenant ? Désolé mec, je n’ai pas fait expert ? Ne soyons pas stupide, Noé est un peu naïf, mais il ne faut pas pousser le bouchon trop loin, il ne croira jamais à un telle excuse.

‘‘Dim’’ Commença-t-il sortant de sa léthargie.

‘‘Non laisse.’’ Répondis-je en lui coupant les mots ‘‘C’était pas une bonne idée, je suis désolé.’’

Il allait répondre un truc, mais par chance, la sonnerie indiquant la reprise des cours se déclencha. Bon prétexte pour couper cours à la conversation.

Je me levais tout en lui disant avec un sourire derrière lequel j’espérais me cacher : ‘‘Viens, sinon on va être en retard’’

Je ne sais pas exactement qui est-ce que j’essayais de convaincre avec mon ‘‘on va être en retard’’ Noé était le premier à savoir que j’étais le mec le plus en retard du monde, surtout quand il s’agissait d’arriver en cours.

Mais il ne broncha pas, et prit la main que je lui tendais pour se relever et nous partîmes en cours.

Sur notre passage je voyais plein de tête se tourner vers nous.

J’avais quand même été vachement salop avec ce pari là.

Mais comme j’étais son seul ami et inversement ici, l’avis des autres n’était pas important.

Et puis dans tous les cas, je savais qu’il allait me le faire payer cher par un autre pari tout aussi abject.

En cours, je m’efforçais à paraître normal, sans pour autant avoir le courage de le regarder en face.

Je savais qu’il allait me demander des explications tôt ou tard. Et mieux valait tard que tôt.

Le reste de la journée se passa sur le même ton, un peu gêné et indifférent pour ma part, et intriguant du côté de Noé.

Je savais qu’il avait besoin que je lui parle, et que si je ne le faisais pas de moi-même il allait m’y forcer. Je commençais à vraiment trop bien connaitre son caractère.

Le soir venu, il me lassa à l’internat non sans m’avoir dis ‘‘T’as intérêt de ramener tes fesses ce soir chez moi. Je laisserais la fenêtre ouverte.’’

Ça nous arrivait souvent de se rejoindre l’un et l’autre dans la nuit, et parfois, je passais mes nuit chez lui, retournant au lycée au petit matin pour ne pas me faire chopper par les surveillants.

La sécurité de l’internat était tellement précaire que même un enfant de dix ans pourrait s’en échapper.

Je lui soufflais un petit ‘‘Oui’’ Conscient que ça n’allait pas forcément être une partie de plaisir pour moi.

Une fois dans ma chambre, je montais sur mon lit.

J’avais la même chambre que l’année dernière, mais par chance, les mecs qui la partageaient avec moi n’étaient pas les mêmes. Eux au moins n’avaient pas peur de moi.

Je leur parlais un peu, mais comme je passais pas mal de temps dehors, ce n’était que de temps en temps.

Et, lorsque je sortais en douce le soir, ils avaient l’amabilité de me couvrir un minimum.

Je mangeais avec eux à la cantine ce soir là (ce qui ne m’arrivait pas souvent), et ne dis quasiment aucun mot, trop occuper à ruminer les événements de la journée dans ma tête.

Ça faisait un petit bout de temps que j’avais eu envie d’embrasser Noé. Bien avant qu’il ne m’annonce être gay en fait. J’étais tombé sous son charme. Il n’y avait pas de doutes.

Le fait qu’il ait été inaccessible pendant un bon moment puisque je pensais qu’il n’aimait pas les hommes l’avais rendu encore plus attirant.

Je ne sais pas pourquoi je n’ai rien tenté dès l’instant ou j’ai su qu’il était bisexuel. Ça aurait parut plus normal. On se serait juste envoyé en l’air, et après ça aurai été mieux, la tension que j’éprouvais à chaque fois que j’étais près de lui aurai disparue, et tout serait redevenue comme avant non ?

Qui est-ce que j’essayais encore de convaincre avec mes suppositions débiles ?

Bien sur que ça n’aurait pas été comme avant.

Il est évident que je suis complètement amoureux de cet imbécile !

Je passe tout mon temps avec lui, quand on est pas ensemble on passe notre temps à parler par message ou autres moyens de communication, et je pense tout le temps à lui. Evidemment que ça avait du arriver à un moment ou a un autre.

J’ai tout de même mis un moment à l’assumer ; d’être tombé amoureux de lui.

Premièrement il n’est absolument pas mon style habituel de mec. Ensuite, c’est mon seul vrai ami dans ce foutu lycée. Après, moi Dimitri, je ne tombe PAS amoureux. J’ai dix huit ans, j’ai la vie devant moi, et je veux m’amuser, pas tomber amoureux et m’engager dans une putain de relation sérieuse. Et dernier point, Noé ne me voit surement pas comme un petit ami potentiel.

Je sens qu’on me pousse le bras. Je lève les yeux et vois les mecs avec qui j’étais assis se lever.

Ils ont finit de manger, moi je n’ai pas touché à mon assiette, trop occupé dans mes pensés.

De toute manière je n’avais pas faim. Trop angoissé pour ça.

Je me lève avec eux et nous nous retirons dans notre chambre.

Noé ne m’a pas envoyé de message ce soir. Aucun message.

Et ça, ça avait le dont de me faire flipper à mort.

En temps normal il m’aurait raconté ce qui c’était passé le soir chez lui.

Il avait de toute manière des choses à me raconter. Me faire croire que l’ambiance chez lui avait été calme et que rien ne c’était passé en rentrant aurait été faut, puisque sa sœur avait surement du le coincé quelque part et lui dire deux trois mots en face, seul à seul.

Et en temps normal ça m’aurait fait mourir de rire. De le savoir dans une situation aussi maladroite.

La ça me faisait stresser, parce que j’étais moi-même à un point de stresse inimaginable.

Vers vingt trois heures trente, je sortais en douce de l’internat.

Je n’avais pas pu avant à cause des rondes incessantes dans les couloirs, faite par ses fichu pions.

Noé habitait par chance à moins de vingt minutes du lycée.

Sur le chemin, dans le froid de fin janvier, je continuais à me torturer l’esprit.

Je n’avais aucune idée de la manière dont il allait m’accueillir.

J’avais probablement fait la plus grosse connerie de ma vie en me jetant à l’eau et en l’embrassant.

Une fois devant sa maison, il fallut escalader le petit garage qui se trouvait en dessous de sa fenêtre. Mais depuis le temps j’avais l’habitude, et la technique, et je le fis en deux temps trois mouvements.

Je frappais sommairement à sa fenêtre, plus pour la forme que pour le geste en lui-même et entrais.

Il était allongé sur le lit à m’attendre, comme souvent lorsque je lui rendais ses visites nocturnes.

Je savais que je ne devais faire aucun bruit, si sa mère nous avait trouvé tous les deux dans sa chambre un soir de semaine, elle aurait fait un arrêt cardiaque, et Noé aurait probablement été puni pendant toute une année.

A mon arrivé il se releva et s’assis en tailleur.

Je me mis à côté de lui restant muet.

A ce stade ça ne servait plus à rien de faire comme si de rien n’était.

‘‘Bon tu va parler’’ Me dit-il au bout de même pas cinq minutes de silence gênant.

C’est vrai que d’habitude je suis une vraie pipelette, impossible de me faire arrêter de jacasser. J’ai toujours un truc à raconter, même si ce n’est pas intéressant.

‘‘Ça a été l’ambiance avec ta sœur en rentrant ?’’ Optais-je en solution de repli.

‘‘Elle m’a ignoré, et ne m’a pas jeté un seul regard’’

Il me regardait fixement. Je n’avais tellement pas envie de lui expliquer mon geste de cet après midi.

Nous entendîmes tout à coup des bruits de pas dans le couloir, se dirigeant vers sa chambre, qui n’avaient pas lieu d’être puisqu’elle se trouvait être isolé au bout du couloir.

Nous nous dévisageâmes gravement avant que je ne me faufil de vitesse sous son lit.

Sa porte s’ouvrit à peine cinq secondes plus tard après un léger coup sur celle-ci.

Des jambes fines entrèrent dans la chambre.

J’entendis Noé murmuré un ‘‘Evy’’ Sans doute un peu abasourdit.

Elle s’assit sur le lit.

Puis pris la parole.

‘‘Je t’ai entendu parler, alors j’ai pensé que tu ne dormais pas’’

Le silence ce fit. Ils devaient être tout autant gênés l’un que l’autre.

‘‘Je suis désolé de t’avoir ignoré en rentrant ce soir. Mais je ne savais pas trop quoi faire d’autre’’ Continua-t-elle ‘‘Surtout devant maman’’

Evy s’excusait de quelque chose ! Miracle.

Noé ne disait toujours aucun mots, et j’aurais payé cher pour ne serait-ce qu’entrapercevoir sa tête à ce moment.

Le silence gêné reprit.

‘‘Je sais que je te pourris la vie et qu’on se déteste’’ Lança subitement Evy. ‘‘Enfin je pensais que tu me détestais’’ murmura-t-elle.

Je me demandais vraiment comment mon Noé allait faire pour se dépatouiller avec cette situation.

‘‘Bref, ton baiser m’a fait comprendre une chose’’ Reprit-elle plus fort et plus sur d’elle ‘‘Tu es mon frère, et quoi qu’il arrive je t’aime, même si je passe mon temps à te pourrir la vie comme je viens de le dire’’

Je me retenais de ne pas rire. La scène devait être tellement hilarante, Noé sans doute bouche bé, et sa sœur on ne peu plus sérieuse.

‘‘Je suis désolé de ne pas avoir les mêmes sentiments que tu as pour moi. Mais si ça peut te réconforté sache que je tiens quand même à toi, et que je vais me calmer’’ Elle continua dans une sorte de monologue qui me donna encore plus de mal à me retenir d’exploser de rire ‘‘Je n’avais pas compris ces appels silencieux, toutes les fois ou tu me provoquais, toutes les fois ou tu me mettais en colère, je n’avais pas compris que c’était juste pour me montrer que tu m’aimais, et j’ne suis désolé, j’aurai du le voir. Je suis désolé Noé’’

J’entendis des bruissements et je vis le lit s’affaisser un peu plus au dessus de moi.

Un bruit de baiser, puis elle se leva et quitta la chambre.

J’entendis à peine la porte de la chambre de sa sœur se refermée, que je laissais libre cours à mon rire.

Je sortis de sous le lit et trouvais un Noé comme tétanisé.

Puis, il rugit en criant presque ‘‘Putain elle m’a embrassé’’

Je lui bâillonnais la bouche avant qu’il ne finisse par réveiller sa mère à parler trop fort.

Il me regarda désespérément ‘‘Deux fois dans la même journée… C’est pas possible, je suis maudit’’ Se lamentât-il ‘‘Et arête de rire ! Merde, tout ça c’est de ta faute !’’

Malheureusement je ne pouvais pas me stopper.

‘‘Merde, j’aurai aimé voir ta tête quand elle c’est excusé ! Et pire, quand elle a sortie cette connerie comme quoi elle n’avait pas vu tes appels silencieux’’ Je m’étranglais presque de rire tant la scène était comique.

Noé tomba à la renverse allongé sur son lit, et se prit la tête dans les mains.

‘‘Allait fait pas une tête d’enterrement, au moins t’auras plus ta sœur constamment sur le dos’’

‘‘Comment tu veux que je me réjouisse’’ Maugréa-t-il entre ses mains ‘‘Ma sœur pense que je l’apprécie, non pire que ça, que je l’aime ! Harg rien que de le prononcer j’en ai des hauts le cœur’’

‘‘Non mais allez avoue que c’est marrant’’

‘‘Non ce n’est pas marrant ! Contrat-il.

Je m’allongeais à ces côtés, toujours secoué de rire.

‘‘T’es obligé de dormir avec moi ce soir’’ M’annonça-t-il.

J’acquiesçais, bien entendu que j’allais dormir avec lui.

Nous nous déshabillâmes et nous nous glissâmes dans sont lit. Nous endormant l’un contre l’autre.

Toute cette histoire de baiser entre lui et moi oubliée.

Le lendemain je m’éclipsais sous les coups de six heures et demie, le laissant tranquillement dormir.

J’allais de toute façon le revoir dans peu de temps à notre premier cours.

Lorsque je le retrouvais assis devant la porte de la salle d’histoire, Il s’empressa de me raconter son matin affreux où il avait évité sa sœur, de peur de prendre ses moyen en la voyant, et de faire je ne sais quelle connerie.

Il m’avait presque supplié de l’emmener chez moi ce soir en rentrant chez ma mère, pour qu’il n’ait pas à la recroiser.

J’avais bien sur accepté, et envoyer de suite un message à mes amis pour qu’ils organisent un petit quelque chose histoire de lui changer les idées.

Et après qu’il ait téléphoné à sa mère pendant plus de vingt minutes lors de la pause du midi, elle avait cédé, (comme presque toujours maintenant) et accepté qu’il vienne chez moi.

Il n’avait même pas voulu repasser chez lui pour prendre des affaires de rechange, ayant réellement la frousse de sa sœur, me disant qu’il emprunterait les miennes, quitte à passer pour un corbeau.

Le vendredi soir se passa comme tous les autres où il était venu à la maison ; devant un film, et en chahutant comme des gamins de dix ans, pour finir par s’endormir d’épuisement affalé l’un contre l’autre.

Le lendemain, Noé eu le droit de fouiller dans mon armoire en long en large et en travers, à la recherche de vêtements potables.

Il n’y trouva rien qui lui convenait vraiment, alors il se contenta de prendre le pantalon le plus large qu’il ait trouvé, même si celui-ci était affublé de chaines, et un pull noir basique qu’il cacherait avec sa veste.

Le tout avec ses chaussures de skateur. Je lui avais bien proposé une paire de Doc, mais il n’en avait pas démordu, et avait voulu à tout pris garder ses propres chaussures.

Ça faisait un style pour le moins étonnant, mais je ne fis aucun commentaire.

Tandis qui n’arrêtait pas de répéter des ‘‘J’ai l’air d’un imbécile’’

Moi je m’étais juste contenté de le mater en douce tout le long de la soirée. S’il me plaisait déjà avant, maintenant c’était pire. Mon pantalon bien que large lui moulait les fesses à la perfection, et ses chaines lui donnaient un air un peu rebelle. A croquer !

Et la soirée se passa comme toutes les autres, les idées de Noé changées par nos amis, riants et parlants avec lui.

Tout était comme toujours.

Le lundi matin, nous avions séché les cours pour nous rendre dans sa maison, afin qu’il puisse se changer. Impossible pour lui de se rendre au lycée avec un pantalon à moi. Je me vexais un peu que mes vêtements ne lui conviennent pas assez, mais uniquement pour le taquiner.

Nous nous pointâmes vers treize heures au lycée, avec un mot d’excuse bidon que le surveillant accepta tout de même.

Deux jours s’écoulèrent.

Mais quelque chose avait changé. Quelque chose dans le comportement de Noé.

Dans ses regards appuyés, dans ses gestes, dans ses paroles.

Il c’était mit à flirter.

Je ne sais si c’était pour me tester ou parce qu’il en avait envie, mais toujours est-il qu’il n’avait en réalité pas oublié le baiser que je lui avais donné.

Depuis deux jours il ne s’arrêtait pas.

Et moi, je ne savais pas comment y répondre.

Rester de marbre ? Ou lui montrer que je n’étais pas indifférent ? Je n’arrêtais pas de me prendre la tête.

Le mercredi soir, nous avions une fête étudiante dans la maison d’un ami pas trop loin de chez Noé.

Après avoir fait le mur, et lui, s’être extirpé de chez lui par la fenêtre, nous nous rejoignîmes au point de rendez vous.

La maison dans laquelle se passait la fête était immense.

On aurait dit un château.

Nous nous mîmes vite dans l’ambiance.

Mais Noé n’arrêtait pour autant pas de me tenter à se faire de plus en plus aguicheur.

Collé à moi toute la soirée, il se frottait contre mon corps, passait sa tête dans mon coup, m’embrassait la joue à la commissure des lèvres pour tout et rien.

Je devenais fou.

J’essayais tant bien que mal de rester stoïque, mais rien n’y faisait, ma main se passait atour de ses hanches, mes yeux s’attardaient trop longtemps sur ses lèvres, ou ma peau frissonnait à son contact…

Jamais ça n’avait été aussi ambigu entre nous deux !

Il était minuit et demi, quand Noé me dit à voix basse pour que moi seul entende ‘‘Bon c’est l’heure des paris’’

Le moment où je lui choisissais un mec ou une fille, et où lui me choisissait un mec.

Chacun son objectif.

Il s’approcha d’avantage, et me susurra doucement à l’oreille ‘‘J’ai une proie toute prête pour toi’’

Je me reculais et le regardais intensément attendant ses indications.

Il se recolla contre mon corps, et me murmura sensuellement ‘‘Je te paris que tu ne peux pas me faire l’amour toute la nuit’’ Et il ponctua par sa langue me léchant le lobe de l’oreille.

Onde de choque.

Mon corps fondit comme neige au soleil.

Je ne lui laissais pas le temps de dire quoi que ce soit d’autre, n’ajoutais aucune parole non plus, et lui pris la main pour l’emmener dans une des chambres.

Il fallait qu’une des chambres soit vide, sinon je n’aurais pas tenu.

Et si sa proposition n’était qu’un test en vue de voir si le baiser de la dernière fois signifiait quelque chose, je m’en foutais.

Il me cherchait depuis trois jours, et c’était déjà trop pour moi qui étais un mec à hormone sur pattes.

Par chance la première porte que j’ouvris était une chambre vide.

J’y rentrais, Noé toujours à ma suite, verrouillais la serrure et le plaquais contre la porte pour lui dévorer la bouche.

Trop de désir contenu depuis trop de temps.

Trop de nuit passé avec lui à bander dans le vide.

Trop de temps passé à me rapprocher de lui sans rien tenter.

Trop de tout renfermé trop longtemps.

Ses mains étaient partout sur moi, passant sous mes vêtements.

Ses lèvres me faisaient tourner la tête.

Son odeur m’enivrait.

Et nous n’étions là qu’a s’embrasser contre la porte.

Lorsque nous atterrîmes sur le lit, nos habits avaient valsé à travers la pièce, et nous étions nus comme au premier jour d’Adam.

Je pouvais enfin caresser ses côtes, ses hanches, son ventre.

Mes mains s’attardaient sur tout ce qui leur était possible de prendre, trop avide de son corps.

Lorsqu’il s’écrasa au dessus de moi frottant son sexe contre le mien je cru mourir.

Pourtant j’avais déjà fait ce genre de choses des centaines de fois.

Mais avec lui, tout avait une autre dimension. Tout était plus réel, plus sensible, plus waouh.

Je n’arrivais pas à retenir mes gémissements.

‘‘Dis moi que tu as des préservatifs’’ Dis-je à Noé alors que je lui mordillant doucement le coup pour tenter de garder encore un peu de mon sang froid.

‘‘Poche pantalon’’ Bredouilla t-il alors que, ne pouvant plus me retenir, j’avais pris nos deux verges en main et que je les branlais l’une contre l’autre.

Je continuais se ravissement encore quelque minutes tout en cherchant des yeux le pantalon de mon Noé.

Je ne le trouvais pas et m’énervais intérieurement en accélérant la cadence sur nos sexes, faisant se cambrer héroïquement mon partenaire.

‘‘Putain Dim ralentit, tu va me rendre dingue’’

‘‘Mais je ne vois nul part ton putain de baggy’’ Rugissais-je.

Il se décala de moi me forçant à lâché son pénis et ouvrit le tiroir d’une des tables de chevet.

Bingo. Préservatifs, lubrifiant et même menottes (que nous laissâmes bien sagement à leur place).

Une fois les outils en main, une question se posait, lui ou moi ?

‘‘Toi ou moi’’ Demanda-t-il au même instant.

J’en savais fichtrement rien, tout ce que je savais, c’est que j’avais envie de lui, et pas qu’un peu !

‘‘Jm’en fou’’ Répondis-je précipitamment le prenant pour le plaquer sur le lit et investir ses lèvres.

Il accrocha gentiment mon piercing sur les miennes avec ses dents, rendant le moment encore plus excitant.

Il inversa les rôles, me surplomba de toute sa force et me dis avec un sourire à tomber par terre ‘‘Ce sera moi alors, puisque Monsieur à l’air si tenté’’

Ça m’allait très bien comme plan.

Il ouvrit le lubrifiant pour en enduire ses doigts afin de sans doute me préparer, mais je le retenais.

‘‘T’emmerde pas avec ça, pas besoin, je me fais prendre bien assez souvent pour que t’y aille direct’’

Un sourire carnassier se dessina sur ses lèvres.

J’allais probablement en avoir pour mon argent.

Il mit le préservatif, un coup de lubrifiant, jetais peut être habitué, mais il ne fallait pas non plus pousser le bouchon trop loin, un minium de confort s’imposait.

Lorsqu’il s’insinua en moi je lâchais un soupir de pur bonheur. J’étais accroc à cette sensation, comme si mon corps voulait à chaque fois avalé mon amant.

Les coups de reins s’installèrent bientôt naturellement.

Noé poussait des râles de plaisir tandis que moi j’haletais et criait de temps en temps lorsque son sexe frappais avec fougue tout au fond de moi.

Déferlement de plaisir pur.

Je m’accrochais avec force à son corps se mouvant parfaitement bien dans le mien.

Son souffle se répercutant sur mon coup et mon oreille me faisant défaillir.

Il suçait les anneaux sur celle-ci, lapant mon oreille à chaque à-coup.

Un délice sans nom.

Nous finîmes par nous libéré, pas vraiment en même temps, mais peu importe, tout ce qui importait pour le moment c’était lui et moi.

Même j’avais mis du sperme partout sur nos deux corps entrelacés.

A bout de souffle, après nos folles cabrioles, je ne me décourageais pas et continuais de l’embrasser comme un assoiffé.

Après tout, il avait dis toute la nuit, et une petite fois n’aurait de toute façon pas suffit à calmer mes ardeurs.

Alors nous le refîmes plusieurs fois dans la nuit, dans plusieurs positions, lui en moi, moi en lui, sur moi, sur lui, sur mes lèvres sur ces lèvres, dans ma bouche, dans sa bouche, contre lui, contre moi, juste nous deux ensemble. Comme deux amoureux.

Plusieurs années plus tard

J’étais assis sur le canapé en train de regarder tranquillement la télé en attendant Dim qui rentrait toujours une demi-heure après moi de son travail.

Alors que j’entendais la porte d’entrée claquer, je ne bougeais pas, savant pertinemment qu’il viendrait me rejoindre pour s’affaler contre moi.

Et ça ne tarda pas, des lèvres vinrent s’échouer dans mon coup alors que mon amoureux se trouvait derrière le dossier du fauteuil.

Une main passa devant moi avec une boite qui s’ouvrit sur une magnifique bague.

Et quelques mots susurrés à mon oreille ‘‘Je te paris que tu ne peux pas m’épouser’’.

1393524_596816537044618_2037038097_n

 

__________________________________________________

Vous avez aimé?

Je sais, la fin est un peu guimauve, mais je n’ai pas pu m’en empêcher, j’avais cette fin en tête depuis la première ligne que j’ai écrite.

Ces deux personnages vont me manquer en tout cas (bien que je n’ai pas fait un si long chemin que ça en leur compagnie). Dommage que ce soit la fin, mais bon il faut quand même savoir s’arrêter et mettre un pont fin à ces histoires de temps en temps!

Ces Paris (Partie 1/2)

03319504-photo-pari-en-ligne (1)

 

Petite mise en bouche

‘‘Allez fait pas ta mauviette Noé, un pari est un pari’’

‘‘Oui mais merde, t’as pas été sympa avec moi pour ce coup là, ça pourrait atteindre à ma santé mentale ce que tu me demandes. Et pas que la mienne !’’

‘‘J’ai été un peu plus créatif que toi en te demandant de le faire, voilà tout. Si tu es jaloux de ne pas avoir trouvé une idée aussi génialissime que moi à me donner en pari, tu ne dois t’en prendre qu’à toi’’

‘‘Le fait est que moi je suis trop gentil pour ne serait-ce qu’avoir pensé monter une idée pareille sur pied’’

Voilà où j’en étais, moi Noé, étudiant en première ES.

Ici avec Dimitri, à devoir encore relever un de nos paris stupides.

Et celui là, c’était pas de la gnognote.

Je devais aller voir ma sœur Evy, et lui dire que j’étais amoureux d’elle, puis l’embrasser. Ici. Au lycée. Devant tout le monde.

 Une idée made in Dim.

Evy et moi étions, si l’on peut dire, les pires frères et sœurs de la terre. Je la détestais, et réciproquement. Elle s’habillait comme une pute en mal d’écarter les cuisses, était aussi épaisse qu’un fil de fer, et était bien entendu, persuadée qu’avec son 90C bien exhibé dans des décolletés jusqu’au nombril, elle mettait tous les mecs à ses pieds. BREF la vulgarité des pétasses que l’on voit de plus en plus se montrer au grand jour, dans tout son art. Sans oublier le fait qu’elle n’était pas plus avancée intellectuellement qu’une huitre à l’agonie. Et encore, là je ne vous cite que les trucs qui m’insupportent le plus. La liste, si je devais l’énumérer, serait encore longue, très longue.

Par chance, nous partagions le même lycée. Elle, en terminal STG.

Nous n’avions pas un an de différence comme on aurait pu le croire, mais trois. Elle, ayant déjà redoublé sa quatrième et sa seconde.

Et bien sur, tout le monde ici, ou presque savaient que nous étions frère et sœur.

Et cet imbécile de Dimitri voulait absolument que je fasse son idiot de pari qui mettrait probablement tout le reste de mon année en péril. Sans parler de ma santé mentale comme je l’avais cité plus haut.

‘‘Allez Noé, tu ne peux pas refuser, c’est notre règle’’

Stupide règle, pourquoi on avait instauré ça déjà ? Même plus moyen de m’en souvenir, ça remontait à déjà plus d’un an…

‘‘Putain okay je vais le faire. Mais je te préviens pour ton prochain pari tu va souffrir la mort mec !’’

Je m’avançais donc vers ma sœur qui se trouvait bien en évidence en plein milieu de notre grande cours. En train de se faire bronzer avec ses pétasses de copine, toutes copies conformes les unes des autres.

‘‘Salut Evy’’ Dis-je pas très sur de moi.

Elle ouvrit un œil puis le referma.

‘‘Dégage la pédale, tu me cache le soleil’’

Je fulminais déjà intérieurement. Son jeu favori consistait à me rabaisser et à me donner des surnoms tous plus charmant les uns des autres.

‘‘J’aurai aimé te parler deux minutes’’

‘‘Bah t’attendra ce soir, je te vois déjà tout le temps à la maison, c’est pas pour que tu viennes aussi empiéter sur mon espace vital ici le microbe’’

Je m’assis à côté d’elle, conscient que ses copines épiaient et écoutaient attentivement notre conversation, avec presque la langue pendue sur le côté. Sans doute en mal de rumeur. Il était tellement rare qu’Evy et moi nous adressions la parole en publique, et surtout au lycée.

Putain Dimitri allait le regretter, j’allais passer pour le pire des mecs de ce lycée. Ma vie allait être foutue.

Mais un pari est un pari.

Une grande respiration. Allez Noé, prend ton courage à deux mains, et dis toi que ce n’est pas grand-chose.

‘‘Bon Evy, je peux plus attendre, il faut je te le dise maintenant’’

Elle tourna la tête sur le côté ayant déjà repris son bronzage et s’exclama ‘‘Ha mais t’es encore là ? Je croyais t’avoir dis de virer de là le pouilleux’’

‘‘Je t’aime’’

Elle ouvrit des yeux grands comme des soucoupes.

Je profitais de ce moment pour lui poser un baiser rapide (mais alors très rapide) sur les lèvres.

Apres coup, je me levais et courais vers Dim l’embarquant au passage dans une course folle à travers tout le lycée.

S’éloigner, maintenant je devais m’éloigner le plus possible d’elle.

Des frissons de dégout me parcouraient encore le corps.

Une fois que  j’estimais être assez loin d’elle et de toute la foule qui m’avait vu l’embrasser, je m’arrêtais essoufflé comme un bœuf.

Seulement à ce moment, toute la pression se relâcha, et Dim et moi éclatèrent de rire à n’en plus pouvoir.

‘‘J’y crois pas que tu l’ais fait’’ Me dit-il ‘‘Je pensais pas que tu y arriverais merde. Mais tu t’es pas dégonflé. Sérieux mec, j’y crois pas’’

‘‘Un pari est un pari, et on a un pacte’’

Nous nous posâmes côte à côte adossé à un arbre dans une des cours interne du lycée.

Nous nous tournâmes l’un vers l’autre.

‘‘Et j’espère que tu es fière de moi’’

‘‘La question ne se pose pas.’‘Me répondis-il ‘‘Je suis toujours fière de toi’’

Il se rapprocha et me chuchota à quelques centimètres de mon visage ‘‘Ça mérite même un baiser’’ Juste avant de s’exécuter.

Et ce fut mon tour d’avoir des yeux ronds comme deux soucoupes.

Au commencement lors de notre rencontre

Je venais tous juste d’intégrer ma classe de seconde, et je ne connaissais absolument personne.

Tous mes amis avaient été repartit dans d’autres classes.

Enfin quand je dis tous mes amis, je ne parle que de deux personnes.

Au collège j’étais loin d’être populaire, et je ne trainais qu’avec trois personnes. Emma, Josh et Louise.

Louise avait intégré un internat dans un lycée loin de chez nous. Pendant que moi, j’avais prié toutes les vacances pour me retrouver avec un de mes deux amis dans ma classe, à la rentré qui arrivait.

On voit ce que ça avait donné.

Toutes les personnes de ma classe venaient d’un collège différent du mien, et je me retrouvais donc seul dans une classe inconnue avec des gens inconnus.

Comme pour remuer un peu plus le couteau dans la plaie, nos horaires n’étaient pas du tout les mêmes, si bien que le seul jour où nous pouvions manger ensemble était le jeudi. Aucune perme en même temps, aucun cours en commun, même pour nos options.

Bref, je me retrouvais isolé.

Premier cours, je m’installais sur une table située au milieu, et contre un mur.

Renfermé dans mon petit coin, pour ne pas changer.

Malheureusement pour moi ma classe était si nombreuse que la salle comportait tout juste le nombre de place.

Et je me retrouvais à côté d’un mec.

Un certain Kaïtev Dimitri à en croire le petit ‘‘Ouais’‘prononcé de sa bouche lors de l’appel de se nom.

Il était de taille moyenne, tout émacié, des cheveux noirs charbon en batail, et un genre original.

De grosses chaussures à la style rangers, pas lacées, lui montant mi-mollet, un pantalon trois fois trop gros pour lui, une veste en cuire par-dessus un tee-shirt au logo d’un groupe quelconque de hard rock, et une énorme écharpe rouge et noir.

Avec ça un piercing à l’arcade, un anneau au nez, et un autre au milieu de la lèvre.

Bref la petite panoplie du rebelle dans toute sa splendeur.

Pendant que notre professeur principal nous déblatérait les consignes et autres infos habituelles d’une rentrée, je somnolais sur ma chaise.

Je reçus un coup de coude. ‘‘Et t’endors pas, tu va rater le plus important !’’

Je me bougeais un peu faisant des yeux ronds à mon voisin. Le plus important ? Un discours de rentrée ? J’en doute.

‘‘Si tu pouvais voir ta tête’’ Me chuchota-il ‘‘Je rigole bien entendu, tous ces discours de rentrée barbants n’ont pour moi aucun intérêt, je te voyais juste à moitié t’endormir et je voulais pas rester seul à devoir supporter l’affreuse voie criarde de cette prof’’

‘‘Quelle attention’’ Lui répliquai-je cynique.

‘‘Allez fait pas la gueule, je m’appelle Dimitri. Toi c’est Noé c’est ça ?’’

‘‘Ouais’’ Répondis-je dubitatif jetant un coup d’œil à la prof qui ne voyait même pas que personne ne l’écoutait.

‘‘Je viens d’un autre bahut, j’ai loupé ma seconde et je la repique ici. Ma mère a pensé que si je changeai de lycée, mes fréquentations n’interféreraient plus dans mon travail et que comme ça je deviendrai un bon petit soldat du travail obéissant’’

Ce mec avait une tchatche d’enfer.

‘‘Mais c’est mal me connaitre’’ Continua-t-il ‘‘Enfin bref tout ça pour dire que je suis lâché ici, et que je ne connais absolument personne’’

‘‘T’en fait pas, moi c’est la même, tous mes anciens ami sont dans des classes différentes, et je viens d’un tout petit collège d’à peine 250 élèves, du coup, je ne connais que peu de personne ici’’

‘‘Et ben voilà tu viens de te faire un nouvel ami’’ Me dit-il.

‘‘Messieurs veuillez arrêter de perturber la classe avec vos discutions, quand je parle, on m’écoute, ça s’appel du respect’’ Nous Hurla la prof.

Bon un mauvais point pour moi, remarqué au bout de même pas une heure.

Les jours qui suivirent cette rentrée, Dimitri et moi restâmes collés. Malgré son style un peu bancal, il était vraiment cool et je m’amusais bien avec lui. Il me parlait souvent de son ancien lycée et de ses anciens amis. Ils étaient toute une bande, composée de douze spécimens, et faisaient les quatre cent coups. ‘‘On était genre le gang du lycée, si tu vois ce que veux dire’’ m’avait-il confié un midi alors que nous ne mangions que tous les deux ‘‘N’empêche, avec ton style de faux rappeur baba-cool, j’aurai jamais pensé me faire pote avec toi, mais bon comme on dit, l’habit ne fait pas le moine’’

‘‘Qu’est-ce que t’as contre mon style ? Si ça te plait pas tu peux aller te faire foutre avec ton style de pseudo rebelle gothique’’

‘‘Ouh, c’était bien envoyé ça’’ Dit-il en rigolant ‘‘Non mais je veux dire par la qu’avec des dreads rempli de perles t’arrivant au milieu du dos, tes baggy déchirés, et tes chaussures de skateur, tu fais un peu racaille’’

‘‘Moi une racaille ?’’

‘‘C’est bien ce que je dis, l’habit de ne fait pas le moine, moi je suis pas un gothique, et toi t’es pas une racaille’’

‘‘Des fois Dim, tu parles pour rien dire je trouve’’

‘‘Ouais je sais, on me le dit souvent.’‘Conclu-t-il notre conversation.

J’appris aussi que Dimitri avait vécut en Russie jusqu’à ses sept ans. A la mort de son père, sa mère avait décidé de rentrer dan son pays d’origine (la France) trop accablé par le chagrin.

Mais il le vivait bien. Il avait une grande sœur de 32ans, un grand frère de 24ans et un petit frère de 12ans. Lui ayant 17ans.

‘‘J’ai trop envie de rentrer chez moi ce week-end’’ Se plaignit-il ‘‘Savoure le fait de pouvoir rentrer chez toi tout les soirs mec, c’est un bonheur. Ici l’internat est mort, en plus, personne fait le mur. Extinction  des feux à vingt deux heures. J’ai l’impression d’être un petit vieux’’

Oui Dimitri avait un train de vie plutôt animé avant de venir ici, s’incrustant presque tous les soirs dans les fêtes étudiantes.

Il m’avait même montré ses faux papiers qu’ils avaient fait faire lui et sa bande d’amis l’année dernière.

‘‘Tu retrouves tes amis ce week-end ?’’ Lui demandais-je.

‘‘Ils ont prévu une grande fête un truc pour genre célébrer la rentrée je crois. Tu peux pas savoir comme j’ai hâte’’

‘‘C’est vrai que moi je ne suis pas trop du genre à sortir ou à faire la fête, du coup j’imagine pas trop ce que c’est’’

‘‘Si tu veux je t’emmène, tu verras, on va s’éclater’’

‘‘Je crois que ma mère ferrait une crise cardiaque si elle apprenait que je vais à une fête’’

‘‘Bah tu lui dis pas, tu demandes juste si tu peux aller un week-end chez un ami’’ Me dit-il simplement ‘‘Si tu crois que ma mère le sait quand je vais à des fêtes. Je passe par la fenêtre de ma chambre pour me tirer le soir, et puis c’est tout. Comme ça je contourne les problèmes’’

‘‘Tu te fais jamais chopper ?’‘Lui demandais-je abasourdit par son comportement ‘‘Moi je n’oserai jamais faire ça’’

‘‘Je me suis déjà fait attraper deux ou trois fois, mais en général je demande à mon petit frère de me couvrir, donc sa va’’ Puis il ajouta ‘‘Et puis, je pense que ma mère le sait, mais fait comme si elle ne voyait rien, elle n’a surement pas envie de se rajouter des soucis en plus, donc elle fait la mère un peu naïve, et moi ça me convient très bien comme ça’’

‘‘Mouais enfin pas si naïve que ça puisqu’elle t’a envoyé ici’’ Lui répliquais-je en rigolant.

‘‘Oui, c’est sur, elle doit pas être si conne qu’elle le fait croire alors’’

Je pouffais ‘‘T’as pas honte de parler de ta mère comme ça ?’’

‘‘Ho c’est pas méchant. Et puis c’est elle qui a décidé de m’envoyer à trois heures de route de chez moi, si je fais encore plus de conneries après, c’est à elle qu’elle devra s’en prendre’’

Le vendredi matin lorsque je retrouvais Dimitri à notre premier cours, (trois heures de TP de physique et SVT) il avait l’air d’un zombi déprimé.

‘‘Ouch, t’as une sale tête mec’’ Lui dis-je à peine assis à côté de lui.

‘‘M’en parle pas, je suis dégouté, mes potes ont annulé la soirée de ce week-end’’

‘‘Ha bon ?’’ demandais-je étonné ‘‘Comment ça se fait ?’’

‘‘Ils ont fait les cons et se sont fait renvoyer du lycée, du coup, ils sont quasiment tous punis de sortie et sous contrôle ferme de leur parents. Donc impossible de faire un truc. Il n’y a que Léo et Angela qui pourraient encore sortir parce que leur parents en ont plus ou moins rien à foutre d’eux, mais comme ils sont ensemble ils vont surement passer la soirée à s’embrasser et à vouloir s’envoyer en l’air, et franchement j’ai vraiment pas envie de tenir la chandelle’’

‘‘Tes amis ont l’air d’être des délinquants’’ Commentai-je.

Il rigola ‘‘Non mais faut pas les voir comme ça, ils se sont juste mal débrouillés cette fois. Ils voulaient faire une connerie pour honorer la rentrée, et ont décidé de mettre des putains de pseudos feux d’artifice à la loge qui est à l’entrée du lycée, et manque de bol, pile au moment où ils étaient en train de tout allumer, le directeur est rentré. Et ensuite j’ai pas tout suivit de ce qu’ils m’ont racontés mais ça a tourné en : le directeur dans la loge se faisant attaquer par les fusées, et tous les autres mort de rire a l’extérieur de la loge. Sans oublier la méga engueulade à la fin du spectacle et les deux semaines d’exclusion’’

‘‘Et ils sont rentré à onze dans la loge juste pour allumer quelques fusées ?’’

‘‘Non mais je t’ai dis ils se sont mal débrouillés, d’habitude c’est moi qui coordonne les plans. A croire que sans moi c’est des petits gamins perdus sans expérience’’

‘‘Du coup tu vas rien faire ce week-end ?’’

‘‘Pfff non, je vais sérieusement m’emmerder. Tu veux pas demander à ta mère si tu peux venir ?’’

‘‘Je peux pas faire ça, elle voudra jamais, t’habites carrément trop loin de chez moi’’

‘‘Ho la vache, qu’est-ce qu’elle à l’air coincé ta mère’’

‘‘Et encore je t’ai jamais parlé de mon père, c’est un militaire, on ne le voit que quelque fois dans l’année, mais quand il est là, c’est l’horreur’’ Lui confiais-je.

Le cours commença avec divers produits à mélanger affin de faire des solutions acides, basiques et aqueuses.

Une chose ennuyante en soit, sauf avec Dimitri.

Je commençais à croire que ce mec était un roi pour faire des âneries.

Il n’arrêtait pas de mélanger des produits qui n’avaient rien à faire ensemble.

‘‘Mais laisse, c’est pour faire avancer la science’’ Disait-il quand je lui disais d’arrêter ses conneries. ‘‘Faut que tu te détendes et que tu oses faire les choses mon petit Noé, sinon il va jamais rien t’arriver dans la vie’’

Je lui frappais gentiment le bras, lui faisant ainsi renverser plein de liquide visqueux sur nos feuilles.

‘‘C’est dégueulasse !’’ S’exclama-t-il ‘‘Tu pourrais faire gaffe à ce que tu fais’’

‘‘C’est pas moi qui fait des mélanges qui ressemblent à du sperme dans des éprouvettes’’ Lui lançais-je taquin.

‘‘Ha maintenant que je le vois comme ça, c’est encore plus répugnant’’

‘‘Kaïtev, Landro !’’ Cria le professeur.

Nous nous écroulâmes silencieusement de rire.

‘‘Comment on va faire pour finir notre TP maintenant que t’as mélangé tous les produits entre eux et renversé la moitié sur la table ?’’ Lui demandais-je après que le prof se soit désintéressé de nous.

‘‘Tu m’as un peu aidé à le reverser hein’’ Dit-il en soulevant une feuille trempé et dégoulinante ‘‘C’est sur qu’avec la feuille d’instruction dans cet état on va pas arriver à grand-chose’’

‘‘C’est de leur faute aussi, il devrait mettre ces truc sous pochette plastique, on est des ados quand même, on fait des bêtises, c’est bien connu’’ Je me stoppais et rajoutait avec un ton taquin ‘‘Enfin surtout toi’’

‘‘Arrête de dire ça, j’ai l’impression que je suis le seul à faire des conneries’’

‘‘Mais c’est pas moi qui ai foutu le bordel dans les tubes à essai !’’ Lui rétorquai-je.

‘‘Bin tu devrais faire ce genre de choses plus souvent, je t’ai déjà dis, si tu n’oses rien dans la vie, tu t’emmerde. Je ne vais pas devenir un quinquagénaire sans histoire qui n’a jamais rien fait de sa vie moi’’

‘‘Et si moi c’est mon projet !’’ Lui dis-je en essayant de rester sérieux.

‘‘T’inquiète pas, je vais faire en sorte que ce ne soit pas le cas, tu verras, avec moi c’est tous les jours une nouvelle aventure’’

Le TP s’est finit en catastrophe notre table envahi par toute sortes de produits. Je m’attendais bien entendu à un zéro pointé, mais bizarrement, ça ne m’inquiétait pas plus que ça. L’influence de Dimitri commençant sans doute à déjà déteindre sur moi.

Une fois le vendredi soir arrivé Dim et moi nous séparâmes. Je l’avais évidemment accompagné à la gare l’entendant prétexter qu’il n’arriverait pas à porter seul ses sacs. Je savais que ce n’était qu’un prétexte puisqu’il ne me donna qu’un sac aussi lourd qu’une plume à porter le long du trajet.

‘‘Bon à lundi mec’’ Me dit-il ‘‘Et essaye de pas m’oublier pendant le week-end, sinon lundi je te ferrai méchamment rappeler que je suis toujours là’’

‘‘T’oublier toi ? Alors que tu es un cas irrécupérable ? Pas possible.’’ Plaisantais-je alors qu’il montait dans son train.

A peine fut-il partit, que je me rendis compte que j’avais passé ma semaine sans parler une seule fois à mes anciens amis, et qu’en fait, ils ne me manquaient pas.

Ça m’attrista un peu, mais deux minutes de réflexion de plus me permirent de me rendre compte qu’eux non plus n’avaient pas cherché à me contacter ou à passer du temps avec moi.

Le week-end passa finalement rapidement, si l’on omettait bien sur mon idiote de sœur Evy, qui avait un don pour me pourrir la vie.

Dim ne m’avait pas lâché en me harcelant de messages pour que je lui donne mon adresse skype, ou pour que je l’ajoute au moins sur facebook.

J’avais finit par céder à ses requêtes n’ayant de toute façon rien d’autre à faire.

Il m’avait donc parlé tout le dimanche après-midi, se plaignant légèrement de n’avoir rien fait de concluant de son week-end.

Il m’avait aussi presque supplié de commencer à travailler au corps ma mère pour qu’elle accepte que je vienne à la fête que ses amis avait finalement reporté à dans deux semaines.

J’avais deux semaines devant moi.

Et Dimitri me l’avait lancé sous forme de pari.

‘‘Aller, je te donne un pari. Tu dois réussir à convaincre ta mère de te laisser venir passer le week-end chez moi pour cette fameuse fiesta’’

‘‘Je n’y arriverai jamais !’’ M’étais-je plain à travers mon téléphone.

‘‘Si tu pars perdant on est pas gagnant ça c’est sur, tout le monde le sait. Alors tu te motives, je veux t’avoir avec moi pour cet événement d’une importance CAPITALE’’ Avait-il insister ‘‘Merde, ta première fête entre potes, c’est quand même pas négligeable, tu ne vas pas me faire croire que tu vas passer à côté de ça. L’occasion se présente, alors tu la saisis et puis c’est tout. De toute façon je ne te laisse pas le choix’’

C’est à ce moment que je m’étais rendu compte qu’il était encore plus bavard au téléphone qu’en face de moi. Heureusement que c’état lui qui appelait et que ce n’était pas mon crédit qui allait en prendre pour son grade.

Le dimanche soir, je me couchais un peu dépité par ma mère qui n’avait pas flanché une seule seconde face à mes arguments pourtant en béton.

Le lendemain j’allais revoir Dim, et il allait surement pouvoir me donner d’autre méthodes pour que ma mère se retrouve à me dire oui sans même s’en rendre compte.

Mais, lundi matin, huit heures. Dim n’était pas là.

Je m’assis donc seul à une place contre un mur, cette fois-ci tout au fond de la classe. Laissant mon sac sur la chaise à côté de moi, au cas où il arriverait tout de même, ne voulant personne d’autre à mes côtés.

J’essayais de le joindre par message mais il ne répondait pas.

Une demi-heure plus tard on frappa à la porte.

Dim entra tout fièrement prétextant un problème de train pour son retard.

Mais à peine se dirigeait-il vers moi que je savais que ce n’était qu’une excuse bidon. Rien que par son grand sourire lui montant jusqu’aux oreilles.

Il était tout juste assis que je lui sautais dessus : ‘‘Allez, raconte. T’abuse quand même, j’ai bien cru que tu ne viendrais pas, je t’aurai tué si tu m’avais laissé seul cette semaine’’

‘‘Non mais j’ai rien à raconter, j’ai juste raté le train’‘ Me dit-il un peu gêné.

‘‘Allez s’teuplait, je le vois bien, il y a eu un truc pour que tu ais ce fichu sourire’’

‘‘Non je peux pas te le dire’’ Me dit-il visiblement de plus en plus gêné ‘‘Enfin, pas tout de suite’’ Rajouta-t-il se ravisant.

‘‘Pourquoi pas tout de suite ?’’Insistais-je.

‘‘Parce que’’ Il laissa un blanc ‘‘Je te le dirai quand tu viendras chez moi à cette fête, pas avant’’

‘‘Et mais c’est pas juste’’ Rétorquais-je  ‘‘Je fais comment si je ne peux pas venir ?’’

‘‘Mais tu pourras venir, on va s’organiser un plan pour faire craquer ta mère t’inquiète pas, faut me faire confiance, je suis très fort à ce jeu là’’

A partir de ce moment, il passa toute la semaine à ne me parler presque que de ma mère et de comment réussir à avoir ce que je voulais. Enfin ce que lui voulais, puisque c’était lui qui voulait absolument que je vienne avec lui. Même si je dois l’avouer j’étais plutôt emballé par l’idée, quoique un peu timide. En tant que ma première fête, j’avais le droit d’un peu appréhender non ?

La semaine passa donc plus vite que prévu. Dim et moi toujours collé l’un à l’autre, repoussant tout les assauts des gens qui venaient essayer de s’incruster avec nous, sans même nous en rendre compte.

‘‘Mais qu’est-ce qu’il a se mec à toujours nous fixer comme deux morceau de viande’’ Dit Dimitri agacé.

‘‘Aucune idée’’ Répondis-je en observant la personne qui n’arrêtait effectivement pas de nous regarder.

‘‘Non mais viens on va le voir et lui demander, il me soul trop’’

‘‘Ou alors on peut peut-être faire comme si de rien n’était et le laisser là où il est’’ Proposai-je comme solution, me paraissant être un peu plus raisonnable.

‘‘T’es vraiment un trouillard, qu’est-ce que tu veux qu’il nous fasse, on va aller lui parler, on va rien faire de mal’’ Dit-il sur un ton désespéré.

Il me prit le bras et me tira, sans que je ne puisse rien dire, vers le mec en question.

‘‘Et toi’’ Lui dit-il ‘‘Pourquoi t’arrête pas de nous fixer depuis un quart d’heure ? Notre tête te reviens pas ou quoi ?’’

Je soufflais très bas à Dimitri pour qu’il soit le seul à l’entendre ‘‘Tu vas nous attirer des ennuis à parler comme ça’’

Il se tourna vers moi et me fixa avec un regard blasé ‘‘Faut vraiment tu arrêtes de faire ta mauviette toi, je vais te dévergonder, c’est moi qui te le dis’’ Il se retourna vers le jeune et lui redis ‘‘Alors ? Je t’ai posé une question, parce que franchement, c’est carrément pas poli de dévisager les gens comme tu le fais’’

‘‘Mais heu, je ne vous dévisage pas’’ Bafouilla-t-il.

‘‘A d’autre hein, je suis pas con non plus’’

Dim était dingue, ce mec était en terminal, et tous ces potes étaient juste à côté de lui. Et même dans le cas où ces amis n’auraient pas été près de lui, un seconde n’emmerde pas un terminal, c’est la règle.

Dim lui, avait l’air de s’en contrefoutre.

Je me résignais et le laissais donc mener son ‘‘interrogatoire’’.

J’étais même presque près à partir quand au bout de deux minutes, le mec commença à dire ‘‘Je ne veux pas d’emmerde avec toi, si tu veux mon fric je te le donne, mais laisse moi juste tranquille’’ Et que Dimitri se tourna vers moi.

‘‘J’ai l’air d’être un raquetteur ?’‘me demanda-t-il avec étonnement.

‘‘Un peu quand même’’ Osais-je dire.

Il me frappa gentiment le bras ‘‘Tu sais que tu m’aide pas vraiment là’’

‘‘Bah tu me demande, je te répond franchement. Tu as l’air d’un gros dur qui raquette les gamins à la sortie de l’école’’

‘‘Bah c’est pas le cas’’ Me répondit-il avec une moue déçut ‘‘Bon et toi maintenant tu arrête de nous fixer, c’est pas parce que j’ai des piercing ou des fringues une peu bizarres que je suis un phénomène de foire okay ?’’

‘‘Oui oui’’ S’empressa de répondre la pauvre jeune apeuré par Dim.

‘‘Viens, on va un peu trainer en ville’’ Dit-il ensuite en se dirigeant vers les portes de sortie.

Et c’est ainsi que, grâce à ce petit incident, quasiment la moitié du lycée se mit à nous éviter. Dimitri, en à peine une semaine de cours, c’était fait une réputation de gros dur avec qui on ne devait pas chercher les emmerdes. Et comme j’étais le pote de Dimitri, j’étais pris dans le lot. Moi non plus personne ne m’approchait plus.

Je ne m’en plaignais pas vraiment, ça ne me changeait pas de d’habitude. A la petite différence que là, on n’approchait pas par respect, et non pas parce que j’étais un looser, comme au collège.

Le vendredi soir, Dimitri me demanda sans prétexter d’excuses de  l’accompagner au train. Il faisait des progrès.

‘‘Le week-end prochain je te promets que tu le prendras avec moi ce train’’ M’avait-il dis juste avant que les portes ne se referment.

Et plus il en parlait, plus cette idée m’emballait.

Je reparlais donc à ma mère tout le samedi, puis tout le dimanche de mon nouvel ami Dimitri, qui était vraiement super et qui m’avait invité à passer le week-end prochain chez lui.

J’avais essayé de trouver une excuse quelconque comme ‘‘ses parents ne sont pas là, donc il ne veut pas rester seul’’ ou encore ‘‘on a un devoir de chimie à faire ensemble’’; mais je savais qu’avec elle, ça n’aurait pas fonctionné. Elle m’aurait dis quelque chose dans le genre ‘‘fait le venir à la maison’’, et notre super plan de super fête serait tombé à l’eau.

Ce fut pourtant le dimanche soir, lorsque je l’aidais à faire la vaisselle, qu’elle commença à enfin céder.

‘‘Bon comme tu as l’air de vraiement tenir à ce week-end chez ce Dimitri, je veux bien te laisser y aller, mais, à la condition que je rencontre ce jeune homme avant’’

J’étais à la fois surpris et à la fois aux anges. J’aurai pensé qu’il m’aurait fallut beaucoup plus de temps pour qu’elle accepte enfin quelque chose de se genre. Enfin, au moins encore une semaine disons.

‘‘Bien sur maman, je suis sur qu’il sera ravi de venir mercredi’’ Répondis-je tout de fois presque immédiatement ne voulant pas laisser passer ma chance.

‘‘Bien, alors c’est réglé. Tu seras juste sage, ta sœur aussi invite une de ses amies mercredi’’

Je me figeais. Ça allait être un enfer. Mes meilleurs plans finissaient toujours en catastrophe dès qu’il était question de ma sœur.

Une fois la cuisine propre et ranger je me précipitais pour annoncé la nouvelle à Dim.

Je ne pouvais pas encore la qualifier de bonne sachant qu’il allait devoir passer sous le radar de ma mère pendant tout une après midi, et qu’en plus de sa, l’après midi se passerai en présence de ma chère et tendre sœur.

‘‘Allo’’ Répondit-il au bout d’à peine une sonnerie.

‘‘J’ai un truc à t’annoncer’’ Trépignais-je.

‘‘Ouh, à entendre de ta voix, je sens que sa concerne un certain week-end, je me trompe ?’’

‘‘Han-han’’ Me contentais-je de répondre le faisant languir un peu.

‘‘Allez, fait pas ton chien, dis moi !’’

‘‘Je ne pourrai te le dire que si tu viens chez moi mercredi’’

‘‘Aller c’est pas sympa d’utiliser mes argument contre moi’’ Chouina-t-il.

‘‘Bah répond juste alors, tu peux venir chez moi mercredi aprème ?’’

‘‘Bien sur que je peux venir chez toi, tu crois que j’ai quoi d’autre à faire ? C’est ça ou glander avec des pauvres taches qui ont peur dès que je bouge un sourcil à l’internat’’

‘‘Ça tu peux t’en prendre qu’à toi, t’avais qu’à pas faire flipper ce mec pour rien l’autre fois’’

Il grogna dans le téléphone.

‘‘Quoi qu’il en soit, si tu viens mercredi, ma mère est prête à me laisser passer le week-end chez toi’’

‘‘Putain je le savais qu’elle allait craquer’’ Dit-il sur un ton victorieux.

‘‘Par contre, faut que je te prévienne, il y aura ma sœur, et une amie à elle’’

‘‘Et ?’’

‘‘Au cas où lorsque je te parle tu n’écouterais jamais, ma sœur est la pire connasse de l’univers, et tu peux être sur qu’elle va tout faire pour nous pourrir l’aprème, surtout si une de ses amies est là. Elle aime se donner en spectacle, surtout pour ridiculiser son frère. C’est d’ailleurs pour ça que je suis bien content de ne pas encore l’avoir croisé une seule fois au lycée.’’

‘‘Bah tant pis je lui casserai la gueule’’ Répondit-il le plus naturellement du monde.

‘‘Hors de question, tu dois faire bonne impression à ma mère !’‘Dis-je sur un ton qui me donna l’impression de le réprimander.

‘‘En gros je vais devoir attendre bien sagement de me faire inspecter par ta mère tout en me la fermant devant ta sœur qui risque de me casser méchamment les couilles ?’’

‘‘Hé, j’ai jamais dis que ça serait un partie de plaisir, ni une bonne nouvelle’’

‘‘Mouais, bon je pense que pour passer ce week-end avec toi je peux bien endurer ça’’

Je rigolai à sa phrase qu’il avait dis avec une résignation palpable, mais ne rajoutais rien.

Je m’endormi donc le dimanche soir, aussi excité qu’une puce à l’idée de la semaine qui allait arriver.

Et j’avais raison, le lundi et le mardi passa aussi vite qu’une fusé, Dim et moi étions toujours ensemble sans nous lâcher d’une semelle. Je restais même avec lui les soirs jusqu’à ce qu’il doive rentrer à l’internat, sautant ainsi avec lui les repas du soir.

Le mercredi matin, je l’examinais avec insistance, jusqu’à ce qu’il m’en puisse plus et explose.

‘‘Est-ce que tu pourrais arrêter ça’’ Commença-t-il gentiment.

Mais je ne m’arrêtais pas, m’étant pris au jeu de l’asticoter un peu chaque jour.

‘‘J’ai un truc sur le visage ?’‘Continua-t-il.

Je me contentais juste de lui servir un sourire en coin.

‘‘Tu va me rendre dingue à me fixer, tu le sais ça ?’’

Je rigolais légèrement et me décidais à arrêter son calvaire, le savant très peu patient.

‘‘J’observais juste ta tenue’’

‘‘Ma tenue ? Qu’est ce qu’elle à ma tenue ? Je suis comme d’habitude non ?’’

Effectivement il avait ses grosses rangers à peine lacées, un pantalon séré noir avec des sangles et des chaines s’en échappant, un dessus déchiré un peu partout, sa veste en cuire, et sa fameuse écharpe de laquelle je ne l’avais encore pas vu se séparer une seule fois.

Il souffla sur sa mèche de cheveux noir lui arrivant presque dans les yeux s’impatientant de ne pas me voir répondre.

‘‘Je me demandais juste si ça passerai vis-à-vis de ma mère’’

‘‘Même si sa passe pas, j’ai pas plus soft’’ Répliqua-t-il du tac au tac, sans doute piqué au vif de penser qu’une personne ne pourrait pas apprécier ses goût vestimentaires.

‘‘Tu sais elle est un peu… prude’’ Précisai-je.

‘‘Ouais ouais je sais. Bon on passera à l’interna avant de partir chez toi pour voir si je peux pas me dégoter un truc qui fait un peu moins ‘‘gothique’’ si tu veux’’

‘‘Oui ce serait mieux’’ Dis-je prudemment ‘‘Déjà que je ne sais pas quelle réaction elle va avoir pour tes piercings’’

‘‘Ha ça je peux pas les changer’’ Dit-il un peu sur la défensive.

‘‘Oui bah je ne vais pas non plus te demander ça’’ Répondis-je en levant les yeux au ciel ‘‘Elle s’y habituera et puis c’est tout. Tu lui montreras que tu es un gentil garçon de toute façon non ?’’

‘‘Bah je ferrais de mon mieux quoi’’

‘‘Si tu veux que je vienne ce week-end il va au moins falloir ça’’ Lui dis-je pour lui mettre un peu la pression.

Il se contenta de grogner avant de se remettre à son exercice de math.

Une fois la matinée passée, Dim m’emmena dans sa chambre.

C’était la première fois que je la voyais.

L’internat des mecs étaient dans un bâtiment à part du lycée. C’était des chambres de cinq.

Dimitri la partageait avec des mecs peu bavard et un peu chiant. Même si d’après lui, tous les gens qu’il avait rencontrés ici (excepté moi) étaient chiants.

Son lit était le seul en retrait des autres, sur une sorte de petite mezzanine où il y avait à peine l’espace pour placer un sommier et un matelas une place. Il avait une minuscule armoire en dessous de la mezzanine où toutes les affaires de Dim étaient entassées. Sans aucune organisation.

‘‘Bon c’est un peu le bordel’’ Avoua-t-il penaud ‘‘Mais si ça sa te faire peur, vaut mieux pas que tu viennes ce week-end, ma chambre est un vrai champ de batail’’

‘‘Ça me fait plus rire qu’autre chose, je t’imaginais exactement comme ça ; bordélique dans l’âme’’

‘‘Oui je pense que ça me résume bien’’ Commenta-t-il ‘‘Bon alors, je mets quoi comme fringue pour ne pas choquer la pureté de ta mère ?’’

‘‘T’as pas un truc simple ?’’

Il chercha dans l’amoncèlement de vêtements et en sortit un pantalon kaki qui paraissait normal.

‘‘Ça c’est parfait’’ Lui dis-je ‘‘Et tu as un haut un peu moins déchiré peut être ?’’

Il vida son armoire pour en sortir un polo gris et noir banal.

‘‘Et ben voilà, tu vois que tu as des trucs normaux dans tes tenues’’

‘‘Mouais, en fait c’est mes habits de sport’’ Me confessa-t-il.

Je pouffais, j’aurai du m’en douter en fait.

Il insista tout de même pour garder ses rangers. Et je capitulais.

Une fois arrivé devant la porte de ma maison, je me sentis nerveux.

Mais Dim appuya sur la sonnette avant que je ne puisse ressentir trop de stresse.

Ma mère ouvrit.

‘‘Noé, pourquoi tu n’as pas pris ta clef ?’’

‘‘Dim à voulu sonner, il trouvait ça plus polit’’

‘‘Ho quelle gentille attention’’ Clama-t-elle en se tournant vers Dimitri, ses yeux s’agrandissant un peu.

‘‘Bonjours madame’’ Dit-il respectueusement.

‘‘Bonjour à toi’’ Dit-elle avec un sourire forcé.

Nous entrâmes tous dans la maison et elle me regarda avec ses yeux toujours aussi grand ouvert.

J’aurai sans doute du lui parler du style de Dim… Ça devait être les piercings, ça fait toujours un choque au début.

Nous nous mîmes à table, tous en famille, avec ma sœur aussi, bien entendu.

Et elle n’arrêta pas de jacasser.

Elle ne fit aucunes réflexions sur moi ou Dimitri devant ma mère, mais je voyais sa langue de vipère prête à sortir dès que maman aurait le dos tourné.

Maman posa quelques questions banales à Dimitri, pour essayer de le connaitre un peu. Je la voyais un peu anxieuse de savoir quelle influence il pouvait avoir sur moi étant donné son style. Mais bien entendu elle n’en dit pas un mot.

Je restais avec elle pour faire la vaisselle, et Dim nous aida aussi. Contrairement à Evy qui s’était tiré dans sa chambre.

Dim sortit dehors le temps de fumer une cigarette.

Ma mère en profita donc pour me parler de lui.

‘‘Ton ami est bizarre’’ Me confia-t-elle.

‘‘Non pas bizarre maman, juste un peu original, mais rien de méchant’’

‘‘Tu ne m’avais pas dis qu’il avait des piercings ?’’

‘‘Qu’est-ce que ça change ?’‘Demandais-je déjà agacé par son jugement.

‘‘Non rien’’ Dit-elle un peu sur la défensive ‘‘Juste je n’aime pas trop ce genre de personne. Josh était bien mieux que ce garçon’’ Ajouta-t-elle.

‘‘Maman, j’ai plus 5ans, je sais avec qui je dois ou non être ami, Dim est très bien comme garçon, et ce n’est pas parce qu’il a des piercings ou autre que c’est forcément un mauvais garçon, il faut arrêter avec ses préjugés’’ Fulminais-je sur le point de laisser tomber l’assiette que j’étais en train d’essuyer.

‘‘Mais il fume’’ Se scandalisa presque.

‘‘Maman, réveille-toi, la moitié des jeune de son âge fument aussi’’ Dis-je en levant les yeux au ciel d’exaspération.

Elle haussa les épaules, septique, et ce fût à ce moment que Dimitri rentra de sa pause cigarette.

Nous montâmes directement dans ma chambre.

Je racontais le comportement de ma mère à Dim alors que je le voyais fouiller partout dans ma chambre.

‘‘Tu pourrais arrêter cinq minutes’’ Lui demandais-je.

‘‘Non je m’arrêterai pas. J’ai compris, ta mère trouve que je suis un délinquant, mais je n’y peux rien, tant que tu viens ce week-end à la fête, le reste je m’en fou’’ Dit-il continuant d’inspecter toute ma chambre.

‘‘Mais arrête de fouiller’’ Lui dis-je.

‘‘Allez, laisse moi’’ Se plaignit-il ‘‘J’adore trifouiller dans la chambre de mes amis, on y trouve toujours des trucs marrants’’ Il ajouta ‘‘En échange je te laisserai faire la même chose quand tu viendras à la maison’’

‘‘Et si j’ai des trucs gênants que je ne veux pas que tu trouves’’ Lui dis-je.

‘‘C’est ça le plus marrant’’ Répliqua-t-il en ouvrant tout mes tiroirs ‘‘Mais honnêtement, je ne m’attends pas à trouver plus gênant qu’un calendrier de pinup dans ta chambre’’

Il avait plus ou moins raison, à par peut être une barrette de shit coincé sous ma table de chevet, et deux trois magasines porno, il ne trouverait pas grand-chose de compromettant à mon sujet.

Une fois qu’il eu finit l’inspection de ma chambre, il s’affala comme une masse sur mon lit.

‘‘Ça m’a épuisé’’ Dit-il en soupirant fortement.

Je secouais la tête ‘‘Il t’en faut pas beaucoup dis moi’’

‘‘Comme tu vois. Bon allez on va faire un jeu’’ Enchaina-t-il ‘‘Je te donne un pari et tu le fais’’

‘‘De quoi ? Mais c’est débile’’ Lui répondis-je.

‘‘Moi je ne trouve pas, il faut bien s’amuser d’une manière ou d’une autre. Premier Pari tu dois faire un changement majeur dans ta chambre’’

‘‘Mais pourquoi je ferrais ça’’ Dis-je un peu étonné ‘‘Elle est très bien comme elle est ma chambre’’

‘‘Tu parles’’ Soupira-t-il ‘‘Elle est complètement impersonnelle, pas de posters, juste des murs peints en blanc tout moche, rangée comme si t’étais dans un camp militaire, non mais regarde moi ça, même ton lit est fait au carré’’ S’indigna-t-il ‘‘Si tu viens chez moi tu vas faire un arrêt cardiaque, il n’y a plus un gramme de tapisserie sur mes murs tellement ils sont recouvert de connerie, en plus de ça j’ai beau cherché, j’ai rien trouvé d’amusant dans tes tiroirs ou ton armoire, on dirait que t’as pas de vie’’

‘‘Depuis que je te connais je commence justement à me dire que je n’ai pas de vie, je n’ai pas fait le dixième des choses que toi tu as faite dans ta vie’’

‘‘Oui bon ma vie n’est pas non plus une référence’’ Grogna-t-il.

J’ouvris ma table de chevet en en sortit des tubes peintures ‘‘Tien prend en deux trois et peint avec moi sur les murs. Ça t’ira comme changement non ?’‘Demandais-je résigné.

‘‘Bah carrément, là je vais pouvoir m’éclater. Et puis arête de faire ta tête d’enterrement, si on fait ça c’est pour ton bien, tu ne vas pas rester toute ta vie à rien foutre je t’ai déjà dis. Il faut que tu t’amuses, sinon ça ne vaut pas le coup.’’

Je pouvais sans doute faire un effort.

‘‘Espérons pour toi que ma mère ne fasse pas une crise cardiaque en voyant ce que ma chambre va devenir’’

‘‘Mais non mon petit Noé, on va faire de cet endroit un œuvre d’art.’’

Je m’attendais au pire.

Deux heures plus tard, nous n’avions plus de peinture dans nos tubes, alors que la moitié d’un des murs de ma chambre en était recouvert.

Ça n’était pas trop mal en fait, très coloré avec des formes très curieuses, et aucune cohérence, bref une toile grandeur nature.

‘‘Bon, si ça te plait pas j’irai t’acheter un pot de peinture blanc, et tu effaceras tout, et puis c’est tout’’ Commenta mon ami.

‘‘Non mais étrangement j’aime bien’’

‘‘Ha, tu vois, qui c’est qui a toujours les meilleures idées ?’‘Me dit-il fièrement.

‘‘Moi’’ Répondis-je.

‘‘Quoi ? Non mais t’es gonflé, si j’avais pas été là jamais tu n’aurais eu ce pari et jamais tu n’aurais pu faire ça, alors c’est moi qui ai les meilleures idées, pas toi’’

‘‘N’empêcher que l’idée de la peinture c’est moi’’ Insistais-je avec un air espiègle.

Ma porte s’ouvrit d’un coup sans que je ne le vois venir.

Evy…

‘‘Et la tache, tu peux faire moins de bruit avec l’autre demeuré, on regarde un film avec Laure, et on entend quedal à cause de vos gloussements’’

‘‘La tache elle t’emmerde, tu sors d’ici et tu montes le son avec ta truie de copine, et puis c’est tout’’

Dim souffla ‘‘Quelle réplique’’ Juste avant de s’écrouler de rire.

‘‘Ça te fait rire le dégénéré ?’‘Cracha-t-elle méchamment. ‘‘Et ho putain, qu’est ce que t’as foutu avec ta chambre ? On dirait que t’as vomi sur tes murs’’ Elle ajouta avec un rire cynique ‘‘Je suis pressé que maman voit ça, tu vas te prendre une engueulade mémorable’’

‘‘Okay Evy j’ai compris, maintenant barre toi’’ Lui dis-je en lui claquant la porte au nez.

Deux minutes plus tard, on entendait le son émanant de la chambre de ma sœur, monté au max.

‘‘C’est vraiment une vipère ta sœur’’ Me dis Dim pour seul commentaire.

‘‘Je t’avais prévenu, et moi je me coltine ça tous les jours’’

‘‘Elle me fait un peu peur avec son maquillage qui dégouline d’elle et ses fringues absolument hideuses’’

‘‘C’est une pute, c’est tout’’ Concluais-je.

‘‘Ouais bah les putes que je connais elles sont quand même moins flippante que ta sœur’’

‘‘Quoi ?’‘Dis-je en ouvrant deux yeux ronds.

‘‘Ouais, je te montrerai ce week-end, je vis dans un quartier qui craint assez, du coup elles racolent souvent dans les parages, des fois c’est marrant, on tombe sur des travelots’’

La vie de Dimitri devait vraiment être bizarre.

La fin de l’après midi, nous la passâmes allongés sur mon lit à parler de choses et d’autres, Dim monopolisant souvent la parole, comme à son habitude.

Une fois dix huit heure arrivée, ma mère frappa à ma porte en entra.

Elle s’arrêta un instant fixé sur notre peinture.

‘‘Tu aimes’’ Lui demandais-je, ayant tout de même une appréhension de ce qui allait être sa réaction.

Elle grimaça un peu et répondis ‘‘Ça me fait penser à Pollock, mais bon, au moins ça met un peu de couleur dans ta chambre, il faudra juste le cacher quand ton père rentrera’’

Ouf, je m’était attendu à pire.

‘‘Il est temps pour toi de rentrer je crois Dimitri’’ Continua-t-elle.

Il jeta un coup d’œil à sa montre et fronça les sourcils.

‘‘Oui madame, je ne voudrai pas abuser du temps de Noé’’

Il jouait son beau parleur, mais ça pourrait marcher pour impressionner ma mère.

Je fixais ma mère espérant qu’elle lui propose de rester manger ou quelque chose du genre, mais rien ne vint.

Méthode pour impressionner, recalée.

‘‘Je vais le raccompagner à l’internat alors’’ Dis-je à ma mère.

‘‘Oui, et ne rentre pas trop tard’’ M’avertit-elle.

Je me levais en hochant la tête et en enfilant une veste.

Une fois dehors, je criais à ma mère avant qu’elle ne referme la porte d’entrée, de ne pas m’attendre pour manger. Elle me fit signe qu’elle avait compris.

Nous passâmes la soirée dans sa chambre d’internat, en mangeant des chips, et en délirant sur plein de choses.

Le soir, je me débrouillais pour rentrer sans croiser ma mère de peur qu’elle ne me dise que l’entrevue elle/Dimitri aurait empiré les choses et m’aurait empêché de pouvoir me rendre à la fête de samedi. Mais je savais que l’entrevue serait tout de même inévitable.

‘‘Ta mère est toujours d’accord pour que tu viennes ce week-end hein ?’‘Fut la première chose que me demanda Dim le lendemain matin en me voyant.

‘‘Je sais pas’’ Lui avouais-je penaud ‘‘Je me suis débrouillée pour ne pas la croiser’’

‘‘Noé’’ Me dis-il dans un long soupir.

‘‘De toute si je ne peux pas venir ce sera à cause de toi hein, c’est pas moi le délinquant’’

‘‘Je t’ai déjà dis d’arrêter avec ça, je ne suis pas un délinquant’’

Je ne dis plus rien, en haussant les épaules sachant très bien que j’avais raison, c’était un délinquant qui fumait, buvait, sortait en douce la nuit, et allait à des fêtes. Mais ça me convenait très bien comme ça.

Le soir, arrivant j’eu une entrevue avec ma mère.

Son instinct maternel la poussait à se méfier de Dim, mais elle me laissait quand même passer le week-end chez lui car il était rare que je demande à aller chez mes amis.

Je trouvais ça un peu bizarre qu’elle accepte sans faire trop d’histoire et sans que j’ai à insister, mais comme d’habitude, je me taisais, trop conscient et heureux de ma chance.

J’avais, tellement hâte de passer mon week-end avec Dimitri.

Le mieux, était que je partirais le vendredi, au train avec Dimitri, et je rentrerai le lundi matin, avec lui, également au train.

Trois jours avec lui, ses amis. Trois jour loin de ma maison et de ma sœur. Trois jour de délire et surement de débauche ; connaissant Dim.

J’avais déjà préparé mes vêtements pour les fameux jours.

Le vendredi matin, c’est excité comme une puce que je me retrouvais assis à côté de Dim.

‘‘Mec, pourquoi t’as deux sacs ?’‘Me questionna-t-il.

‘‘T’es con ou quoi ? Je repars avec toi ce soir, il me fallait bien un sac avec des fringues de rechange non ?’’

‘‘Ha, mais tu m’aurais dis, je t’aurai dis de ne rien prendre, je t’aurai prêté mes vêtements’’

‘‘Tu plaisante j’espère’’ Lui dis-je avec incrédulité ‘‘T’as vu mes habits et les tiens ? Tu trouve pas que c’est pas trop compatible ?’’

‘‘Mouais’’ Dit-il dubitatif ‘‘N’empêche que ça aurait été marrant que tu te déguises en moi’’

‘‘Oui, déguisement c’est le mot !’‘Complétais-je.

La journée passa aussi vite qu’un escargot…

Les cours étant brabant, les profs étaient barbant, même le temps devenait barbant tant mon impatience était palpable.

Je ne tenais plus en place.

‘‘Mec arrête de t’agiter comme ça’’ S’emporta Dimitri vers le milieu de la journée ‘‘Tu vas finir par me rendre nerveux’’

‘‘Arrête, tu me vantes les louanges de tes potes, de tes fêtes et de ton chez toi depuis plus de deux semaines, normal que je sois trop impatient !’’

‘‘Non mais t’attend pas non plus à un truc extraordinaire hein, c’est juste une fête entre amis’’ Précisa-t-il.

‘‘Si t’essayes de me dire qu’en fait ça sera pas si terrible que ça je t’étripe, soit c’est à la hauteur de ce que tu m’as raconté, soit tu vas prendre cher’’ Dis-je en le regardant sévèrement.

‘‘Tu me fais un peu flipper avec ton regard de sérial killer là’’

‘‘Tant mieux’’ Dis-je pour appuyer mes propos.

co1-2951cad

 

______________________________________________________________

Voilà pour la première partie. Je comptais faire plus court que  »Ces grains de café » Mais je crois que je me suis un peu emportée, d’où le fait que je la mette en deux parties…
C’est un sujet  »imposé » par Détective Connan cette fois-ci.
J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire, j’espère que vous en prendrez tout autant à la lire!
Prochaine partie publiée le 10 novembre.