Situation Particulière (deuxième partie)

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‘‘Beth, je crois que je vais quitter Lucas’’

‘‘Pardon ?’’ Dis-je à Ethan avec de gros yeux.

Nous étions assis sur un banc en face de chez lui. Il fumait une cigarette. Ses parents n’acceptant pas qu’il ‘‘intoxique la maison avec cette saloprie’’ (de leur propres mots), nous étions obligés de sortir pour qu’il ait sa dose de nicotine.

‘‘Je vais quitter Lucas’’ Me répéta-t-il sur un ton détaché.

‘‘Mais tu peux pas faire ça !’’ M’exclamais-je avec panique.

‘‘Pourquoi pas ?’’ Répondit-il toujours sur le même ton.

‘‘Il est éperdument amoureux de toi’’ Lui fis-je remarqué avec dureté.

‘‘Justement tu me connais Bethy, les gens qui me collent, je n’aime pas ça’’ Essaya-t-il de se justifier.

‘‘Ça fait à peine deux mois que vous avez officialisez le truc, et toi tu veux tout envoyer balader ? Je suis sûre que c’est juste parce que tu as la trouille, et que pour une fois quelqu’un te plait vraiment, quelqu’un avec qui ça peut durer’’

Il ne répondit rien se contentant juste d’écraser sa cigarette par terre.

Puis il me regarda tout en me disant : ‘‘Rentrons, j’ai besoin d’un câlin au chaud’’

Nous rentrâmes donc dans sa maison, nous installant dans sa chambre, sur son lit, pour s’enlacer.

Je savais que quelque chose le tracassait, mais qu’il peinait à me le dire. Je n’allais certainement pas le forcer, Ethan pouvait quand il le décidait, rester muet comme une carpe.

Il était collé dans mes bras, la tête posée sur ma poitrine, sa respiration irrégulière.

Signe avant-coureur du fait qu’il s’apprêtait à me dire la chose en question qui le préoccupait.

‘‘J’ai l’impression que je te délaisse’’ Souffla-t-il au bout d’un temps que j’aurais qualifié d’une éternité.

Je restais Alerte.

‘‘Me délaisser ?’’ Répétais-je sans vraiment comprendre.

‘‘Oui, comprend moi, Lucas et moi, c’est quelque chose de tout nouveau pour moi. Et j’ai le sentiment de passer de moins en moins de temps avec toi, à cause de ça. Et ça, ça me fait carrément psychoter’’

C’est vrai que depuis cette histoire, nous n’étions plus aussi souvent ensemble, mais rien de très alarmant en soit.

Disons qu’en quantité, ça équivaudrait à 80% de notre temps ensemble, au lieu de 95%. Eux aussi avait le droit à des moments seul rien que tous les deux, quoi de plus normal quand on est un couple.

‘‘Ethan’’ Commençais-je doucement dans le but de lui exposer la réalité sous les yeux ‘‘Tu as un petit ami maintenant, un vrai. C’est normal que l’on passe un tout petit moins de temps ensemble. Mais c’est minime, et ça ne me dérange absolument pas. Et puis, je sais qu’il s’occupe bien de toi lorsque tu es avec’’ Rajoutais-je en dernier mot avec un petit ton taquin.

Je le sentis un peu se tortiller contre moi. Il était gêné. Il y avait autre chose que juste cette histoire de temps.

Au bout de dix minutes sans parler, voyant qu’il ne se décidait pas à me dire le fin mot de cette histoire, j’entrepris de lui papouiller doucement ses courts cheveux couleur caramel. Ce qui eut pour effet de le détendre un peu.

‘‘Ce qui me gêne, c’est que toi tu n’ais personne’’ Finit-il par avouer.

Je grimaçais un peu.

‘‘C’est vrai quoi’’ Commença-t-il en se relevant afin de pouvoir me regarder dans les yeux ‘‘D’habitude on fait tout ensemble, et là j’ai en quelque sorte mon premier vrai petit copain auquel je tiens, et toi, et bien, tu es seule’’

‘‘Mais je t’ai toi’’ Lui répliquais-je.

‘‘Oui mais moi je n’ai pas que toi, et je ne peux pas te consacrer tout mon temps’’ Débitât-il dans une phrase rapide.

‘‘Ethan, je ne te demande pas de me consacrer tout ton temps, tu le sais bien. Je ne comprends vraiment pas pourquoi ça te met dans des états pareils, tu as le droit d’avoir une vie en dehors de nous non ?’’

‘‘J’ai peut être le droit, mais je n’en ai pas l’envie’’ Me confia-t-il dans un murmure en baissant les yeux.

Je le serais contre moi dans un élan de tendresse, comme j’en avais souvent envers lui.

‘‘De quoi tu as peur exactement’’ Lui demandais-je, le sentant encore plus tendu que tout à l’heure.

‘‘Je ne sais pas trop, peut être qu’on ne soit plus amis comme avant’’ Dit-il avec une voix de petit enfant.

‘‘Ethan, on se connaît depuis toujours, et on a toujours été proche non ? C’est pas aujourd’hui que ça va changer. On grandit juste un peu, mais tout restera intact entre nous’’ C’était un discours cliché, il fallait l’avouer. Mais je voulais le rassurer, et surtout, c’était la pure vérité. Pour rien au monde je n’aurais changé ce rapport qui nous liait.

‘‘J’ai peur que Lucas ne veuille plus de cette relation si particulière que j’entretien avec toi’’ Dit-il soudainement coupant cours aux autres réflexions.

Je me figeais. Voilà ce qu’il voulait réellement me dire depuis tout à l’heure.

Je ne m’étais pas une seule seconde imaginé ce scénario. Pour moi Ethan et moi, ça me paraissait naturel. Tous les deux, nous pouvions faire tous ce que nous avions envie chacun l’un l’autre, et chacun l’un avec l’autre. Personne n’avait le droit de nous interdire ça. C’était quelque chose d’innée, c’était nous.

Je demandais avec appréhension ‘‘Il… Il t’en a parlé ?’’

‘‘Non’’ Il rajouta après un petit temps de pause ‘‘Pas encore’’

‘‘Et toi, tu as essayé d’aborder le sujet ? Tu sais pourtant qu’on s’entend bien avec Lucas non ? Pourquoi voudrait-il une chose pareille ?’’

J’essayais de me rationaliser. Lucas n’était pas comme ça n’est-ce pas ? Il était différent de tous les autres, un peu comme moi et Ethan, je le sentais. Sinon pourquoi Ethan serait encore avec.

‘‘Peut être pour m’avoir que pour lui’’ chuchotât-il si bas que j’eu du mal à l’entendre.

‘‘Ethan, avant de te faire des films, parle lui en. Et puis je doute que ce soit son but de t’avoir pour lui tout seul, si je me souviens bien il n’est pas très très fidèle si ?’’

Lucas était ce que l’on peut appeler ‘‘volage’’. Ça aurait été un comble qu’il demande une fidélité sans borne à son partenaire en connaissant son propre penchant pour les relations extraconjugales.

‘‘Non c’est vrai, mais j’ai tellement peur pour nous deux Beth’’ siffla-t-il en me resserrant contre lui.

‘‘Allez, arrête de t’en faire comme ça’’ Le rassurais-je avec des douces caresses ‘‘On lui en parlera tous les deux demain’’

Il acquiesça en glissant sa tête dans mon coup pour me couvrir de baisers désespérés.

Lucas et moi étions plutôt en de bons thermes. Nous étions souvent ensemble, même si les fois où nous retrouvions seuls n’étaient que très rares, et pour cause, Ethan était tout le temps avec nous. Mais j’aimais ça. Ce qui me plaisait surtout, c’était de passer du temps avec eux deux. D’autant plus que Lucas était gentil, blagueur, beau gosse, et très intéressant. Il s’accordait parfaitement avec Ethan qui était assez détaché, réservé, calme, et taquin sur les bords.

De temps en temps, nous faisions l’amour tous les trois, juste par envie et de temps en temps, juste moi et Ethan. Et je n’ai jamais pensé que ça aurait pu déranger Lucas. Ethan de ce qu’il me disait il y a quelques minutes, si.

Ethan finit par passer la nuit chez moi, nous remémorant nos plus beaux souvenirs d’enfance. Ceux passés rien que tous les deux.

 

Le lendemain, nous avions décidé de passer l’après-midi tous les trois.

Chez Lucas pour une fois.

Ses parents étaient plus laxistes que nos parents respectifs, mais il n’aimait pas nous emmener chez lui. Sans doute parce qu’il habitait dans l’un des quartiers qui craignait le plus de notre ville et que sa maison n’était pas vraiment ce que l’on peut appeler bien tenue. Heureusement sa chambre était dans un tout autre cadre, rangée au millimètre près, et ordonnée. Contraste fulgurent avec le reste de la demeure.

Je savais que c’était aujourd’hui qu’il fallait que nous lui parlions, mais j’appréhendais un peu.

Et si Ethan avais raison ? Comment faire ? Je sais qu’il s’est attaché à Lucas, et que sa relation est devenue importante pour lui, mais je sais aussi qu’il préférera être malheureux comme les pierres plutôt que de perdre notre lien.

Pour l’instant, c’est tous les trois, allongés sur le lit de notre ami que nous discutons tranquillement du dernier film que nous avons vu ensemble.

J’ai une boule au ventre de plus en plus présente. Je n’ai tellement pas envie de casser cette idylle dans laquelle je me suis enfermé depuis tant de temps.

Je m’allonge sur le lit alors qu’eux sont toujours assis en train de discuter avec animation.

Soudain, au bout de quelques minutes je n’entends plus leurs voix.

Je tourne mon regard vers eux.

Ils sont tous les deux en train de me regarder avec étonnement. Je comprends vite qu’ils ont dû me parler mais que je n’ai pas entendu, trop absorbée par mes pensées.

‘‘Vous disiez ?’’ Leur demandais-je innocemment ?

‘‘Nous te demandions si tu voulais aller faire un petit tour dehors’’ Répétât Lucas calmement.

‘‘Mais vous êtes fou, on est fin janvier, il fait deux degrés dehors, moi je n’ai pas envie de me geler’’ Leur dis-je avec horreur ‘‘Pour une fois qu’on n’est pas obligé de sortir pour qu’Ethan fume’’ Ajoutais-je.

Ils rigolèrent tous les deux face à ma mine déterminée.

‘‘D’ailleurs il fallait qu’on te parle d’un truc’’ Annonçais-je en prenant mon courage à deux mains.

J’osais un regard hésitant vers Ethan qui baissa d’emblée les yeux. Lui aussi avait peur.

‘‘Est-ce que je gêne ton couple avec Ethan ?’’ Me jetais-je à l’eau.

Il me regarda avec ébahissement sans trop bien comprendre.

‘‘Que tu gênes mon couple ?’’ Demanda-t-il incrédule.

Il se tourna vers son petit ami sans doute dans l’espoir que celui-ci l’éclaire. Mais il se borna à baisser la tête en restant muet.

Lucas dû sentir que quelque chose clochait, car je vis son expression changer et son visage se décomposer.

Il débitât soudainement avec panique en étant toujours dirigé vers Ethan : ‘‘Tu veux me quitter, c’est ça ?’’

Ce qui eut pour effet de faire relever la tête de celui-ci et de lui articuler un ‘‘Non je ne veux pas te quitter’’ fort et clair.

‘‘Je ne comprends pas, que ce passe-t-il alors, on n’est pas bien tous les trois, pour que toi Beth tu me demandes si je te gêne ?’’

Je me tortillais mal à l’aise en fixant Ethan qui, je le savais, se bornerait à ne rien dire et à tout me laisser expliquer.

‘‘Non je ne crois pas que tu ais compris Lucas’’ Je fis un pause.

J’en profitais pour me rapprocher de lui.

‘‘Hier Ethan était assez paniqué à l’idée que TOI tu ne veuille pas de moi’’ Reprenais-je en espérant éclairer un peu plus sa lanterne ‘‘Ce ne serait pas toi qui me gênerais, mais plus moi qui te gênerais’’ Concluais-je, voyant bien que son air perdu persistait à rester sur son beau visage.

‘‘Mais, pourquoi je ne voudrais pas de toi’’ Me demanda-t-il toujours aussi anxieux.

‘‘Peut être pare ce que tu veux être seul avec moi’’ Murmurant Ethan sortant un peu de son mutisme.

‘‘Mais je suis déjà seul avec toi non ? On a des moments tous les deux, pourquoi ça ne me conviendrait pas ?’’ Lui dit Lucas.

‘‘Peut être parce que ce n’est pas ce qu’on attend d’un couple’’ bredouilla Ethan.

‘‘On s’en fou ce qu’on attend d’un couple, moi ce qui me plait c’est ce qu’on est aujourd’hui, et sans Beth, on se serait pas ce qu’on est’’

Un grand sourire ornait mon visage, Ethan c’était juste fait des idées, et s’il c’était fait un tel film de tout ça, c’est qu’il devait vraiment énormément tenir à Lucas, il n’y avait plus de doutes là-dessus.

‘‘Comment vous avez pu croire que je ne voulais plus de toi Beth’’ Continua Lucas sur sa lancée ‘‘Je savais à quoi je m’engageais si je commençais une relation avec Ethan, je ne pense pas que vous remémorer notre  délicieuse rencontre soit nécessaire pour vous le prouver. Tu penses bien que si je suis là ici avec vous deux, c’est parce que j’en ai envie, le jour où cette relation ne me correspond plus, si elle ne me correspond plus, je le dirais de suite’’

‘‘Bon, j’ai l’impression que maintenant c’est clair’’ Dis-je avec ce sourire toujours présent, étant rassurée ‘‘Tu es tranquillisé Ethan ?’’ Demandais-je tout de même par acquis de conscience.

‘‘Hum, un peu’’ Se contenta-t-il de répondre.

‘‘Ethan sérieux’’ Commença Lucas ‘‘ Je ne veux pas que tu t’éloignes de Beth à cause de moi, je veux que cette relation reste telle qu’elle est. Et puis, j’aurai un sacré culot de te demander de ne plus être proche de Beth si on pense à tous les mecs avec qui je fricote, tu ne crois pas ?’’

Ha, je savais que j’avais raison, et surtout par rapport à ça.

‘‘Tu vois Ethan, pas de quoi en faire une montagne, et de te prendre la tête comme ça’’ Commentais-je.

Nous nous rapprochâmes tous les deux de mon meilleur ami pour l’étreindre presque amoureusement.

Maintenant, nous étions trois et non plus deux. Et c’est le plus beau cadeau que j’aurais pu espérer.

 

Après cet épisode, rien ne changea vraiment. Si ce n’est que Lucas devenait de plus en plus présent.

A trois, nos journées étaient bien plus remplies. Nous avions plus de choses à nous dire, plus de choses à faire, tout quasiment était plus. Ethan aussi était de plus en plus proche de lui, et j’étais de ce fait, convaincue qu’il avait trouvé l’amour. Lucas ne faisait que de s’en réjouir. Une fois dans ses bras, il me faisait penser à un chat en train de ronronner sous des caresses. Ils étaient absolument adorables.

Au lycée, c’était toujours un peu la même chose, mais les gens ne se retournaient plus sur leur passage quand entre deux cours ils se croisaient et s’embrassaient, et j’en étais heureuse. Je savais tout à fait que le fait d’avoir officialisé la situation au lycée le mettait mal à l’aise, d’où le fait qu’il ne passait que peu de temps en la présence de Lucas une fois dans l’établissement.

 

Pourtant, un samedi soir, je retrouvais Ethan, devant ma porte d’entrée, en pleurs silencieux.

‘‘Ethan’’ M’étais écrié avec horreur.

Il avait le teint blafard, et de grosses larmes s’échappaient de ses yeux rougis. Je le prenais immédiatement dans mes bras, lui enfouissant son visage dans ma poitrine.

Je ne tardais pas à le faire rentrer pour l’allonger dans mon lit dans une longue étreinte.

Comme d’habitude, je me contentais de le réconforter avec des gestes, des caresses, et des baisers. Forcer Ethan a parler n’avait jamais marché, et quand bien même ses jours-ci les choses avaient un peu changé avec Lucas, je savais que ça ne marcherait toujours pas.

Je m’inquiétais tout de même au plus haut point, ce n’était absolument pas dans les habitudes d’Ethan de pleurer. Son attitude j’men foutiste ne le permettait pas.

Je passais ma main dans ses cheveux doux comme s’ils avaient été ceux d’un bébé.

Le temps me paraissait ralentir.

Je me décidais à lui délier un peu la langue en posant des questions subtilement liées à ses pleurs, qui soit dit en passant, ne se tarissaient toujours pas.

‘‘Tu as vu Lucas aujourd’hui’’ Lui demandais-je.

Il ne fit que hocher négativement la tête.

Bon un bon plan, peut être que ses pleurs n’étaient pas en rapport avec lui.

‘‘Tu veux que je l’appel pour qu’il vienne ?’’

Il hocha la tête dans le même sens que pour ma précédente question.

J’ai peut être pensé un peu trop vite alors.

‘‘Il y a un rapport avec lui ?’’

Même chansonnette.

Je continuais donc mes questions pendant plusieurs minutes, sans pour autant trouver la raison de son mal-être.

Une fois à cours d’argument, et un silence qui s’éternisait depuis une bonne heure, toujours installé dans la même position, le bras engourdis par son poids trop lourd, Ethan parla.

Pour pas grand-chose juste : ‘‘Je peux dormir avec toi ?’’

Je m’offusquais. ‘‘T’as même pas besoin de poser la question tête de linotte ! Mais apprête toi à essuyer un ouragan demain matin, ‘‘cher papa’’ rentre, et je ne sais pas à quelle heure, alors il se peut qu’il soit la avant que tu repartes demain matin’’

Pourtant, il ne bougea pas de mes bras et s’endormi, comme si Morphée avait prit son corps en quelques minutes à peine.

 

                Lorsque le lendemain nous nous réveillâmes, nos corps criaient famine.

 Ethan était redevenu normal lorsque nous descendîmes pour manger notre petit déjeuné.

Je jurais un ‘‘Et merde’’ discret.

Mon père était assis à la table. Avec son air sévère, ses cheveux cours, gominés et bien coiffé à l’américaine.

Mon paternel est flic. Flic infiltré. C’est lui qui fait tout le sale boulot et qui se fait passer pour un gangster pour pouvoir coffrer les méchants. Et pour la peine, il est remplis de moral et de principes ; qui sont à peu près tous à gerber. D’accord il fait régner l’ordre, défend les victimes, et tout le tintouin, mais à côté de ça, il est tellement bourré de règles, et de non-dit, qu’il en devient infect. Entre nous ce n’est pas vraiment l’amour fou. Mais on fait un peu comme si de rien n’était. Un genre de comédie orchestrée qui dure depuis presque toujours.

Je ne dis pas que je le déteste, c’est mon père tout de même, et petite, j’aimais passer du temps avec lui, pour l’aider à réparer sa moto, ou le voir couper du bois, mais les temps changent, les mentalités et les points de vue aussi. Et il se trouve que sur la mentalité et le point du vue, moi et lui, on est plus du tout en accord.

Par exemple, pour lui, Ethan n’a rien à faire ici. Notre relation n’est pas saine, quand on sait que mon ami fréquente des hommes…

Et oui, les valeurs conservatrices qu’il a hérité de son regretté père Américain, resté après la guerre en France pour ma charmante grand-mère ne se sont pas estompées avec le temps.

De ce fait, l’homophobie reste un de ses petits pêchés, et pour lui ces gens sont un genre d’aberration de la nature. Autant vous dire qu’il tire souvent la gueule quand il me voit descendre au petit matin accompagné d’Ethan.

Heureusement pour moi, en tant que flic de terrain, il n’est pas trop souvent à la maison, et je me débrouille pour que les jours où c’est le cas, me carapater discrètos.

‘‘Beth, comment vas-tu ?’’ M’accueilli-t-il avant même que je ne franchisse la porte de la cuisine.

Il releva la tête te fronça les sourcils.

‘‘Ho je vois qu’Ethan est avec toi’’

‘‘Papa s’il te plait, pas maintenant’’ Le mettais-je en garde ‘‘On a vraiment eu une soirée affreuse, et ce n’est pas le moment’’

Il grogna et me jeta un regard noir avant de dire sur un ton abjecte ‘‘Mais enfin ma petit princesse, je ne vois pas de quoi tu parles, je n’allais rien faire voyons. Et puis, question soirée affreuse, je pense que tu n’es pas si mal logé que ça ici. Sans compter que tes petits problèmes d’ado minable ne m’intéressent aucunement’’

Je ne remarquais que maintenant que ma mère n’était pas dans les parages, ce qui expliquait le comportement et les propos si ouvert de la part de mon père.

Quand le chat n’est pas les souris dansent n’est-ce pas ? Et bien moi je dirais plutôt quand la matriarche n’est pas là, les rejetons s’entretuent.

‘‘On ne reste pas’’ L’avertis-je ‘‘On va directement aller chez Ethan’’

Ethan lui, comme à son habitude ne pipait mot.

Il avait souvent eu le droit à ce genre de scène ou la tension palpable mettait tout le monde mal à l’aise, et bien qu’au début il ait essayé de s’interposer, il avait bien vite compris que ça ne servait en général à rien. En particulier depuis que mon père l’avais menacé de lui couper ses couilles de folasse s’il lui adressait encore une seule fois la parole.

Lorsque ma mère est là, nous nous comportons bien entendu de manière plus civilisé, bien que présentement, nous sommes dans le calme avant la tempête.

Je ne me risquais même pas à prendre un petit truc à manger et tirais Ethan avec moi afin de remonter chercher des affaires pour me faire un sac.

Ethan savait que j’allais devoir passer les prochains jours chez lui.

Je ferais bonne figure en trouvant une excuse quelconque à ma mère, bien que je soupçonnais de faire semblant de croire à mes mensonges, juste pour se voiler la face quant à la haine que nous nous vouons mon père et moi.

Après tout, une famille désunie est un déshonneur. Ah oui, j’ai sans doute oublié de précisé que ma mère est nippone. Elevé en France depuis ses quatre ans pour le travail de son père qui était ambassadeur, elle n’en garde pas moins des valeurs japonaises, elles aussi très ancré. C’est à se demander si elle et mon père n’avaient pas été désignés depuis leur naissance, pour finir ensemble. Tous deux aussi faut, rigides et froids l’un que l’autre.

Souvent, je me dis que si je suis différente d’eux, c’est parce que j’ai tellement détesté mon enfance remplis de leur préceptes et de leur règles toutes plus intolérantes et stupides les unes que les autres, que mon esprit s’est inconsciemment mit à vouloir faire l’exacte inverse de ce qu’ils attendaient de moi.

Etant fille unique, ça les gêne un peu, mais bon, ma mère ne voulais pas d’autre enfant sous prétexte que dans la tradition, un seul enfant, c’est mieux que plusieurs. Enfin, j’imagine que si j’avais eu un frère ou une sœur, je l’aurais emmené dans mon sillage et que j’en aurais fait un rebelle de l’autorité comme moi.

 

                Une fois mon sac préparé et mes affaires empaquetées, nous nous éclipsâmes en silence lui et moi.

Pas de au revoir à mon père, ni à ma mère qui devait encore dormir vu l’heure matinale. De toute façon, c’était toujours de cette manière que ça se passait. Mon père rentrait, après des semaines d’absence de silence radio, ils faisaient l’amour toute la nuit ou toute la journée, et ma mère dormait pendant au moins quinze heures.

Au moins on pouvait dire que lorsqu’ils se retrouvaient la flamme brûlait toujours entre eux. C’était juste un peu trop gênant et assez répugnant pour moi. M’enfin, pour quel enfant ça n’aurait pas été le cas, savoir que la raison pour laquelle ses deux parents ne sortent pas de leur chambre pendant plusieurs heures est leurs parties de jambes en l’air n’est jamais agréable et donne souvent des images mentales dont on aimerait se passer. Sans parler des bruits qui s’échappent de la dite chambre lorsqu’on s’en approche un peu trop.

Bref, rester dans les parages lors de ces retrouvailles n’est jamais une bonne idée pour ma santé mentale.

 

Comme aucuns de nous deux n’avaient encore de voiture, nous devions faire l’allé en bus, avec mon gros sac encombrant (j’avais prévu pour au moins une semaine pour ne pas avoir à repasser tant que mon père était là) et tous les aléas des transports en commun.

Les transports en commun ne me gênent pas en général, comme je suis de nature tactile, la foule et le fait de me retrouver enserrer entre une masse de corps ne me dérange pas, je trouve d’ailleurs ça plutôt excitant, se demander à chaque instant si cette main que l’on a senti nous effleurer était intentionnelle ou non, si cette personne se colle contre votre corps le fait exprès, ou s’il pourrait un peu se dégager. C’est comme un genre de jeux de séduction qui n’en serait pas vraiment un, et qui n’aurait aucune règles à respecter.

Ethan lui, est plus du genre à ne pas trop aimer ça, mais comme toujours, si une personne le bousculera ou le gênera, il ne dira rien. Au pire il lui jettera un de ses regards noirs, mais sans plus. Il n’a jamais été du genre à chercher la bagarre ou à emmerder les autres, être discret c’est comme une seconde nature chez lui.

Arrivé chez lui, nous mangeâmes un petit déjeuné de roi. Les parents d’Ethan était au courant de mon problème avec mon père et ne rechignait plus à m’accueillir pendant quelque temps lorsque celui-ci pointait le bout de son nez chez moi.

Les géniteurs d’Ethan n’étaient pas moins sévère que les miens, mais je les préférais, sans doute parce que je m’entendais avec eux, et non avec mes parents à moi.

‘‘Hé petite brune, tu viens en vacance à la maison alors ?’’ M’accosta Jarvis l’un des grands frères d’Ethan.

‘‘Ouais, dommage que tu ais cours la semaine, si j’ai bien compris mon père va pas repartir avant au moins une ou deux semaines alors je squatte ton chez toi’’ Lui répondis-je avec un grand sourire.

Jarvis à vingt-deux ans, et est dans une école de commerce. Il n’est donc à la maison que le week-end et occupe un petit appartement dans la ville d’à côté pour être plus proche de son lieu d’études.

C’est lui qui nous emmène dans ses fêtes étudiantes, nous nous entendons donc relativement bien.

‘‘Et bien pas de chance pour toi ma belle, je reste toute la semaine moi aussi, vacance oblige’’ Me dit-il avec un clin d’œil.

Je lui servais un autre grand sourire.

‘‘Et toit petit tête’’ Dit-il en ébouriffant les cheveux de mon meilleur ami ‘‘C’est quand que tu nous le présente ton grand amour ?’’

La mère d’Ethan présente dans la pièce en train de déjà préparer le repas, se retourna ‘‘Quoi mon chéri, tu as quelqu’un dans ta vie ? C’est formidable, j’aime te savoir entouré et avec une personne proche de toi pour traverser les épreuves’’

Ethan lança ce fameux regard de tueur à son frère et se racla la gorge ‘‘ Mais non maman, Jarvis dit ça pour m’embêter’’

Jarvis à côté s’écroulait de rire.

Leur mère soupira et leur fit ce regard sévère qu’ont chaque mères lorsque leurs enfants se taquinent, puis retourna à sa cuisine, mais continua sans doute de nous écouter d’une oreille.

Ethan murmura à l’intention de Jarvis un petit ‘‘Mais tu ne peux pas te taire toi ? Et puis Lucas n’est pas mon grand amour’’

Ce fut mon tour de m’esclaffer, puis de recevoir se regard noir ‘‘Surtout m’aide pas Beth’’

‘‘Désolé j’ai pas pu m’en empêcher’’ M’excusais-je.

‘‘Mouais, bon allait on monte’’ Me dit-il en m’arrachant à mes tartines de confitures sans même que je les ai finies.

‘‘Attendez moi les jeunes’’ Nous lança Jarvis ‘‘Je viens m’incruster dans votre chambre, j’ai pas vu mon frangin du week-end, il faut bien qu’il me raconte ses aventures de la semaine’’

Jarvis était comme ça, attendant des genres de rapport de ma part ou de celle de son frère tous les week-ends. Un peu comme un deuxième parent, mais en un carrément plus cool.

En montant les escaliers, je demandais à Ethan où il avait passé son week-end pour que ni moi ni son frère ne l’ait vu. Mais il éluda ma question d’un revers de main.

Une fois installé dans sa chambre, nous deux sur son lit, Jarvis étalé sur un énorme pouf rempli de billes de polystyrène, le grand frère se mit à jacasser comme une fille.

‘‘Tu sais que t’as encore jamais ramené Lucas à la maison alors que maintenant ça fait un bail que t’es avec ?’’ Questionna-t-il Ethan.

‘‘Oui je sais c’est bon, mais je ne vois pas pourquoi je devrais le ramener à la maison ?’’

‘‘Bah parce que c’est ton mec pardi !’’ Réplica-t-il au tac au tac ‘‘Et puis tu as quasiment des étoiles dans les yeux à chaque fois que tu l’évoque, alors bon, ça serait cool de le voir à la maison un de ses quatre’’

‘‘Mais il est déjà venu à la maison, arrête de m’emmerder avec ça’’

‘‘Rho, fais pas comme si tu comprenais pas, je veux dire venir à la maison et nous le présenter, pas juste pour que tu t’envoies en l’air avec !’’

Ethan bougonna.

‘‘Arrête Jarvis’’ Lui dis-je ‘‘Il le ramènera à la maison quand il sera près, il a le temps’’

Ethan se leva soudainement et sortit en criant presque ‘‘Maintenant c’est bon, vous allez arrêter de me souler. Je me tire je vais voir Lucas, lui au moins m’emmerdera pas’’

Nous le laissâmes partir ébahit de sa réaction. Ethan ne s’énervait jamais, et encore moins contre moi ou son frère.

‘‘Bah c’est quoi cette réaction ?’’ Me questionna Jarvis après coup.

‘‘Je sais pas. Mais il est bizarre en ce moment. Ça fait quelque temps qu’il s’irrite ou s’apeure pour un rien. Hier je l’ai même retrouvé en pleur devant la porte de ma maison, et il n’a rien voulu me dire. Tu connais ton frère, c’est pas du genre à pleurer. Et aujourd’hui, paf plus rien, comme si l’épisode larme d’hier soir n’avait jamais existé. Et tu sais comment il est, impossible de lui tirer les vers du nez, s’il a décidé de ne pas nous en parler, on y pourra rien’’

Jarvis acquiesça à ma dernière phrase.

Nous en conclûmes que quelque chose clochait chez Ethan.

Mais quoi ?

 

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Voilà pour cette deuxième partie. Vous trouvez comment? Vous sentez qu’un truc majeur va arriver? Si non, j’ai vendu la mèche^^

Sur l’image de fin de je vous présente Ethan. Enfin une représentation que l’on peut lui donner 😉

J’ai une question, pour ceux qui lisent mes histoires, laquelle vous plait le plus?

J’avoue qu’en ce moment j’ai du mal à être motivé parce que je n’ai pas des masses de lecteur, mais bon je tien bon, juste pour le plaisir d’écrire tout ce qui passe dans la tête et de me mettre sur papier tout ce que mon imagination réclame de créer!

le mois prochain Ces grain de Café, avec un Nahel encore plus en forme que dans les autres chapitres! Accrochez-vous, il y a moyen que je vous fasse certaines révélation à son sujet 😉

Situation Particulière (première partie)

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Lui et moi, nous étions comme deux frères et sœur. Comme des meilleurs amis. Comme deux âmes sœur. Comme deux jumeaux. Comme deux amants.

Nous réunissions tout à la fois.

Allongé dans mon lit ou son lit, nous passions tellement de temps à parler.

Nous avions toujours quelque chose à nous dire.

Toujours quelque chose à nous raconter.

Toujours quelque chose à faire.

Tant que nous étions ensemble, il y avait de toute manière, toujours un toujours.

 

 

‘‘Bon maintenant ça suffit, tu vas me dire ce qu’il en est vraiment Beth’’ Commença à hausser le ton ma mère.

‘‘Mais maman je ne vois pas de quoi tu parles’’

‘‘Tu te fou de moi’’ Hurla-t-elle presque ‘‘Ce n’est pas parce que ton père est partit en mission pendant deux semaines que tu dois te permettre de dépasser les bornes’’

Ma mère. Hystérique à cent pourcent, maniaque à cent vingt pourcent, chiante à cent cinquante pourcent, et mère à quatre vingt pourcent.

‘‘Maman, qu’est-ce qui t’embête ?’’

‘‘Ce qui m’embête ? Tu le sais très bien ce qui m’embête’’ Cracha-t-elle.

‘‘C’est à cause d’Ethan ?’’

‘‘Bien sur que c’est à cause d’Ethan ! Tu as fait dormir ce garçon dans ta chambre’’

‘‘M’an, s’teuplait, arrête tes conneries, c’est pas la première fois qu’il dort à la maison’’

‘‘Oui mais là il a dormi dans TON lit !’’ S’époumona-t-elle avec rage.

‘‘Mais arrête ton délire maman, je ne vois pas où est le problème’’

‘‘Le problème ? Tu ne le vois vraiment pas ? Il n’y a rien qui tilt dans ta tête quand je te dis garçon plus fille dans le même lit ?’’

‘‘Pas avec Ethan non, je suis désolé’’ Répondis-je en soufflant n’en pouvait plus de son excès de colère.

‘‘Jeune fille, si ton père était là, ça ne se passerait pas comme ça’’ Menaça-t-elle.

‘‘Maman, Ethan est gay !’’

Elle se tue.

Essayant de reprendre la parole en bafouillant.

‘‘Tu… heu…’’

Elle s’arrêta, et regarda dans le vide.

J’attendis quelque seconde le temps que mes paroles arrivent à son cerveau.

‘‘C’est bon, t’es rassuré maintenant ? Ta petite fille chérie ne s’est pas envoyé ne l’air toute la nuit avec son meilleur ami parce qu’il est gay ! Je peux partir maintenant ?’’ Demandais-je sur le ton de l’exaspération.

Maintenant que la nouvelle était lâchée elle allait peut être me laisser tranquille.

‘‘Je, j’ai, heu, besoin de réfléchir’’

Je n’en attendais pas plus pour retourner dans ma chambre et retrouver Ethan qui devait surement encore être en train de dormir dans mon lit, bien au chaud sous les couettes.

Dès que je me glissais sous les draps, Ethan se réveilla, et m’attira à lui.

‘‘Alors, pourquoi elle gueulait cette fois ?’’ Me demanda-t-il les yeux à moitiés ouverts.

‘‘Moi qui pensais que tu dormais et que tu n’avais pas entendu’’ Dis-je sans pour autant lui répondre.

‘‘Ta mère est hystérique, alors dormir quand elle pique une crise relève de l’impossible, tu devrais le savoir’’

‘‘Tu marque un point. Elle était outré que nous ayons pu dormir dans le même lit’’ Lui avouais-je.

‘‘Maman pense que j’ai fait des cochonneries avec sa petite fille’’ Plaisanta-t-il.

‘‘Je lui ai dis que tu étais était gay’’ Annonçais-je de but en blanc.

‘‘Non Beth, t’as pas fait ça’’ Se lamenta-t-il.

‘‘Qu’est ce que tu voulais que je fasse d’autre ? Tu la connais, elle n’allait pas me lâcher’’

‘‘Et t’as pensé à moi ?’’ Demanda-t-il en relevant la tête ‘‘Maintenant c’est moi qu’elle ne lâchera plus’’

‘‘Oui, mais toi tu ne vis pas avec’’

‘‘C’est tout comme, je passe la moitié de mon temps ici’’ Contra-t-il.

‘‘Bah tu ferras avec ça, c’est toujours moins pire qu’elle croit ça plutôt qu’on ait couché ensemble’’

‘‘Elle n’avait qu’à pas ouvrir la porte sans frapper, comme ça il n’y aurait pas eu de problème’’ Bougonna-t-il.

‘‘Non mais ho, c’est toi aussi, tu as insisté pour venir t’incruster dans mon lit parce qu’il était soit disant mieux que le matelas par terre. Si tu étais repartit tôt le matin, sur ton matelas, il n’y aurait eu aucun problème’’ Le rabrouais-je.

‘‘Mais j’étais tellement bien là’’ Se défendit-il lamentablement.

‘‘Bon allez, maintenant ferme-là et laisse moi redormir’’ Lui dis-je ne lui clouant la tête sur l’oreiller et en l’étreignant.

A l’époque, nous avions à peine quatorze ans.

C’était un peu avant que tout change entre nous, et que nous devenions ce que nous sommes maintenant.

Trois ans plus tard, tout était déjà devenu plus ambigu entre nous. Si bien que s’en était compliqué pour les autres.

‘‘Non mais vous pouvez me le dire hein’’

Silence.

‘‘De toute façon je le sais, vous êtes ensemble, ça se voit trop’’

Ethan et moi nous nous regardâmes juste avant de répondre tous les deux en même temps : ‘‘On est pas ensemble’’

‘‘Mais arrêtez de vous foutre de nous’’ Continua notre amie ‘‘Vous êtes toujours fourré ensemble, vous ne vous lâchez pas d’une semelle, et vous vous jetez des regards douteux. Si  ça c’est pas une preuve’’

‘‘J’ai couché avec ce mec la semaine dernière’’ Dit Ethan en pointant Lucas Massis du doigt, un mec de première pire que sexy.

Meg nous regarda tour à tour.

‘‘Je ne te crois pas’’ Dit-elle comme pour s’en convaincre.

Nos amis étaient têtus, et persuadés que moi, je sortais avec Ethan. Ce qui était totalement faut. Nous ne sortions pas ensemble. Pas vraiment. On était juste proche à notre façon. Sans pour autant être ensemble. Une relation compliqué, mais qui marchait bien et nous rendait heureux.

Je ne dis pas que je n’ai jamais couché avec lui. Loin de là.

Ça nous arrive même encore souvent, et quoi de plus normal étant toujours l’un avec l’autre, ça avait bien dû finir par arriver.

Ethan est gay, en temps normal, et moi, je vogue un peu entre les deux, un peu lesbienne, un peu hétéro.

Lorsque nous étions petit, souvent, nous nous disions que plus grand, si nous n’avions pas trouvé l’amour, nous nous mettrions ensemble, il serait mon prince et moi sa princesse.

Et je pense, qu’encore maintenant, c’est d’actualité.

D’ailleurs, l’année prochaine nous emménageons ensemble pour nos études supérieures. Bien que cette future colocation ne soit destinée qu’à être amicale.

‘‘Va lui demander si tu ne me crois pas’’ Soupira Ethan en appuyant ses dires.

‘‘Non mais je vais jamais oser, il est quasiment inaccessible se mec’’ S’empourpra Meg.

Alors Ethan pour lui clouer le bec fit une chose à laquelle je ne m’attendais absolument pas.

Se levant, il se dirigea vers Lucas, se planta devant lui, et sans même lui dire bonjour, ou quoi que ce soit, l’embrassa. C’était un baiser dévoreur et plein de désir.

La moitié des personnes présentes se stoppèrent les regardant.

Meg se décrocha la mâchoire.
Et Lucas, approfondit le baiser en plaçant sa main sur la nuque d’Ethan, rendant la scène presque indécente.

Ethan se stoppa, lui chuchota un truc à l’oreille, lui prit la main, et l’emmena avec lui en faisant bien attention à passer juste sous notre nez.

Je savais qu’il allait surement sécher les cours toute l’aprème pour s’envoyer en l’air avec Lucas, et que Lucas le suivrait de bon cœur.

En réalité Ethan et Lucas se voyaient en dehors du lycée depuis un petit bout de temps. Mais ils n’avaient jamais vraiment officialisé le truc. C’était juste comme ça. Ethan n’aimait pas trop s’afficher, ou se lancer dans quelque chose de sérieux.

Mais depuis deux trois semaines, Lucas n’arrêtait pas de le bassiner pour qu’il vienne au moins le voir et lui parler au lycée, et qu’ils arrêtent de faire comme s’ils n’étaient que des étrangers une fois dans l’établissement.

Ethan avait peut être passé un grand cap en s’étalant devant tout le monde, mais Lucas n’allait surement pas s’en plaindre. Je le soupçonnais d’être red-dingue d’Ethan et de n’avoir attendu que ça depuis quelques temps.

‘‘Mais, et t’es pas jalouse toi’’ Se borna à me demander mon amie.

‘‘Non mais attends, ne me dis pas que ce n’est pas une preuve suffisante pour te montrer qu’on n’est pas ensemble tout les deux ?’’ Lui répondis-je ahurie.

‘‘Non mais ça me parait tellement bizarre’’ Me confia-t-elle ‘‘J’en étais tellement sur’’

‘‘Bah tu vois, tout le monde peut se tromper’’ Lui dis-je simplement.

Le soir venu, je retrouvais Ethan devant la porte de ma maison à m’attendre, en fumant tranquillement une cigarette, Lucas assis, à côté de lui. Ils se souriaient tous les deux.

‘‘Alors votre aprème les gars ?’’ Demandais-je en les poussant du perron pour insérer la clef dans la serrure et ouvrir la porte.

‘‘Trop bonne’’ Répondis Lucas.

Je voyais un petit air satisfait se profiler sur son visage.

Nous avions la maison pour nous tous seul encore quelques heures, car ma mère ne rentrait que vers dix neuf heures.

Machinalement nous nous dirigeâmes tous les trois vers ma chambre.

Une fois sur le lit, allongé et amassé les un sur les autres, nous commençâmes à discuter.

Je leur rapportais les réactions des gens, expliquant bien que Meg avait tout de même eu du mal à y croire restant fixée sur le fait que qu’Ethan et moi étions ensemble.

Lucas rigola un peu.

Il connaissait notre relation assez spécial mais n’en disait trop rien.

De toute façon Ethan n’aurait pas pu vivre sans moi, alors s’il voulait avoir Ethan, il devait composer avec moi.

Par chance nous nous apprécions tout les deux beaucoup.

Je lui expliquais que je ne savais pas comment ses amis avaient réagis puisque je ne leur parlais pas.

Mais il me rassura en me disant qu’il leur avait un peu parlé d’un mec avec qui il était plus ou moins en se moment.

Ils ne savent juste pas que ce mec était Ethan.

‘‘De toute façon on verra bien demain’’ Conclu Ethan.

Apres ça nous ne parlâmes plus, nous contentant de nous blottir les un contre les autres comme une portée de chiots.

J’aimais beaucoup les contacts entre moi et les autres. C’est comme si ça me permettait de me sentir plus présente, plus là, à l’intérieur de mon corps.

Je caressais distraitement le bas du dos de Lucas qui était allongé près à moi, tandis qu’Ethan avait ses lèvres plongé dans mon coup, ne bougeant pas d’un millimètre, comme s’il était inerte.

Ils somnolaient tous les deux, surement crevé de leur après midi. L’effort, surtout entre deux hommes ça fatigue beaucoup.

Leur inactivité finit par me contaminer, et nous nous endormîmes tout les trois pelotonné les uns sur les autres.

Une porte qui s’ouvrit en grinçant me fit grimacer et ouvrir péniblement un œil.

Ma mère se tenait dans l’encadrement de celle-ci.

Une grimace aux lèvres. Toujours aussi hystérique, elle n’aimait pas me voir dormir au milieu de deux hommes, quand bien même ceux-ci se trouvant être gays.

Les mœurs que j’ai et les siennes ne se correspondaient pas vraiment.

Mais je m’en foutais. Je voulais vivre ma vie. Et en plus de ça, je ne faisais rien de mal.

‘‘Beth, ma chérie’’ Chuchota-elle.

Je m’écartais de mes amis tant bien que mal et me levait titubant un peu.

Je sortis de la chambre en refermant la porte avec douceur pour ne pas les réveiller.

Je suivis ma mère dans la cuisine.

‘‘Tu sais ce que je pense de tout ça’’ Me dit-elle pour seule phrase.

Après quoi, je ne répondis rien, et l’aidais automatiquement à faire le repas, comme tous les soirs.

Le lendemain, au lycée, tous avaient les yeux fixés sur le nouveau couple de l’année. Qui n’en était en fait pas vraiment un, puisque ni l’un ni l’autre n’avaient défini les règles de leur relation.

Simplement ils se sentaient bien l’un avec l’autre et en profitaient.

Ils ne s’affichaient pas plus qu’un autre couple, mais, de temps en temps, avaient des petits gestes qui ne trompaient pas, et qui n’échappaient à la vision de personne, puisque tous avaient leurs regards rivés sur eux.

Comme s’ils n’avaient jamais vu un autre couple.

Même Meg ne pouvait s’empêcher de les reluquer.

Que diraient-il s’ils avaient appris que moi, je savais ce qu’il se passait depuis un petit bout de temps.

Les gens m’énervaient. Toujours la langue pendue partout, à la recherche de ragots à se passer.

Comme si leur propre vie n’était pas assez intéressante.

Tous les week-ends, ou presque, Ethan et moi sortions en dehors de la ville.

Son grand frère qui était à la fac nous emmenait dans des fêtes étudiantes. De grandes fêtes ou le sexe, l’alcool, parfois la drogue, et l’éclate régnaient en maître.

C’est là-bas qu’Ethan avait croisé Lucas et qu’ils s’étaient adressé la parole pour la première fois.

Ça nous avait autant surpris lui et moi que Lucas ; qu’on soit tous à la même fête, ici, en dehors de la ville, loin de tout ce que l’on connaissait comme étant le cercle du lycée.

Lucas avait certes la cote et était assez populaire, mais nous ne pensions pas qu’il l’était assez pour pouvoir aller à des fêtes étudiantes. Il n’était qu’en première, et avait une tête de gamin avec ses longs cheveux blond et son sourire angélique. Bref pas du tout le style de l’emploi pour débarquer ici. Et pourtant il y était bien.

‘‘On ne serait pas dans le même lycée’’ Nous avait-il dit en s’asseyant sur une banquette à côté de nous.

Nous lui lançâmes, moi et Ethan, le même regard équivoque avant de répondre à l’unisson.

‘‘Si’’

‘‘C’est bien ce que je me disais’’ Continua-t-il sans se démonter alors que la plupart des gens nous auraient qualifié de flippant et de tout sauf d’accueillant ‘‘Vous venez souvent ici ? Moi c’est une des première, et je ne me serais jamais attendu à vous trouver ici’’

Je le trouvais plutôt inintéressant, et bavard, mais j’avais vu une petite lueur s’allumer dans les yeux d’Ethan. Et j’avais su à ce moment précis qu’il voulait le mettre dans son lit.

Quand il pressa sa main sur ma cuisse, la remontant en de lentes caresses, je compris qu’il voulait que je participe aussi.

Draguer quelqu’un seul ne l’a jamais vraiment amusé, ainsi souvent, nous nous y mettons à deux.

Alors nous commençâmes à flirter.

Donnant à Lucas, l’occasion de ne plus savoir ou donner de la tête en nous voyant tout deux alléché par lui et accrochés à la moindre parole qu’il disait, l’aguichant ouvertement avec des phrases ambiguës et des mimiques séductrices.

‘‘Ça fait longtemps que vous êtes ensemble tout les deux’’ Nous demanda Lucas en milieu de soirée alors que je lui exhibais ma poitrine sous le nez.

‘‘On est pas ensemble’’ Répondîmes en cœur. Comme à chaque fois où on nous le demandait.

Ça me faisait rire, -et Ethan aussi d’ailleurs- de voir qu’il ne savait pas où se mettre alors qu’Ethan lui faisaient de l’œil et que moi je n’arrêtais pas de lui sous entendre qu’il me plaisait bien.

Au bout d’un moment, il comprit qu’il ne pourrait pas nous échapper. Nous pas que ça l’ai dérangé, car se soir, il avait tiré le gros lot. Deux pour le prix d’un.

Je savais qu’Ethan voulais que je l’accompagne dans la chambre et que je participe à leur partie de jambes en l’air. Mais Lucas était carrément mignon, et je dois dire que j’en avais aussi envie.

Et puis, ça faisait pas mal de temps que mon meilleur ami et moi n’avions pas partagé un homme.

La maison dans laquelle se déroulait la fête était énorme. On aurait dis une sorte de Villa.

Lorsque qu’Ethan se leva, je fis de même.

‘‘Tu viens’’ Dis-je à Lucas en laissant mon regard errer sur son corps le détaillant sans vergogne.

Je le vis déglutir, mais tout de même acquiescer et se lever.

Il devait probablement savoir ce qui allait se passer, mais ne l’assimilait encore pas totalement.

Ethan trouva une chambre de libre, après trois essais d’ouvertures d’autres pièces déjà occupées, où des couples étaient déjà en train de faire ce que nous nous apprêtions à bientôt commencer.

A peine rentrer, je vis son degré de désir flamber. Les lieus clos l’on toujours stimulé pour une raison que je ne comprenais pas vraiment.

Sans doute l’espace confiné le mettait-il dans un genre de transe.

Ses yeux pétillaient, et il se léchait frénétiquement les lèvres comme si celles-ci avaient besoin d’être hydratées.

Lucas était mal à l’aise. Il se triturait les doigts et avait la tête baissé, ses joues étant un peu rosées.

Je m’assis sur le lit et les regardais tout les deux, prés de la porte. Un Lucas timide, et un Ethan qui se retenait de lui sauter dessus.

Le paradoxe me plaisait.

Je savais à cet instant précis, par son souffle saccadé, ses mimiques, ses gestes et son impatience qu’il n’avait qu’une envie, le plaquer contre la porte et l’embrasser à en perdre haleine.

Ça aussi ça me plaisait.

Voir Ethan embrasser ses conquête est la chose qui moi me stimule. C’est pour ça que c’est souvent lui qui commence.

‘‘Au fait Lucas’’ lui adressais-je la parole avec un ton qui ne laissait rien échapper quand au fait que j’allais coucher avec lui ‘‘J’espère que tu es bisexuel’’

Il se mit à essayer de bafouiller une réponse, et Ethan choisit ce moment pour le pousser contre la porte et capturer ses lèvres.

J’en profitais pour retirer mes chaussures tout en les observant, sentant déjà mon ventre se tordre un peu.

Lucas pris de court par se baiser n’eu d’autre choix que de l’accepter.

Et je le vis, au bout de quelques secondes, se détendre et s’accrocher à Ethan presque désespérément.

Ça commençait bien, les mecs désespéré fond toujours ça avec intensité.

Ethan arrêta le baiser au bout de quelques minutes en soupirant d’aise.

Il se détacha de Lucas et vint se poser sur le lit à côté de moi.

Je lui tournais la tête et l’embrassait. Il devait avoir encore un peu du gout de Lucas, et ça me permettrait d’avoir un petit avant gout de ce qui m’attendait.

Nos baisers à Ethan et moi avaient toujours quelque chose de spécial. Au-delà d’être doux, tendre, enflammés, envieux, ils étaient nous.

Comme si une force incontrôlable nous faisait nous réunir et ne faire plus qu’un seul être, simplement en posant nos lèvres les unes contre les autres.

J’avais raison ; lorsque ma langue caressa celle d’Ethan, je sentis un gout qui n’était pas celui habituel. Un gout qui devait être celui de Lucas. Cela réchauffa encore plus mon bas ventre, et je devins plus entreprenante en attrapant Ethan avec mes deux mains pour le coller à mon corps.

Immédiatement je le sentis réagir en gémissant dans ma bouche.

Ethan aimait m’embrasser, et dès que je me faisais un peu entreprenante, son corps ne répondait plus de rien sauf de son envie.

Je le stoppais, consciente que Lucas devait être encore près de la porte à attendre, sa timidité ne le lâchant pas.

Et je ne me trompais pas, puisque lorsque je reposais mon regard sur lui, il n’avait pas bougé d’un pouce.

En revanche, je percevais très nettement la bosse dans son pantalon qui elle avait bougé pour augmenter quelque peut.

Quand il remarqua mon regard insistant sur cet endroit de son corps, il rougit fortement.

‘‘Bah alors tu ne viens pas ?’’ L’encouragea Ethan.

Lucas acquiesça et se dirigea vers nous. Nous lui fîmes une place entre nous deux.

Il osa s’y asseoir en étant un peu gauche tout de même.

‘‘Je croyais que tu étais gay’’ Demanda-t-il subitement à l’attention d’Ethan en ayant surement un regain de courage soudain.

‘‘Hum, oui, c’est vrai, je suis gay’’ Dit-il septique ne voyant pas vraiment ou celui-ci voulait en venir.

‘‘Ce qu’essaie de dire Lucas, il me semble’’ Dis-je pour éclairer la lanterne d’Ethan ‘‘C’est que le fait que je sois sur se lit avec toi ne colle pas à tes propos’’

‘‘Ha’’ Dit-il dans un éclaire de compréhension ‘‘Beth et moi c’est une longue histoire, disons qu’elle est un genre d’exception’’

‘‘Mais vous n’êtes pas ensemble’’ Redemanda Lucas, surement pour être sur.

‘‘Absolument pas’’ Confirmais-je.

La situation devait lui paraître bizarre, mais après tout, ce genre de chose devenait un peu la mode chez les jeunes non ?

‘‘Bon trêve de bavarderie’’ Lança Ethan.

Puis il planta sa tête dans le coup de Lucas et lapa sa peau tout en la mordillant. Sa main dévira sur sa cuisse pour aller lentement effleurer son érection à travers la toile de son jean.

Lucas ne pu s’empêcher de laisser un soupir s’échapper de ses lèvres.

J’en profitais pour faire la même chose qu’Ethan de mon côté, tout en rejoignant de temps en temps la main de celui-ci.

Lucas était crispé, et je voyais ses mains s’accrocher aux draps du lit.

Très vite, nous nous retrouvâmes allongé tous les trois sur le lit, entassé dans un enchevêtrement de bras, pied, jambes, main, bouches, et autres partie de nos corps.

Lucas se faisait un peux moins timide, et osait, avec ses mains, nous caresser. Alors que nous, nous lui avions déjà retiré son tee-shirt.

Mes doigts redessinaient ses abdos finement tracés, et je m’en léchais d’avance les lèvres à l’idée de pouvoir aller les dévorer.

Ethan lui en était à presque griffer sa peau tant son désir de l’avoir contre lui se faisait fort.

Lucas commençait à suffoquer lorsque mon ami et moi passâmes la main dans son boxer pour délicatement, caresser son érection.

Ce qu’il y avait de sur, c’est qu’il était très réactif.

Pour le rendre encore un peu plus fou, Ethan et moi passâmes au dessus de son corps, et nous nous embrassâmes en veillant bien à être prés de son visage, et à faire ressortir outrageusement nos langues. Il déglutit si fort en voyant la scène que je l’entendis sans avoir à le regarder.

Je sentais qu’il allait craquer.

Notre jeux à Ethan et moi était souvent de faire monter le désir jusqu’à ce que l’autre n’arrive plus à se contenir, et ne réponde plus de rien.

Lucas cassa notre baiser et pris brutalement en otage ma bouche.

Hum, un tel délice, je l’embrassais enfin, et ce n’était pas moi qui quémandait, mais lui.

Sa langue s’immisça avec force dans ma bouche alors que c’était mon tour de gémir.

Ethan en profita pour se placer près de mon ventre, relever mon haut, et embrasser celui-ci sur toute sa surface.

J’adorais sentir sa langue se faufiler sur mon ventre. J’en avais des frissons qui remontaient tout le long de mon échine ; alors que Lucas avait dans l’intention de ne surement plus lâcher ma bouche, car il avait passé sa main dans mon coup, et appuyais ses lèvres fortement contre les miennes, sa langue toujours fourrée dans ma bouche pour une exploration sans possibilité de fuite pour ma part.

Je voyais la scène comme au ralentit, comme si j’étais embrumé.

En fait ça me faisait toujours ça lorsque nous étions à plusieurs avec Ethan. Comme si à chaque fois c’était ma première expérience un peu plus osée que la normal. J’étais sans doute à chaque fois, trop grisé par tout ce désir et cette envie.

Ethan vint au bout d’un petit moment, s’enrouler à nous, et profiter lui aussi du baiser.

Nos trois bouches collées tant bien que mal ensemble me faisaient un effet monstrueux.

Lucas passa une de ses main sous mon dessus et me caressa les côtes, tandis qu’il faisait de même avec Ethan, mais lui caressant le ventre, là ou l’élastique du boxer ressortait de son pantalon.

Ethan n’en demandait pas mieux, et il saisit cette occasion pour entreprendre de nous déshabiller, pensant que Lucas était maintenant près à vraiment passer aux choses sérieuses.

En un éclat, nos vêtements valsèrent  dans tous les sens. Nous nous retrouvâmes nu, Lucas gêné, nous bien plus à l’aise comme ça.

Notre ami n’arrêtait pas de se coller à nous, sans doute par gêne que nous le voyons dans sa tenue d’Adam.

Dans un sens, ça m’arrangeait bien, le sentir lui, et son sexe se frotter contre moi. Dans un autre, j’aurai bien aimé le dévorer des yeux un petit peu avant.

Ethan passait ses mains partout sur mon corps et celui de Lucas. Quand à moi, je n’arrivais même plus à faire la distinction entre le corps de mes deux amis. Ils étaient juste deux corps d’hommes auquel j’avais accès.

Sans que je ne comprenne rien je me retrouvais au milieu des deux hommes, à les sentir se presser au dessus de moi, chacun d’un côté.

Je les sentais s’embrasser juste à côté de mon visage, par-dessus mon épaule, leur soupir d’aise se collant directement dans mon oreille, alors que ma jambe passait par-dessus la hanche d’Ethan, collant son pénis contre moi.

Son bassin partait tout seul vers l’avant, dans des mouvements tellement incontrôlés, que sans s’en rendre compte il s’insinua en moi.

Il faut dire que j’étais tellement trempé que ce n’était pas difficile.

Mais malgré ça je ne m’y attendais pas et j’eu un mouvement qui fit cambrer tout mon corps, suivit d’un souffle de plaisir qui sortit de la bouche d’Ethan.

D’emblé, je le sentis devenir fou, et son bassin se collant plus fortement contre le mien, comme s’il essayait d’attendre un point tout au fond de mon corps.

Moi et Ethan ne nous protégions jamais lors de nos rapports. C’était la règle, on se protège avec tous les autres, mais entre nous, on ne se protège pas, parce nous, on se donne tout.

J’aimais sentir les nervures que constituaient les veines de son sexe frotter contre les parois de mon vagin. J’aimais sentir la peau de son sexe rouler sur elle-même lorsqu’elle entrait dans mon corps.

J’aimais le sentir bouger et trembler en moi.

Prendre du plaisir avec Ethan s’était comme prendre une bouffée d’air qui m’étouffait.

Comme se retrouver en pleine explosion alors que mon corps se recroquevillait sur lui-même.

Je m’en mordais les lèvres à sang tant ça m’excitait, tant c’était bon, tant c’était juste parfait.

Je n’oubliais pas Lucas pour autant, bien entendu, je le sentais dans mon dos fixer le corps d’Ethan, comme fasciné par ses mouvement qui entraient et sortaient de moi.

Je passais ma main derrière sa nuque et tout en me contorsionnant, et posais mes lèvres sur les siennes, ne lui laissant pas le choix.

Plus rien que le plaisir ne comptait, je contractais (volontairement ou non) mon vagin pour lui donner plus de pression, alors que lui s’attelait à faire de lents mouvements, comme il savait que j’aimais. Plus c’est lent, plus c’est tortueux, plus c’est bon, plus le reste sera fort, plus l’orgasme me dévastera.

Je savais qu’il galérait à ne pas accélérer, que c’était sa seule envie.

Sa tête partait en arrière alors qu’il se collait à mon dans le désir de se fondre dans mon corps.

Je chuchotais à Lucas doucement, lui léchant et lui mordant l’oreille dans le même temps :

‘‘Je serai toi j’irai chercher un préservatif, et je me placerais judicieusement derrière Ethan’’

Je sentis son érection collé à mes fesses grandir un peu.

J’avais de la chance que le plaisir ne me dévorait pas encore assez, du fait, je pouvais parler normalement.

Contrairement à mes seins, qui eux, étaient en train de se faire dévorer par les lèvres aguicheuses d’Ethan.

Je savais que nous n’avions pas de lubrifiant, et que ça allait surement être un peu dur pour le passage entre Ethan et Lucas.

Le fait qu’Ethan se trouvait dans mon corps allait surement aider à le distraire de la première intrusion qui n’est jamais très agréable en soit.

Lorsque Luca revint, il se cola directement au dos d’Ethan et lui lécha sensuellement la nuque ce qui eu pour effet de le faire se cambrer encore plus vers moi et de le faire s’enfoncer de quelques millimètres de plus dans mon corps, étirant encore mon vagin, alors que je ne pensais cela plus possible.

Je gémissais bruyamment suite à cette douce maltraitance.

La suite se passait sans que je n’ai rien venu venir, Ethan avait commencé à se réactiver en moi, ne voulant plus changer sa cadence assez rapide puisque je le laissais enfin aller et venir en moi selon ses envies et son rythme.

Embrumé par la plaisir qu’il me procurait je ne remarquais pas le moment où Lucas l’avait doigté, ni celui où il s’était profondément enfuit en lui.

Je ne m’en rendis compte uniquement une fois que celui-ci m’agrippa la tête pour m’embrasser au dessus du corps d’Ethan jusqu’à en perdre la raison.

Je savais que coller entre nous deux, il n’était plus lui-même tant le plaisir et le désir devait le submerger.

A ce moment, nous étions tous trois ravagé par notre propre ardeur.

Le reste se passa dans un concert de gémissements et de cris presque bestiaux, tous trois unis les un aux autres.

Notre rencontre avait été explosive, passionné, et très très tactile.

Et finalement, on c’était bien trouvés.

Deux semaines après que Lucas et Ethan se soient révélés comme étant ensemble, tout était plus ou moins revenu à la normal.

Ils n’étaient pas tout le temps collés l’un à l’autre à se re-lécher, ne se donnaient pas en spectacle devant toute l’école, ou encore, n’avaient pas d’attitudes dégoulinantes de romantisme, ils étaient juste comme deux amis auraient pu l’être. Se saluant le matin, se retrouvant certaines fois lors des pauses, mangeant parfois ensemble.

Ethan venait parfois avec les amis de Lucas, pour être près de celui-ci. Mais ça s’arrêtait là.

De toute façon Ethan n’était absolument pas du genre démonstratif.

Ethan c’était le mec discret et indifférent à tout ce qui l’entourait.

Mais Ethan, c’était comme ça que je l’aimais.

hot_blond_by_pryate-d5180b3 - Copie

 

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Voilà ma dernière trouvaille!  Beth et Ethan.

J’en suis fière d’eux deux je peux vous le dire! Je prend d’ailleurs beaucoup de plaisir à écrire leur péripéties et leur psychologie. Le caractère d’Ethan me fait tomber sous son charme (oui oui il faut pas croire mais c’est possible d’être dingue de ses propres perso!)

Et vous ça vous plait?

PS : l’image de fin est sensé donner un aperçut de Lucas. Alors? Pas mal hein? 😉