La fin de la journée arriva enfin, et cette fois-ci, lorsque j’accompagnais mon ami au train, je montais avec lui.
Dans le train, Dim n’arrêtait pas de faire l’imbécile.
Il emmerdait une petite vielle en lui parlant à voie basse pour qu’elle n’entende rien et n’arrête pas de lui demander de répéter.
Je le trouvais ignoble de lui faire subir ça, mais ça me faisait tout de même rire.
‘‘Le trajet est long’’ Se justifia-t-il ‘‘J’aimerais bien t’y vois à faire ça deux fois par semaine. J’ai su m’adapter et trouver des trucs marrant à faire’’
C’est vrai que je le plaignais un peu de devoir faire ça chaque semaine…
Nous arrivâmes chez lui vers 21h.
Sa mère n’étant pas là, participant à une réunion de parents d’élève avec sont petit frère.
C’était le tour de Dim d’être excité comme une puce.
A peine avais-je fermé la porte qu’il décida de me faire visiter sa maison de fond en comble. Elle était immense.
Il finit bien entendu la visite par sa chambre. Grande aussi, comme toute les autres pièces.
En bordel, comme il me l’avait prédit. Vraiment en bordel.
Il y avait des livres, des vêtements, des feuilles, et pleins d’autre choses pas toujours tout à faire définissable éparpillées un peu partout. Les murs étaient peints en noir avec des gouttelettes rouges, et des posters ornaient fièrement la totalité du plafond.
‘‘T’aimes ?’‘Voulut-il savoir en me demandant ça à la manière d’un enfant qui me ferrait découvrir sa cachette secrète.
‘’C’est… Impressionnant’’ Dis-je un peu sur le cul ‘‘Et le trip des murs fait un peu flipper’’ Ajoutais-je
‘‘Ha bah c’est sur, je ne suis pas un enfant de cœur’’ Me dit-il avec un sourire carnassier.
Comme dans ma chambre, nous décidâmes de nous installer sur le lit, parlant jusqu’à ce que nos ventres crient famines.
Et c’est en train de manger une boite de raviolis froide, à même la conserve que sa mère nous trouva tout les deux en rentrant.
Epique comme première rencontre.
Une fois 23h30, et après avoir un peu parler avec la mère de Dim et son petit frère, nous nous réfugiâmes dans sa chambre pour regarder un film. Enfin plutôt plusieurs. Quoique, mes souvenirs à ce propos étaient un peu flou, puisque nous nous sommes réveillés le lendemain, Dim et moi, vers 14h, tout habillés, écroulé l’un sur l’autre, l’écran de son ordinateur sur un film duquel je ne me rappelais que de vagues souvenirs. Et pour faire comme moi, Dimitri avais les mêmes impressions.
C’est ça d’essayer de veiller quand on est crevé.
La mère de Dim ne nous avait pas réveillé et je me disais qu’il avait drôlement de la chance, parce que la mienne aurait déjà péter un plomb.
Le temps de nous secouer, de prendre notre douche, et de manger ; il était déjà 19h, et donc l’heure de la fameuse fête.
J’avais essayé de mettre des habits soigneusement choisis, un gros baggy, un large tee-shirt, une veste de survêtement, mes chaussures préférée… bref je voulais avoir la classe devant ses amis. Mais en arrivant dans le champ où la fête se passait, je compris que je n’étais absolument pas dans le délire de la bande à Dim.
Si j’avais trouvé le style de Dim un peu spécial lors de notre rencontre, ce n’était rien comparé à ce que je voyais ici.
Ils étaient gothique, punk, skinhead, et il y avait même une gothique lolita.
Une fille avait un maquillage en toile d’araignée qui lui prenait la moitié du visage. Des collants résilles troués, des Doc Martens à moitié lacées, des vestes noires à l’intérieur écossai, des chaines dépassants de partout, certain avaient même, parmi les mecs, du rouge à lèvre noir.… Une vraie petite tribu.
Je me sentais tout à coup mal à l’aise.
Je priais pour que Dim reste un peu avec moi et ne me lâche pas dans la ‘‘nature’’.
‘‘Dim putain, enfin !’’ S’exclama l’un d’eux.
‘‘Ça fais trop longtemps qu’on c’est pas vu’’ Déclara une fille en se jetant à son coup.
‘‘Tu nous as manqué’’ Termina un mec avec une grande crête verte en l’étreignant avec un manque flagrant.
Toute la petite clique se retrouvait.
Il leur sourit à tous, montrant qu’il était réellement content de les revoir, il leur avait probablement beaucoup manqué.
‘‘Les amis’’ Commença-t-il ‘‘Je vous présente le mec pour qui je vous ai délaissé’’
Ils me regardèrent tous, et semblèrent seulement prendre conscience de ma présence.
Leurs regards me rendaient gêné.
‘‘Sans lui, j’aurai pété un plomb’’ Continua-t-il en mettant un bras autour de ma taille ‘‘Alors on l’intègre à la bande comme un roi’’ Conclu-t-il.
Ils se présentèrent donc tous un par un, avec un accueil chaleureux- plus que je n’aurai pu l’imaginer- et mon angoisse se dissipa lentement.
Ils étaient en fait tous très sympa, une fois le bug du style particulier passé.
Ils commencèrent à raconter les anecdotes des choses qui s’étaient passé ses deux dernières semaines. Et je remarquais qu’en bande ou seul, ils étaient les champions pour faire des conneries. J’étais sûr que Dim était du même style, mais qu’au lycée il se retenait un peu pour ne pas trop me ‘‘brusquer’’.
Le couple des amis dont Dimitri m’avait déjà parlé, Léo et Angela étaient partit depuis plus de trois quart d’heure pour aller chercher du bois et n’étaient toujours pas revenu, et le feu qu’ils avaient fait avant que nous arrivions commençait à réduire.
Dim se rapprocha un peu de moi bien qu’il ne m’ait pas quitté d’une semelle depuis que nous avions débarqué, et il me chuchota ‘‘Ils ne reviendront pas avant encore une vingtaine de minutes, ils se sont surement tiré pour s’envoyer en l’air, ils ne peuvent pas s’en empêcher, tu verras quand ils reviendront, ils vont passer leur temps à se rouler des pelles, c’est les hormones des ados’’ plaisanta-t-il.
‘‘Ha, c’est pour ça tu ne voulais pas sortir avec eux la dernière fois’’ Me rappelais-je.
‘‘Exact’’ Puis il enchaina ‘‘Tu aimes la soirée ?’’
‘‘Ouais franchement, pour une première soirée c’est vraiment super, je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais je ne suis pas déçut’’
‘‘Je suis content que sa te plaise alors’’ Me confia-t-il.
‘‘Maintenant, c’est ton tour de répondre à ma question’’
Il me regarda interrogativement comme s’il ne savait pas de quoi je parlais.
‘‘Tu dois me dire pourquoi t’es arrivé en retard il y a une semaine’’ Et oui, je n’avais pas oublié cette petite histoire.
Dim baissa la tête et souffla ‘‘Ha, je pensais que tu aurais oublié’’ Il fit un silence gêné ‘‘C’est pas un truc super important tu sais’’
‘‘Allez, dis moi’’
‘‘La chose en elle-même n’est pas super importante, c’est ce qui en résulte après qui est assez sérieuse en fait, et je ne suis pas sur de la manière dont tu vas réagir si je te le dis’’
Je ne comprenais pas tout, j’avais l’impression qu’il s’apprêtait à me dire un truc assez grave, à la mine déconfite qu’il me servait.
‘‘Ouais, mais tu as promis’’
Mais il n’eut pas le temps de me répondre puisqu’un de ses amis (Chris si je me souvenais bien), arriva et s’assit sur ces genoux.
Il avait les cheveux teint en bleu clair, rasé sur un côté long sur un autre côté, un maquillage noir lui entourant les yeux, le même piercing à la lèvre que Dim, des vêtements sérés, tout en résille et en chaine, un slim, et de grosses boots rouges sombre.
‘‘Dim’’ Commença-t-il en plongeant sa tête dans le coup de mon ami ‘‘J’ai pas envie que tu repartes lundi’’
‘‘Chris, tu es bourré’’ Lui répondis Dim prudemment.
Ce qui était tout a fait plausible, car question alcool, ils avaient amené le stock.
Dim gigota, sans doute gêné.
‘‘Allez Chris, laisse moi respirer’’ Dit-il peut sur de lui.
‘‘Tu me manques Dim’’ Continua celui-ci ‘‘Je veux que tu reviennes avec moi’’
Je commençais doucement à comprendre le vrai sens des propos de Dim. Et par conséquent le pourquoi de son malaise.
Dimitri n’arrêtait pas de se tortiller pour se défaire de l’emprise de Chris, en lui répétant des arrêtes et des stop. Mais Chris se faisait de plus en plus entreprenant et en était à lui dévorer le coup de baisers bruyants.
‘‘Bon Chris, STOP !’‘Dit-il un peu plus brusquement en le repoussant violement ‘‘Je ne veux pas me remettre avec toi, nous deux c’est finit’’
Il mettait enfin des mots sur ce qu’il devait me dire, sans toute fois l’énoncer concrètement, et en étant pour le coup, un peu forcé.
Chris se leva péniblement en titubant une fois sur ses deux jambes, et lui dit ‘‘T’es dur mec’’
Puis il repartit de l’autre côté du feu, avec un mine abattue.
Dimitri me lança un regard en coin, rougissant.
Un Dim embarrassé, c’était vraiment amusant, et tellement différent de la manière dont je le voyais chaque jour.
‘‘Bon’’ Se lança-t-il dans un soupir courageux.
‘‘T’es gay c’est ça’’ Le pris-je de court.
Il tourna son visage vers moi le plus sérieusement du monde.
‘‘Honnêtement oui’’
‘‘Bah c’est pas la fin du monde hein’’ Le rassurais-je.
‘‘Non mais si tu ne voulais plus me parler, ou me voir à cause de ça, je comprendrais’’ Me dit-il penaud, voyant tout à fait qu’il était pire qu’anxieux.
‘‘Dim, je m’en fou que tu sois gay, ça ne change rien à notre amitié’’ Mettais-je les choses au point ‘‘Juste, je n’arrive pas à voir le rapport entre ça, et ton retard de l’autre fois’’
‘‘T’es sûr ?’’ Insistât-il ‘‘Je ne veux pas te forcer’’
‘‘Mais me forcer à quoi ? Tu m’emmerde !’‘Commençais-je en enlevant le ton ‘‘Maintenant tu me racontes ton histoire si tu ne veux pas m’avoir sur le dos’’
Il parut me prendre au sérieux car il me raconta son histoire avec une légère lueur d’excitation dans les yeux.
Il avait bien entendu rencontré un mec. Ils se tournaient autour depuis le début de l’année, prenant tout deux le même train le lundi matin. Et ce jour là, ils avaient franchit un cap en s’adressant la parole puis en s’embrassant plus que de raison. Ce qui avait donné lieu à son fameux retard. Deux jours plus tard il s’était retrouvé dans son lit le mercredi après midi. Il ne m’avait évidemment rien dis par peur.
Depuis ils ne s’étaient plus revus. Il m’expliqua aussi pour Chris. Celui-ci était sentimental alors que lui n’était absolument pas dans cette optique. Ils avaient cassé pour ça. Je compris vite que Dim était du genre à ne pas s’engager dans une relation, et que les relations basées sur les sentiments n’étaient pas vraiment son fort.
‘‘Tu peux pas savoir ce que ça me soulage de te raconter tout ça. J’en mourrais d’envie de te le dire, mais j’avais trop les chocottes. T’es quand même approximativement le seul mec que je connais au lycée, et j’avais pas trop envie de bousiller notre amitié’’
‘‘Bon maintenant que tu es rassuré c’est bon’’
‘‘Ouais maintenant on va passer aux choses sérieuses’’
‘‘C’est-à-dire ?’‘Lui demandais-je septique.
‘‘Aujourd’hui c’est ton baptême, alors tu es obligé de faire un truc que tu n’as encore jamais fait’’
Je le regardais de travers. Je savais qu’il allait me faire faire un truc bizarre à cette soirée.
‘‘Est-ce que boire jusqu’à ce que je n’arrive plus a marché est un truc assez nouveau pour que ce soit mon défis ?’’ Demandais-je en priant pour qu’il accepte, n’ayant vraiment pas envie de me bouger le cul pour autre chose.
‘‘Tu rêves mec’’ Me répondit-il ‘‘Tu vas pas y couper comme ça’’
Okay, supercherie découverte.
‘‘Dans ce cas, donne moi un défis digne de se nom, que je sois tranquille après’’
Qu’est-ce que j’avais été naïf se jour là, de penser qu’un seul petit défi aurait suffit à le calmer et à me laisser tranquille.
La vie avec les paris enclenchés
Après cette fameuse soirée qui fut le vrai commencement de tout, tout changea.
Nous avions passé un pacte.
LES PARIS.
‘‘A partir de maintenant, dès qu’on se lance un pari, il faut le relever’’
La règle était simple.
Et elle était approuvée par nous deux.
Un peu de piment dans ma vie, ça n’allait pas me faire de mal.
Mon premier vrai pari c’était passé pendant cette soirée autour du feu, ce fameux samedi soir.
Un petit truc anodin, qui n’était pas trop méchant en soit. Juste devoir embrasser Chris son ex.
Le lui avait retoqué un petit ‘‘Comme premier pari tu aurais pu me trouver mieux qu’un fantasme pervers’’
Mais je l’ai fait bien entendu, sans broncher, et j’en avais été fier.
Le premier pari d’une longue liste.
Le seul petit problème, avait été Chris. Car une fois le pari relevé, il n’avait pas arrêté de me suivre et de me faire des avances, croyant que j’étais gay, et qu’il me plaisait.
A cette époque, je ne savais pas si j’étais gay ou hétéro, mais je savais avec certitude, qu’un clown aux cheveux bleu et à l’allure punk ne me plaisait pas. Surtout si c’était l’ex de Dim.
Dimitri lui, en bon pote c’était amusé de la situation, en ne m’aidant pas une seule seconde bien entendu.
Il avait tout de suite moins rit en entendant le pari qu’il avait été obligé de relever le soir même.
Simple come bonjour, juste tout comme moi, embrasser Cherry, son amie à l’allure de gotique lolita.
Il fallait bien que je trouve un pari du même acabit que le mien.
Embrasser quelqu’un que l’on ne connaît pas est dur, certes, mais quelqu’un que l’on connait depuis plusieurs années, l’était peut être un peu plus.
Cherry était tombée sur le cul et n’avais pas su répondre d’autre chose que ‘‘Mais Dim, je croyais que tu étais gay’’
Et ça m’avait vraiment fait rire.
Tout le début de l’année se passa ainsi. Et je devenais peu à peu comme Dimitri.
Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai fait l’école buissonnière avec lui pour faire des imbécilités, le nombre de fois où j’ai été punis à cause de ça, et le nombre de fois où je suis sortit de ma chambre en douce pour rejoindre mon ami dans la nuit.
Dim avait trouvé la technique pour faire le mur à l’internat et se tirer quand il en avait envie.
Ce qui était un plus pour nous.
Lorsque sortir s’avérait impossible pour moi, à cause de ma mère qui me surveillait de trop près, il sortait voir des gens en ville, s’incrustait dans les fêtes qu’il trouvait ici et là, se trouvais un mec avec qui il restait un peu, bref il vivait sa petite vie bien tranquille.
Peu à peu, nous nous entourâmes d’un groupe de jeune un peu plus vieux que nous, déjà en études supérieurs.
Mais nous restions toujours complices et proches.
Les paris allaient bon train aussi.
Tantôt je devais me jeter à la mer tout habillé depuis une digue, tantôt il devait allez dans le bureau de la directrice pour m’en ramener un petit souvenir quelconque.
Le mercredi après midi était devenu le jour de colle pour nous deux. Presque systématiquement.
Mais nous nous en fichions puisque nous étions tout les deux.
Je ne retournais pas souvent chez lui le week-end étant trop souvent punis.
Mais je gardais contact avec les amis de Dimitri tout de même.
Le défi le plus drôle était celui du vendredi matin. Celui de chimie.
Nous devions soit l’un soit l’autre toujours faire foirer les expériences sans que ça paraisse suspect.
Dim avait été un champion et avait réussis une fois à mettre le feu à presque tous les objets de la table.
Nous n’avions plus de trousse, et notre cahier de chimie était imbibé de neige carbonique, mais nous nous étions tellement marré que ça en avait valut le coup.
Un jour, j’avais réussi à trouer le pantalon du prof avec de l’acide en le reversant ‘‘sans faire expert’’ juste au moment où il arrivait près de nous. Je crois que ça avait été mon meilleur coup.
Le lundi matin aussi était intéressant, nous avions pour but dans nos deux heures matinales de français de placer des mots à l’oral absolument improbables. Nous avions chacun donné un liste l’un à l’autre. Il se retrouvait avec des mots comme alambic, ornithorynque, lugeur, curling, alors que moi j’avais droit à gâteaux apéritif, Doc Martens, Mozambique, Quetzalcóatl et tout un tas d’autres conneries.
Et à l’instar de nous amuser nous, nous entrainions toute la classe dans nos fou rire.
La prof refusait même en fin d’année de nous interroger de peur que nous dérivions dans un sujet complètement contraire à son cours.
Nous avions été interdit d’entré dans le CDI à l’année puisque chacune de nos visites se ponctuaient d’un carnage sans nom.
Une fois, nous avions déplacé tous les livres dans les mauvais rayons.
Une autre encore, nous avions reversé de la peinture sur la moquette.
Une autre emprunté les banquettes pour nous faire bronzer au soleil dehors.
Nous avions en fait presque réussit à rendre la documentaliste folle, si bien qu’elle avait réussis à nous faire exclure du CDI.
Mais ce n’était que partie remise, il nous restait tout le reste de l’établissement pour mener à bien nos plans diaboliques.
Ainsi, toute l’année passa. Moi et Dim ne nous décollant jamais l’un de l’autre. Comme presque deux jumeaux.
Par chance, nous avions réussit à passer en première tous les deux.
Je ne sais pas vraiment comment nous nous étions débrouillés avec tous nos cours séchés et nos conneries, mais l’important était que nous l’avions fait.
Les vacances arrivèrent, et j’eu le droit de passer deux semaines chez Dim, et lui deux semaines chez moi.
Ma mère n’aimait pas l’influence qu’il avait sur moi, mais forcé de reconnaitre que c’était mon seul ami, elle avait fini par capituler.
Durant ces deux semaines de vacance chez lui, c’était une vraie débauche. Nous avions vu ses amis presque chaque jour, et nous organisions des fêtes où tout partait en live.
Je me suis même retrouvé à coucher avec Chris un soir.
Lui qui ne m’intéressait pas avait finalement eu, juste pour une fois, raison de moi. L’alcool et les joints que j’avais fumé ce soir avaient sans doute beaucoup aidé.
Il fut ma première expérience homosexuelle.
Et par la suite, je me découvrais un penchant pour les deux genres.
Tantôt fille, tantôt garçon.
J’avais en réalité pris le rythme de Dim, et ne m’attachais jamais aux gens avec qui je sortais.
Ma seule attache réel restait Dimitri.
Concernant le sexe, Dim m’avait pris de court un jour en me lançant se pari stupide : ‘‘Je te pari que tu ne peux pas coucher avec elle.’’ Avait-il dis en montrant une superbe fille aux cheveux roux.
‘‘Dim’’ L’avais-je rabroué ‘‘Ça ne se fait pas de faire des paris sur un truc aussi important, je ne prends pas les filles pour des connes.’’
Il avait haussé les épaules.
‘‘Et avec combien de fille as-tu fait l’amour dis moi ?’’ M’avait-il demandé naturellement.
Je m’étais empourpré à un point critique avant de lui répondre tout penaud ‘‘Une seule.’’
Je n’avais effectivement eu qu’une seule relation. D’un peu moins de trois semaines. Lors de mes vacances avec mes parents au mois d’août, juste après ma sortie du collège.
Elle avait deux ans de plus que moi.
Et nous étions restés ensemble uniquement le temps de ces dites vacances.
Mais nous avions eu le temps d’expérimenter la sexualité ensemble, bien que pour elle, ce ne fût pas sa première fois.
‘‘Et ben tu fonces alors’’ M’avait dit Dimitri en me poussant contre la dite demoiselle.
Le contact engagé avec cette belle rousse, j’avais effectivement fini par m’envoyer en l’air avec elle à la fin de la soirée.
Par la suite, ce genre de paris pas très appréciables pour les personnes qui les subissaient, était devenu un genre de rituel auquel j’avais pris goût.
Je trouvais des mecs pour Dim, et il me trouvait des filles.
Le plus drôle était lorsque nous sortions en synchronisation de deux chambres voisines à moitié rhabillé.
Puis, une fois les grandes vacances passées, et notre entrée en première passé, Dim me trouvait aussi des mecs pour ce genre de paris, trop heureux que je partage aussi ses gouts pour les hommes.
Tout le début de l’année se passa exactement comme l’année d’avant, à la différence que nous nous investissions un peu plus dans notre travail en cours.
Le passage de justesse en première nous avait fait prendre conscience de certaines choses. Et de cette manière, nous pouvions nous retrouver un peu plus souvent tout les deux, mais cette fois-ci, pour bosser nos cours.
Bref tout allait bien. Nous étions proche, nous étions lui et moi, nous étions juste amis … Jusqu’à ce fameux jour, où là, assis tous les deux contre un arbre, Dimitri avait décidé de m’embrasser.
Retour au présent après ce baiser
Je n’aurais peut être pas du l’embrasser, je l’avoue, mais j’avais trouvé que le moment était idéal.
A en voir ses yeux rond comme des soucoupes, je m’étais probablement trompé.
Mais qu’est-ce que je pouvais lui dire maintenant ? Désolé mec, je n’ai pas fait expert ? Ne soyons pas stupide, Noé est un peu naïf, mais il ne faut pas pousser le bouchon trop loin, il ne croira jamais à un telle excuse.
‘‘Dim’’ Commença-t-il sortant de sa léthargie.
‘‘Non laisse.’’ Répondis-je en lui coupant les mots ‘‘C’était pas une bonne idée, je suis désolé.’’
Il allait répondre un truc, mais par chance, la sonnerie indiquant la reprise des cours se déclencha. Bon prétexte pour couper cours à la conversation.
Je me levais tout en lui disant avec un sourire derrière lequel j’espérais me cacher : ‘‘Viens, sinon on va être en retard’’
Je ne sais pas exactement qui est-ce que j’essayais de convaincre avec mon ‘‘on va être en retard’’ Noé était le premier à savoir que j’étais le mec le plus en retard du monde, surtout quand il s’agissait d’arriver en cours.
Mais il ne broncha pas, et prit la main que je lui tendais pour se relever et nous partîmes en cours.
Sur notre passage je voyais plein de tête se tourner vers nous.
J’avais quand même été vachement salop avec ce pari là.
Mais comme j’étais son seul ami et inversement ici, l’avis des autres n’était pas important.
Et puis dans tous les cas, je savais qu’il allait me le faire payer cher par un autre pari tout aussi abject.
En cours, je m’efforçais à paraître normal, sans pour autant avoir le courage de le regarder en face.
Je savais qu’il allait me demander des explications tôt ou tard. Et mieux valait tard que tôt.
Le reste de la journée se passa sur le même ton, un peu gêné et indifférent pour ma part, et intriguant du côté de Noé.
Je savais qu’il avait besoin que je lui parle, et que si je ne le faisais pas de moi-même il allait m’y forcer. Je commençais à vraiment trop bien connaitre son caractère.
Le soir venu, il me lassa à l’internat non sans m’avoir dis ‘‘T’as intérêt de ramener tes fesses ce soir chez moi. Je laisserais la fenêtre ouverte.’’
Ça nous arrivait souvent de se rejoindre l’un et l’autre dans la nuit, et parfois, je passais mes nuit chez lui, retournant au lycée au petit matin pour ne pas me faire chopper par les surveillants.
La sécurité de l’internat était tellement précaire que même un enfant de dix ans pourrait s’en échapper.
Je lui soufflais un petit ‘‘Oui’’ Conscient que ça n’allait pas forcément être une partie de plaisir pour moi.
Une fois dans ma chambre, je montais sur mon lit.
J’avais la même chambre que l’année dernière, mais par chance, les mecs qui la partageaient avec moi n’étaient pas les mêmes. Eux au moins n’avaient pas peur de moi.
Je leur parlais un peu, mais comme je passais pas mal de temps dehors, ce n’était que de temps en temps.
Et, lorsque je sortais en douce le soir, ils avaient l’amabilité de me couvrir un minimum.
Je mangeais avec eux à la cantine ce soir là (ce qui ne m’arrivait pas souvent), et ne dis quasiment aucun mot, trop occuper à ruminer les événements de la journée dans ma tête.
Ça faisait un petit bout de temps que j’avais eu envie d’embrasser Noé. Bien avant qu’il ne m’annonce être gay en fait. J’étais tombé sous son charme. Il n’y avait pas de doutes.
Le fait qu’il ait été inaccessible pendant un bon moment puisque je pensais qu’il n’aimait pas les hommes l’avais rendu encore plus attirant.
Je ne sais pas pourquoi je n’ai rien tenté dès l’instant ou j’ai su qu’il était bisexuel. Ça aurait parut plus normal. On se serait juste envoyé en l’air, et après ça aurai été mieux, la tension que j’éprouvais à chaque fois que j’étais près de lui aurai disparue, et tout serait redevenue comme avant non ?
Qui est-ce que j’essayais encore de convaincre avec mes suppositions débiles ?
Bien sur que ça n’aurait pas été comme avant.
Il est évident que je suis complètement amoureux de cet imbécile !
Je passe tout mon temps avec lui, quand on est pas ensemble on passe notre temps à parler par message ou autres moyens de communication, et je pense tout le temps à lui. Evidemment que ça avait du arriver à un moment ou a un autre.
J’ai tout de même mis un moment à l’assumer ; d’être tombé amoureux de lui.
Premièrement il n’est absolument pas mon style habituel de mec. Ensuite, c’est mon seul vrai ami dans ce foutu lycée. Après, moi Dimitri, je ne tombe PAS amoureux. J’ai dix huit ans, j’ai la vie devant moi, et je veux m’amuser, pas tomber amoureux et m’engager dans une putain de relation sérieuse. Et dernier point, Noé ne me voit surement pas comme un petit ami potentiel.
Je sens qu’on me pousse le bras. Je lève les yeux et vois les mecs avec qui j’étais assis se lever.
Ils ont finit de manger, moi je n’ai pas touché à mon assiette, trop occupé dans mes pensés.
De toute manière je n’avais pas faim. Trop angoissé pour ça.
Je me lève avec eux et nous nous retirons dans notre chambre.
Noé ne m’a pas envoyé de message ce soir. Aucun message.
Et ça, ça avait le dont de me faire flipper à mort.
En temps normal il m’aurait raconté ce qui c’était passé le soir chez lui.
Il avait de toute manière des choses à me raconter. Me faire croire que l’ambiance chez lui avait été calme et que rien ne c’était passé en rentrant aurait été faut, puisque sa sœur avait surement du le coincé quelque part et lui dire deux trois mots en face, seul à seul.
Et en temps normal ça m’aurait fait mourir de rire. De le savoir dans une situation aussi maladroite.
La ça me faisait stresser, parce que j’étais moi-même à un point de stresse inimaginable.
Vers vingt trois heures trente, je sortais en douce de l’internat.
Je n’avais pas pu avant à cause des rondes incessantes dans les couloirs, faite par ses fichu pions.
Noé habitait par chance à moins de vingt minutes du lycée.
Sur le chemin, dans le froid de fin janvier, je continuais à me torturer l’esprit.
Je n’avais aucune idée de la manière dont il allait m’accueillir.
J’avais probablement fait la plus grosse connerie de ma vie en me jetant à l’eau et en l’embrassant.
Une fois devant sa maison, il fallut escalader le petit garage qui se trouvait en dessous de sa fenêtre. Mais depuis le temps j’avais l’habitude, et la technique, et je le fis en deux temps trois mouvements.
Je frappais sommairement à sa fenêtre, plus pour la forme que pour le geste en lui-même et entrais.
Il était allongé sur le lit à m’attendre, comme souvent lorsque je lui rendais ses visites nocturnes.
Je savais que je ne devais faire aucun bruit, si sa mère nous avait trouvé tous les deux dans sa chambre un soir de semaine, elle aurait fait un arrêt cardiaque, et Noé aurait probablement été puni pendant toute une année.
A mon arrivé il se releva et s’assis en tailleur.
Je me mis à côté de lui restant muet.
A ce stade ça ne servait plus à rien de faire comme si de rien n’était.
‘‘Bon tu va parler’’ Me dit-il au bout de même pas cinq minutes de silence gênant.
C’est vrai que d’habitude je suis une vraie pipelette, impossible de me faire arrêter de jacasser. J’ai toujours un truc à raconter, même si ce n’est pas intéressant.
‘‘Ça a été l’ambiance avec ta sœur en rentrant ?’’ Optais-je en solution de repli.
‘‘Elle m’a ignoré, et ne m’a pas jeté un seul regard’’
Il me regardait fixement. Je n’avais tellement pas envie de lui expliquer mon geste de cet après midi.
Nous entendîmes tout à coup des bruits de pas dans le couloir, se dirigeant vers sa chambre, qui n’avaient pas lieu d’être puisqu’elle se trouvait être isolé au bout du couloir.
Nous nous dévisageâmes gravement avant que je ne me faufil de vitesse sous son lit.
Sa porte s’ouvrit à peine cinq secondes plus tard après un léger coup sur celle-ci.
Des jambes fines entrèrent dans la chambre.
J’entendis Noé murmuré un ‘‘Evy’’ Sans doute un peu abasourdit.
Elle s’assit sur le lit.
Puis pris la parole.
‘‘Je t’ai entendu parler, alors j’ai pensé que tu ne dormais pas’’
Le silence ce fit. Ils devaient être tout autant gênés l’un que l’autre.
‘‘Je suis désolé de t’avoir ignoré en rentrant ce soir. Mais je ne savais pas trop quoi faire d’autre’’ Continua-t-elle ‘‘Surtout devant maman’’
Evy s’excusait de quelque chose ! Miracle.
Noé ne disait toujours aucun mots, et j’aurais payé cher pour ne serait-ce qu’entrapercevoir sa tête à ce moment.
Le silence gêné reprit.
‘‘Je sais que je te pourris la vie et qu’on se déteste’’ Lança subitement Evy. ‘‘Enfin je pensais que tu me détestais’’ murmura-t-elle.
Je me demandais vraiment comment mon Noé allait faire pour se dépatouiller avec cette situation.
‘‘Bref, ton baiser m’a fait comprendre une chose’’ Reprit-elle plus fort et plus sur d’elle ‘‘Tu es mon frère, et quoi qu’il arrive je t’aime, même si je passe mon temps à te pourrir la vie comme je viens de le dire’’
Je me retenais de ne pas rire. La scène devait être tellement hilarante, Noé sans doute bouche bé, et sa sœur on ne peu plus sérieuse.
‘‘Je suis désolé de ne pas avoir les mêmes sentiments que tu as pour moi. Mais si ça peut te réconforté sache que je tiens quand même à toi, et que je vais me calmer’’ Elle continua dans une sorte de monologue qui me donna encore plus de mal à me retenir d’exploser de rire ‘‘Je n’avais pas compris ces appels silencieux, toutes les fois ou tu me provoquais, toutes les fois ou tu me mettais en colère, je n’avais pas compris que c’était juste pour me montrer que tu m’aimais, et j’ne suis désolé, j’aurai du le voir. Je suis désolé Noé’’
J’entendis des bruissements et je vis le lit s’affaisser un peu plus au dessus de moi.
Un bruit de baiser, puis elle se leva et quitta la chambre.
J’entendis à peine la porte de la chambre de sa sœur se refermée, que je laissais libre cours à mon rire.
Je sortis de sous le lit et trouvais un Noé comme tétanisé.
Puis, il rugit en criant presque ‘‘Putain elle m’a embrassé’’
Je lui bâillonnais la bouche avant qu’il ne finisse par réveiller sa mère à parler trop fort.
Il me regarda désespérément ‘‘Deux fois dans la même journée… C’est pas possible, je suis maudit’’ Se lamentât-il ‘‘Et arête de rire ! Merde, tout ça c’est de ta faute !’’
Malheureusement je ne pouvais pas me stopper.
‘‘Merde, j’aurai aimé voir ta tête quand elle c’est excusé ! Et pire, quand elle a sortie cette connerie comme quoi elle n’avait pas vu tes appels silencieux’’ Je m’étranglais presque de rire tant la scène était comique.
Noé tomba à la renverse allongé sur son lit, et se prit la tête dans les mains.
‘‘Allait fait pas une tête d’enterrement, au moins t’auras plus ta sœur constamment sur le dos’’
‘‘Comment tu veux que je me réjouisse’’ Maugréa-t-il entre ses mains ‘‘Ma sœur pense que je l’apprécie, non pire que ça, que je l’aime ! Harg rien que de le prononcer j’en ai des hauts le cœur’’
‘‘Non mais allez avoue que c’est marrant’’
‘‘Non ce n’est pas marrant ! Contrat-il.
Je m’allongeais à ces côtés, toujours secoué de rire.
‘‘T’es obligé de dormir avec moi ce soir’’ M’annonça-t-il.
J’acquiesçais, bien entendu que j’allais dormir avec lui.
Nous nous déshabillâmes et nous nous glissâmes dans sont lit. Nous endormant l’un contre l’autre.
Toute cette histoire de baiser entre lui et moi oubliée.
Le lendemain je m’éclipsais sous les coups de six heures et demie, le laissant tranquillement dormir.
J’allais de toute façon le revoir dans peu de temps à notre premier cours.
Lorsque je le retrouvais assis devant la porte de la salle d’histoire, Il s’empressa de me raconter son matin affreux où il avait évité sa sœur, de peur de prendre ses moyen en la voyant, et de faire je ne sais quelle connerie.
Il m’avait presque supplié de l’emmener chez moi ce soir en rentrant chez ma mère, pour qu’il n’ait pas à la recroiser.
J’avais bien sur accepté, et envoyer de suite un message à mes amis pour qu’ils organisent un petit quelque chose histoire de lui changer les idées.
Et après qu’il ait téléphoné à sa mère pendant plus de vingt minutes lors de la pause du midi, elle avait cédé, (comme presque toujours maintenant) et accepté qu’il vienne chez moi.
Il n’avait même pas voulu repasser chez lui pour prendre des affaires de rechange, ayant réellement la frousse de sa sœur, me disant qu’il emprunterait les miennes, quitte à passer pour un corbeau.
Le vendredi soir se passa comme tous les autres où il était venu à la maison ; devant un film, et en chahutant comme des gamins de dix ans, pour finir par s’endormir d’épuisement affalé l’un contre l’autre.
Le lendemain, Noé eu le droit de fouiller dans mon armoire en long en large et en travers, à la recherche de vêtements potables.
Il n’y trouva rien qui lui convenait vraiment, alors il se contenta de prendre le pantalon le plus large qu’il ait trouvé, même si celui-ci était affublé de chaines, et un pull noir basique qu’il cacherait avec sa veste.
Le tout avec ses chaussures de skateur. Je lui avais bien proposé une paire de Doc, mais il n’en avait pas démordu, et avait voulu à tout pris garder ses propres chaussures.
Ça faisait un style pour le moins étonnant, mais je ne fis aucun commentaire.
Tandis qui n’arrêtait pas de répéter des ‘‘J’ai l’air d’un imbécile’’
Moi je m’étais juste contenté de le mater en douce tout le long de la soirée. S’il me plaisait déjà avant, maintenant c’était pire. Mon pantalon bien que large lui moulait les fesses à la perfection, et ses chaines lui donnaient un air un peu rebelle. A croquer !
Et la soirée se passa comme toutes les autres, les idées de Noé changées par nos amis, riants et parlants avec lui.
Tout était comme toujours.
Le lundi matin, nous avions séché les cours pour nous rendre dans sa maison, afin qu’il puisse se changer. Impossible pour lui de se rendre au lycée avec un pantalon à moi. Je me vexais un peu que mes vêtements ne lui conviennent pas assez, mais uniquement pour le taquiner.
Nous nous pointâmes vers treize heures au lycée, avec un mot d’excuse bidon que le surveillant accepta tout de même.
Deux jours s’écoulèrent.
Mais quelque chose avait changé. Quelque chose dans le comportement de Noé.
Dans ses regards appuyés, dans ses gestes, dans ses paroles.
Il c’était mit à flirter.
Je ne sais si c’était pour me tester ou parce qu’il en avait envie, mais toujours est-il qu’il n’avait en réalité pas oublié le baiser que je lui avais donné.
Depuis deux jours il ne s’arrêtait pas.
Et moi, je ne savais pas comment y répondre.
Rester de marbre ? Ou lui montrer que je n’étais pas indifférent ? Je n’arrêtais pas de me prendre la tête.
Le mercredi soir, nous avions une fête étudiante dans la maison d’un ami pas trop loin de chez Noé.
Après avoir fait le mur, et lui, s’être extirpé de chez lui par la fenêtre, nous nous rejoignîmes au point de rendez vous.
La maison dans laquelle se passait la fête était immense.
On aurait dit un château.
Nous nous mîmes vite dans l’ambiance.
Mais Noé n’arrêtait pour autant pas de me tenter à se faire de plus en plus aguicheur.
Collé à moi toute la soirée, il se frottait contre mon corps, passait sa tête dans mon coup, m’embrassait la joue à la commissure des lèvres pour tout et rien.
Je devenais fou.
J’essayais tant bien que mal de rester stoïque, mais rien n’y faisait, ma main se passait atour de ses hanches, mes yeux s’attardaient trop longtemps sur ses lèvres, ou ma peau frissonnait à son contact…
Jamais ça n’avait été aussi ambigu entre nous deux !
Il était minuit et demi, quand Noé me dit à voix basse pour que moi seul entende ‘‘Bon c’est l’heure des paris’’
Le moment où je lui choisissais un mec ou une fille, et où lui me choisissait un mec.
Chacun son objectif.
Il s’approcha d’avantage, et me susurra doucement à l’oreille ‘‘J’ai une proie toute prête pour toi’’
Je me reculais et le regardais intensément attendant ses indications.
Il se recolla contre mon corps, et me murmura sensuellement ‘‘Je te paris que tu ne peux pas me faire l’amour toute la nuit’’ Et il ponctua par sa langue me léchant le lobe de l’oreille.
Onde de choque.
Mon corps fondit comme neige au soleil.
Je ne lui laissais pas le temps de dire quoi que ce soit d’autre, n’ajoutais aucune parole non plus, et lui pris la main pour l’emmener dans une des chambres.
Il fallait qu’une des chambres soit vide, sinon je n’aurais pas tenu.
Et si sa proposition n’était qu’un test en vue de voir si le baiser de la dernière fois signifiait quelque chose, je m’en foutais.
Il me cherchait depuis trois jours, et c’était déjà trop pour moi qui étais un mec à hormone sur pattes.
Par chance la première porte que j’ouvris était une chambre vide.
J’y rentrais, Noé toujours à ma suite, verrouillais la serrure et le plaquais contre la porte pour lui dévorer la bouche.
Trop de désir contenu depuis trop de temps.
Trop de nuit passé avec lui à bander dans le vide.
Trop de temps passé à me rapprocher de lui sans rien tenter.
Trop de tout renfermé trop longtemps.
Ses mains étaient partout sur moi, passant sous mes vêtements.
Ses lèvres me faisaient tourner la tête.
Son odeur m’enivrait.
Et nous n’étions là qu’a s’embrasser contre la porte.
Lorsque nous atterrîmes sur le lit, nos habits avaient valsé à travers la pièce, et nous étions nus comme au premier jour d’Adam.
Je pouvais enfin caresser ses côtes, ses hanches, son ventre.
Mes mains s’attardaient sur tout ce qui leur était possible de prendre, trop avide de son corps.
Lorsqu’il s’écrasa au dessus de moi frottant son sexe contre le mien je cru mourir.
Pourtant j’avais déjà fait ce genre de choses des centaines de fois.
Mais avec lui, tout avait une autre dimension. Tout était plus réel, plus sensible, plus waouh.
Je n’arrivais pas à retenir mes gémissements.
‘‘Dis moi que tu as des préservatifs’’ Dis-je à Noé alors que je lui mordillant doucement le coup pour tenter de garder encore un peu de mon sang froid.
‘‘Poche pantalon’’ Bredouilla t-il alors que, ne pouvant plus me retenir, j’avais pris nos deux verges en main et que je les branlais l’une contre l’autre.
Je continuais se ravissement encore quelque minutes tout en cherchant des yeux le pantalon de mon Noé.
Je ne le trouvais pas et m’énervais intérieurement en accélérant la cadence sur nos sexes, faisant se cambrer héroïquement mon partenaire.
‘‘Putain Dim ralentit, tu va me rendre dingue’’
‘‘Mais je ne vois nul part ton putain de baggy’’ Rugissais-je.
Il se décala de moi me forçant à lâché son pénis et ouvrit le tiroir d’une des tables de chevet.
Bingo. Préservatifs, lubrifiant et même menottes (que nous laissâmes bien sagement à leur place).
Une fois les outils en main, une question se posait, lui ou moi ?
‘‘Toi ou moi’’ Demanda-t-il au même instant.
J’en savais fichtrement rien, tout ce que je savais, c’est que j’avais envie de lui, et pas qu’un peu !
‘‘Jm’en fou’’ Répondis-je précipitamment le prenant pour le plaquer sur le lit et investir ses lèvres.
Il accrocha gentiment mon piercing sur les miennes avec ses dents, rendant le moment encore plus excitant.
Il inversa les rôles, me surplomba de toute sa force et me dis avec un sourire à tomber par terre ‘‘Ce sera moi alors, puisque Monsieur à l’air si tenté’’
Ça m’allait très bien comme plan.
Il ouvrit le lubrifiant pour en enduire ses doigts afin de sans doute me préparer, mais je le retenais.
‘‘T’emmerde pas avec ça, pas besoin, je me fais prendre bien assez souvent pour que t’y aille direct’’
Un sourire carnassier se dessina sur ses lèvres.
J’allais probablement en avoir pour mon argent.
Il mit le préservatif, un coup de lubrifiant, jetais peut être habitué, mais il ne fallait pas non plus pousser le bouchon trop loin, un minium de confort s’imposait.
Lorsqu’il s’insinua en moi je lâchais un soupir de pur bonheur. J’étais accroc à cette sensation, comme si mon corps voulait à chaque fois avalé mon amant.
Les coups de reins s’installèrent bientôt naturellement.
Noé poussait des râles de plaisir tandis que moi j’haletais et criait de temps en temps lorsque son sexe frappais avec fougue tout au fond de moi.
Déferlement de plaisir pur.
Je m’accrochais avec force à son corps se mouvant parfaitement bien dans le mien.
Son souffle se répercutant sur mon coup et mon oreille me faisant défaillir.
Il suçait les anneaux sur celle-ci, lapant mon oreille à chaque à-coup.
Un délice sans nom.
Nous finîmes par nous libéré, pas vraiment en même temps, mais peu importe, tout ce qui importait pour le moment c’était lui et moi.
Même j’avais mis du sperme partout sur nos deux corps entrelacés.
A bout de souffle, après nos folles cabrioles, je ne me décourageais pas et continuais de l’embrasser comme un assoiffé.
Après tout, il avait dis toute la nuit, et une petite fois n’aurait de toute façon pas suffit à calmer mes ardeurs.
Alors nous le refîmes plusieurs fois dans la nuit, dans plusieurs positions, lui en moi, moi en lui, sur moi, sur lui, sur mes lèvres sur ces lèvres, dans ma bouche, dans sa bouche, contre lui, contre moi, juste nous deux ensemble. Comme deux amoureux.
Plusieurs années plus tard
J’étais assis sur le canapé en train de regarder tranquillement la télé en attendant Dim qui rentrait toujours une demi-heure après moi de son travail.
Alors que j’entendais la porte d’entrée claquer, je ne bougeais pas, savant pertinemment qu’il viendrait me rejoindre pour s’affaler contre moi.
Et ça ne tarda pas, des lèvres vinrent s’échouer dans mon coup alors que mon amoureux se trouvait derrière le dossier du fauteuil.
Une main passa devant moi avec une boite qui s’ouvrit sur une magnifique bague.
Et quelques mots susurrés à mon oreille ‘‘Je te paris que tu ne peux pas m’épouser’’.
__________________________________________________
Vous avez aimé?
Je sais, la fin est un peu guimauve, mais je n’ai pas pu m’en empêcher, j’avais cette fin en tête depuis la première ligne que j’ai écrite.
Ces deux personnages vont me manquer en tout cas (bien que je n’ai pas fait un si long chemin que ça en leur compagnie). Dommage que ce soit la fin, mais bon il faut quand même savoir s’arrêter et mettre un pont fin à ces histoires de temps en temps!